Convictions politiques et cultures

François Hollande . Photo par François Hollande, Flickr

Après quinze heures de voyage avec Air Canada, je descends enfin de l’avion et traverse l’Aéroport de Pa-ris Charles de Gaulle en direction du RER, traînant ma lourde valise derrière moi. En chemin, je passe devant plusieurs stands de presse. Le visage fermé de François Hollande apparaît sur la couverture de plusieurs magazines.

Confrontée aux photos d’hommes politiques et aux titres engageants qui les accompagnent, une réaction de surprise, d’intérêt, et de satisfaction s’éveille chez moi à l’idée de baigner à nouveau dans l’actualité, du moins le temps de mon séjour à Paris.

Ces deux semaines en France vont me permettre de remettre à jour mes connaissances en politique, car ici, la politique est présente dans la vie quotidienne des Français, et il est difficile de passer à côté.

A contrario, depuis que je vis à Vancouver, je dois faire un certain effort pour suivre en profondeur l’actualité internationale. Ici, les quotidiens nationaux ne sont pas nombreux et les rubriques d’actualité politique sont li-mitées, aussi bien sur le plan national, qu’international.

Bien sûr, l’information existe, mais il n’est pas facile de trouver des articles ou programmes qui sont à la fois informatifs, mais aussi qui poussent à la réflexion, et à se forger un avis.

Mon expérience ici m’a démontré que les Vancouvérois ne sont pas toujours ouverts aux débats politiques, et je dirais même qu’ils évitent ce type de conversations. Malheureusement, il me semble que beaucoup de Canadiens n’ont pas de conviction politique. La politique ne les intéresse pas beaucoup et ils sont bien trop polis pour admettre une divergence d’opinions, lorsqu’ils en ont une.

D’ailleurs, dans son éditorial du mois de novembre, John Burns, rédacteur-en-chef de Vancouver Magazine, tirait la sonnette d’alarme sur le manque d’intérêt des Vancouvérois pour la politique en vue des élections générales de 2013.

En effet, avec seulement 55 pourcents des inscrits votant en 2009, le taux de participation aux élections générales de Colombie-Britannique était un des plus faibles jamais enregistrés. Et le phénomène s’étend dans d’autres provinces canadiennes. En revanche, en France, le taux de participation aux élections présidentielles est resté en moyenne à environ 80 pourcents des inscrits depuis 1958 selon l’International Institute For Democracy and Electoral Assistance.

Mais au-delà de la participation aux élections, il me semble que les Français aiment parler politique. Ils ont un goût pour le débat. Un bon dîner au restaurant entre amis se termine souvent sur un débat politique, parfois échauffé, accompagné de quelques bouteilles de vins.

Les gens aiment débattre au sujet de leur président, de leurs ministres, de leurs droits sociaux, du rôle du gouvernement mais aussi de la place de l’éducation au sein du pays. Il n’y a pas de limites aux sujets débattus et à mon avis, peu de tabous chez les Français.

Les discussions de nature politiques sont également fréquentes sur Facebook, et peuvent être très vives. Les Français baignent dans la politique, qu’ils le veuillent ou non. C’est dans l’air. Baladez-vous dans les ruelles sombres de Paris et vous verrez que même les graffitis sont de nature politique.

Après tout, le peuple français s’est soulevé contre son roi et l’a décapité en 1789. Cet évènement, qui a bien sûr changé le cours de l’histoire, a aussi forgé nos caractères et nous avons gardé un semblant d’esprit révolutionnaire dans notre culture.

Le peuple aura toujours le pouvoir de tout changer. Les Français pensent, discutent, débattent, et contestent. D’ailleurs, ils sont connus à l’étranger pour exercer leur droit de grève de manière très, ou trop, régulière.

Heureusement, l’intérêt pour la politique des Vancouvérois semble se développer, grâce à l’incroyable passion qu’ils ont pour la défense de l’environnement.

Ils ont bien compris que leurs actions exemplaires pour l’environnement passent souvent par des actions et des choix politiques. Autrement dit, il faut comprendre les rouages de la politique pour avoir le maximum d’impact sur l’environnement.

Une opinion sur “Convictions politiques et cultures

  1. Une bonne analyse des enjeux du manque d’intêret politique au Canada, particulièrement dans le ROC. Je crois qu’au Québec, à l’exception du débat sous la souverainté qui est, plus souvent qu’autrement, un énorme éléphant dans la pièce, il y a une culture politique qui est plus développée. Quand il n’y a pas de hockey…

    Brice Dansereau-Olivier
    Éditeur @ La plus grande gueule:

    laplusgrandegueule.wordpress.com

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