La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à Jeanne Landry qui a pris la tête il y a deux ans de l’association francophone de Campbell River. Tombée amoureuse de l’endroit, elle est déterminée à y cultiver une francophonie qui s’y développe doucement mais sûrement.
Jeanne Landry a trouvé son petit coin de paradis à Campbell River. Après avoir vécu de nombreuses années à Vancouver, elle quitté le tumulte de la ville et a posé ses valises sur la rive est de l’île de Vancouver il y a deux ans. « J’ai la nature en pleine face tous les jours, je peux apercevoir les aigles en allant travailler », raconte Jeanne qui ne regrette pour rien au monde son choix.
À la barre de l’association francophone de Campbell River, elle se félicite aussi de pouvoir vivre sa francophonie sur la côte du Pacifique.
« C’est une véritable bouée pour la francophonie dans une mer anglophone », explique Jeanne Landry pour décrire l’association qui compte une soixantaine de membres.
« Il y a de tout ici, des Canadiens-Français, des Québécois, des Français, des Belges, des Suisses… c’est une communauté, » confie Jeanne qui se plie en quatre pour offrir des activités en français à tout ce petit monde. « C’est important de nourrir sa francophonie, surtout en milieu minoritaire », insiste-t-elle.
Elle compte pour cela sur son expérience acquise auprès d’organisme provinciaux qu’elle a dirigés par le passé depuis son arrivée en Colombie-Britannique en 1977. À l’époque, elle arrive de son Saguenay natal au Québec dans le cadre de ses études à l’Université Simon Fraser. « Je suis une enfant de l’ère Trudeau », plaisante celle qui a commencé sa carrière comme monitrice de français. Le coup de foudre avec la province est immédiat et un séjour par Ottawa la confirme dans son désir de s’y établir pour de bon.
Après plusieurs décennies passées dans le milieu associatif francophone et non francophone ainsi qu’à Radio-Canada, Jeanne a décidé en 2012 de relever un nouveau défi, celui de prendre la direction générale de l’association francophone de Campbell River.
« Les gens sont en demande, ils ne veulent pas perdre leur français et s’engagent volontiers lorsqu’il s’agit de faire des activités », se félicite-t-elle. Et puis la plupart des membres sont maintenant en contact et Internet a révolutionné l’accès aux ressources. » Dernièrement, l’association propose la retransmission de cours de pharmacologie donnés par l’Université d’Ottawa.
Et en 2014, la situation n’est plus la même qu’en 1978, date de la création de l’association. Les rapports avec la communauté anglophone ont beaucoup évolué.
« Aujourd’hui près de 16% des jeunes anglophones font leur scolarité en immersion et il y a une vraie curiosité de la part de nos voisins anglophones », constate Jeanne. L’association est d’ailleurs membre de plusieurs organisations anglophones de la ville.
Reste que le défi maintenant pour Jeanne est d’attirer les jeunes francophones. « Nous voulons leur transmettre le plaisir de parler français, la fierté aussi, c’est une approche qui se fait geste après geste »,
indique, la présidente qui a déjà de nombreux projets pour l’association. Et que les francophones de Campbell River se rassurent, elle ne compte pas partir.
« On peut se sentir loin de Vancouver mais moi je ne me sens pas loin, je me sens chez moi », assure la directrice générale.