On discute beaucoup du rôle que jouent dorénavant les médias sociaux dans les campagnes électorales. Après tout, dit-on, chaque parti politique qui se respecte se doit d’avoir une présence sur Twitter et Facebook.
C’est évidemment sans compter leur chef, de même que leurs candidats.
Mais la question se pose encore : peuvent-ils faire la différence?
À mon avis, à eux seuls, ils ont encore peu d’influence sur le choix final des électeurs. Mais dans le contexte d’un plan stratégique de communication, ils sont des atouts précieux dans la boite à outils de toute campagne électorale.
Un des avantages évidents est la capacité qu’ils donnent de rejoindre instantanément des centaines, des milliers ou, dans certains cas, des millions de personnes par le simple fait d’appuyer sur un bouton.
Il n’y a pas si longtemps, la seule façon de transmettre un message contrôlé exclusivement par les stratèges électoraux était de payer pour l’achat d’espaces publicitaires. Reste que cette méthode est encore au cœur des communications électorales et qu’elle le sera pour un bon moment.
Toutefois, il y a décidément un mouvement vers les médias sociaux que les partis politiques n’ignorent plus.
On verra comment les formations politiques de la Colombie-Britannique relèveront le défi avec la campagne électorale qui s’amorcera officiellement dans moins de deux mois. Elle sera la première ici depuis l’explosion de l’utilisation des nouvelles technologies de communication de masse. Ce sera la campagne 2.0 pour ainsi dire.
Celle de 2009 a vu les premiers balbutiements, mais la campagne qui est à nos portes sera celle où ces médias seront un des éléments clés de la stratégie de communication des partis politiques.
Ce qui reste encore à déterminer est l’impact que ces façons de communiquer ont sur l’électorat. Il y a en fait lieu de se demander si les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook ne sont que d’énormes chambres à échos sans réel pouvoir d’influence fondamental.
Ces nouveaux médias sont si encombrés de messages qu’il est difficile pour les non-initiés d’y voir clair. C’est de toute évidence le principal défi des partis politiques : comment se démarquer dans une continuelle tempête de messages, souvent contradictoires, afin de non seulement attirer l’attention, mais de transformer celle-ci en votes.
L’important est de pouvoir rapidement percer de nombreux réseaux d’influence.
Pour le moment, c’est peut-être là le principal atout des nouveaux médias sociaux. Ils permettent aux électeurs de communiquer leur préférence à un plus grand nombre de personnes avec le moindre effort qui soit. Même si les campagnes électorales continuent d’alimenter les discussions entre amis, familles et collègues quant à nos choix respectifs, Twitter et Facebook réduisent l’effort nécessaire pour le faire.
Il n’est bien sûr pas question d’abandonner les méthodes de communications traditionnelles, du moins pour encore un bon nombre d’années. Car, selon une recherche du Centre de Recherche Pew réalisée le jour de la dernière campagne électorale aux États-Unis, les personnes âgées de 18 à 29 ans ont été beaucoup plus nombreuses à se servir des médias sociaux pour discuter de leurs choix électoraux et encourager amis, familles ou autres personnes à voter pour un candidat particulier ou encore à avoir dit pour qui ils voteraient que les personnes âgées de plus 50 ans.
Il y a donc un écart générationnel encore important dans l’utilisation des médias sociaux dans le contexte des campagnes électorales.
C’est donc dire que dans un proche avenir, les partis politiques devront avoir une stratégie de communication qui fera appel et aux médias sociaux et aux médias plus traditionnels afin de rejoindre les électeurs des différentes cohortes.
Car, faut-il l’admettre, les médias sociaux ont encore une influence limitée dans le contexte électoral.