Véhicules urbains de luxe et d’exception

Les 7 et 8 septembre avait lieu au Van Dusen Botanical Garden de Vancouver, le cinquième salon en plein air de la voiture de luxe. C’était l’occasion pour les amateurs de voir, entre autres, dans ce cadre quasi champêtre, Bugatti, Lamborghini, Ferrari, Maserati, Pagani, Aston Martin, McLaren, Lotus, Rolls Royce et Bentley, des noms qui font rêver !

Les amateurs auront reconnu dans cette liste, parmi les marques de voitures les plus prestigieuses et les plus exotiques au monde, dont l’historique rappelle les victoires mythiques du monde de la course automobile. C’est aussi par la terminologie équine que l’on parle d’elles. Ce sont des purs sangs, qui suscitent dans notre imaginaire des notions d’élégance, d’exclusivité, de vitesse, de puissance, de nervosité, de course et de victoire. Ce n’est pas un hasard que dans presque toutes les langues, la puissance de leurs moteurs est donnée en chevaux-vapeur : horse power, pferde starke, cavallo, caballos. Qui n’a pas rêvé de maîtriser les 500 chevaux d’une rutilante Ferrari, dont le cheval cabré du logo, ne laisse rien à l’imagination. C’est le prolongement de la domination de l’homme sur la bête, maintenant devenue machine. Les voitures, comme les chevaux avant elles, sont les emblèmes de la réussite économique, légale ou non.

En fait, si l’on en croit les plus récentes statistiques sur la propriété de ces bêtes de route, c’est ici à Vancouver que l’on trouve une des plus grandes proportions de ces voitures en Amérique du Nord. Une courte promenade sur Alberni, entre Burrard et Thurlow, vous donnera probablement l’occasion de voir près d’un million de dollars de véhicules de très haut de gamme, garées devant un des restaurants de la chaîne Glowbal…soit la valeur de trois ou quatre autos !

Sur Robson, ce seront les plus prosaïques BMW, Mercedes, Porsche, Jaguar et Audi qui sont légion, avec çà et là, quelques Lamborghini et Maserati en patrouille, à la recherche d’une place de stationnement ou simplement pour l’effet du « m’as-tu vu ?».

Ces grands fauves sont aussi d’excellents véhicules urbains…capables de rouler au pas à pas, d’un feu de circulation à l’autre, comme tout autre véhicule urbain. Il est fort probable que la prochaine fois que vous serez à pied et que vous en verrez une, vous arriverez avant elle au prochain feu rouge. Après tout rien de tel qu’une McLaren MP4 12C P2 de 600 chevaux (350 000$) ou une Lamborghini Aventador, de 750 chevaux,(400 000$)…toutes deux capables de rouler à plus de 350 km/h pour faire du sur place en ville. Et quand on a les moyens de se procurer un de ces véhicules d’exception, ce n’est pas la consommation d’essence qui vous empêchera de sortir en ville. Parce que c’est là, leur seule raison d’être, c’est-à-dire d’être vus.

Le modèle McLaren MP4-C12...il n'y en a pas encore à Vancouver. | Photo par Robert Groulx.

Le modèle McLaren MP4-C12…il n’y en a pas encore à Vancouver. | Photo par Robert Groulx.

Trop chères ? Il faudra vous rajuster à la nouvelle réalité de la valeur des voitures d’exception. En effet il n’est pas rare de trouver des Porsche, BMW, Audi ou Mercedes dont le prix d’achat dépasse la barre des 100 000$, valeur qui constituait dans l’imaginaire collectif des amateurs de ce type d’auto, le seuil minimum. Aujourd’hui il faut compter plus de 250 000$ pour une Ferrari presque bas de gamme, qui ne roule qu’à 250 km/h. Une aubaine !

Mais la vraie question est de savoir, où est-il possible de rouler à de telles vitesses. Et bien rassurez-vous, vous pourrez bientôt devenir membre d’un club sélect, qui pour la somme de plus de 30 000$ de frais d’inscription et de 5 000$ de frais annuels, vous aurez accès à une piste de course privée, conçue par Jacques Villeneuve, à Oliver, en Colombie-Britannique, où vous pourrez tester vos aptitudes à faire mieux que les Villeneuve, père et fils.

Avec le flot constant d’immigrants asiatiques milliardaires, les très riches qui le deviennent encore plus et quelques joueurs des Canucks, vient la vente de résidences très haut de gamme, et pour garnir le garage, les voitures d’exception se vendent comme des petits pains chauds. Il s’agit d’aller se promener dans le quadrilatère formé par les rues Burrard, Fir, 1ère et 7ème avenue, pour y retrouver tous les concessionnaires de voitures de luxe et d’exception de la ville, dont plusieurs appartiennent au groupe Dilawri.

Petite note en terminant, Jaguar appartient au groupe industriel indien Tata, Ferrari et Maserati appartiennent au groupe italien Fiat, Lamborghini, Bugatti et Bentley, appartiennent au groupe automobile VW.

La voiture du peuple a changé de classe! La mienne a plus de 13 ans…