À vous d’en décider ! Depuis le 1er juin 2015, le gouvernement provincial a ouvert les nominations pour le British Columbia Multicultural Award, qui récompense, depuis 2008, les adultes, les jeunes, les organisations, les entreprises privées et les institutions publiques qui contribuent à faire de la Colombie-Britannique l’une des provinces les plus multiculturelles au pays.
Il est impératif d’ « attirer l’attention sur les champions du multiculturalisme dans notre province », déclarent les responsables du ministère du Commerce international et du multiculturalisme. Si vous avez vu un geste ou participé à une initiative, à un projet, si vous êtes témoin d’une réalisation qui valorise la diversité culturelle ou contribue au vivre ensemble des cultures en Colombie-Britannique, vous avez jusqu’au 21 septembre, à 5 heures pétantes, pour remplir et envoyer votre formulaire de nomination. C’est un acte citoyen, du moins en Colombie-Britannique et au Canada.
« La Colombie-Britannique est la province qui regroupe la plus grande diversité ethnique au Canada, affirme Teresa Wat, ministre du Commerce international et du multiculturalisme. La province accueille près de 40 000 nouveaux immigrants chaque année ». Les statistiques 2013–2014 du rapport sur le multiculturalisme sont élogieuses.
Le miracle britanno-colombien et canadien
Environ 30 % des habitants de la Colombie-Britannique viennent d’un pays étranger. Un quart de sa population est une minorité visible et parle une langue autre que le français et l’anglais, soit près d’un million de personnes. En 2031, 59 % des Vancouvérois seront des minorités visibles. Il faut faire vivre ensemble toutes ces différences. Et ça fonctionne.
À l’heure de la globalisation et du choc des civilisations, qui fait vibrer les sociétés occidentales, c’est un vrai miracle. En fait, les sociétés sont de plus en plus multiethniques : 190 nationalités cohabitent à Berlin, 107 à Tokyo, 200 à Paris et New York, 180 à Sydney en Australie, etc. Cependant, peu sont multiculturelles. Alors que certaines sociétés subissent la diversité, d’autres la valorisent. « Le principe de la valorisation des identités est inhérent à la pensée multiculturaliste », explique l’universitaire Meidad Benichou.
Le British Columbia Multicultural Award, va dans le sens de cette valorisation. Le miracle multiculturaliste de la Colombie-Britannique a été pensé et il est porté par une politique clairement définie. À titre d’exemple, « depuis 20 ans, chaque département ministériel et toutes les institutions publiques doivent soumettre un rapport annuel au gouvernement dans lequel il présente les initiatives qui ont été mises en œuvre pour promouvoir le multiculturalisme », confie la ministre Teresa Wat.
Les organismes francophones ont-ils une chance de gagner ?
« Les organisations francophones n’ont pas plus ou moins de chance que les autres de gagner, juge le Coordinateur des communications à la Fédérations des francophones de la Colombie-Britannique, Mikaël Lavogiez. Après avoir étudié les critères du concours, nous allons envoyer un courriel à tous nos membres pour les encourager à participer ». Il pense que des organismes tels que Le théâtre la Seizième, La Boussole, l’Association culturelle canado-haïtienne, entre autres, ont toutes une chance d’être sur le podium. M. Lavogiez rappelle qu’un francophone, Paul Mulangu, a reçu un British Columbia Multicultural Award, en 2009, dans la catégorie Individu.
Les lauréats des cinq catégories recevront un trophée et une somme de 5 000 $. Cet argent devra être remis à un organisme à but non lucratif de leur choix, afin d’encourager les initiatives multiculturelles dans la province. Les formulaires de nomination peuvent être téléchargés sur le site Internet de EmbraceBC, organisme qui travaille pour la diversité culturelle et contre le racisme et la discrimination en Colombie-Britannique.
La balle est désormais dans le camp des Britanno-Colombiens, afin que le miracle multiculturel continue. « Le Canada peut être considéré comme une sorte de laboratoire du multiculturalisme », affirme Meidad Benichou. Tous ceux qui rempliront ce formulaire enverront donc au continent un message puissant venant de la Colombie-Britannique. Un message transmis il y a longtemps par l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry qui disait en son temps, à juste titre : « Si tu diffères de moi [mon frère], loin de me léser, tu m’enrichis ».