La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à Térence Charles-Doucet. Entrepreneur, patron d’une entreprise florissante de design, c’est aussi l’ancien président de la chambre de commerce francophone de Vancouver, un organisme qu’il a grandement contribué à remettre à flot et qui, entre autres, lui doit de toujours exister aujourd’hui.
Entre Térence Charles-Doucet et Vancouver c’est l’histoire d’un amour qui dure. Originaire du Québec, l’entrepreneur est ici chez lui dans une ville qui, ironiquement, l’a rapproché de sa culture francophone.
« Quand je suis arrivé à Vancouver pour y étudier, au départ je ne parlais qu’en anglais et je pensais que le fait de parler français était certes cute mais que ça n’avait aucune valeur marchande, raconte celui qui a depuis ouvert sa propre entreprise de design dans la métropole de l’Ouest. J’ai fait l’erreur en arrivant ici que beaucoup d’entrepreneurs faisaient en ne considérant pas le français comme un atout. »
Après avoir travaillé dans plusieurs studios de graphisme, il devient directeur artistique d’une entreprise de North Vancouver, Tora Design. Rapidement il se rend compte au contraire de l’avantage que le français représente, y compris en terme de débouchés économiques. En 2009, il saute le pas et crée sa propre entreprise qu’il nomme après son ancêtre de France, le couturier parisien Jacques Doucet et de son architecte favori, Le Corbusier.
Parallèlement à ses activités professionnelles, Térence Charles-Doucet s’engage socialement. Il ne tarde pas à devenir un membre actif de la Chambre de commerce francophone de Vancouver (CCFV) qu’il rejoint en 2010. Trois ans plus tard, il prend la tête de cet organisme menacé de disparaître. Il se lance alors dans une campagne de communication sans relâche au sein de la communauté francophone pour remettre la chambre sur les rails et surtout pour réintégrer l’organisme au coeur de la communauté. L’année dernière, à l’occasion du 30ème anniversaire de la chambre, il lui vient une idée.
« Nous nous devions de créer un évènement qui soit marquant pour récompenser et encourager les hommes et les femmes d’affaires de la communauté », explique Térence. Le prix de la Palme Bleue était né et honorait ses premiers récipiendaires en 2013.
« La chambre a donné une visibilité aux entrepreneurs francophones, leur a rendu leur fierté, elle a montré que les entrepreneurs francophones pèsent dans l’économie canadienne », se félicite Térence.
Pour arriver à ce résultat, il aura lui-même beaucoup donné à cette chambre. À commencer par son temps en acceptant de prendre la direction de l’établissement qui était alors sur le point de disparaître, en mettant ses propres projets entre parenthèses.
Le 16 octobre dernier, la deuxième édition du prix de la Palme Bleue se tenait dans une salle comble, signe que les efforts ont été salutaires et que la chambre de commerce a repris du poil de la bête et un nouvel élan. Térence Charles-Doucet n’a pas assisté au gala. Il ne faisait pas partie des dignitaires invités.
L’actuelle présidente de la chambre de commerce, Séverine Arnaud a tout de même ces mots pour lui. « Térence Charles-Doucet, au cours de son année en tant que président, a géré avec passion et dévouement la Chambre de commerce francophone de Vancouver avec l’aide des membres du conseil d’administration. »
Même s’il n’est plus à la tête de la Chambre de commerce, Térence Charles-Doucet reste plus que jamais dans la communauté, bien décidé à prouver que l’entreprenariat francophone est une force économique bien vivante.