À la fin de la semaine sainte, se tenait à Vancouver le 96e salon de l’automobile, qui a fracassé son record d’assistance de 2015. En effet près de 102 000 visiteurs se sont déplacés au Centre des congrès pour voir les derniers modèles offerts par l’industrie automobile. Cela représente à peu près 5% de la population de Metro Vancouver. C’est vous dire que l’engouement des Vancouvérois pour la voiture n’est pas prêt de disparaître de sitôt !
Mais il faut respecter l’image écologique de la province que l’industrie tente toujours de se donner encore cette année. Après tout, une fois les paroles de bienvenue prononcées par le président de l’association des concessionnaires d’auto de la grande région de Vancouver, Blair Quailey, qui organise le Salon de l’auto, c’est la ministre d’État provincial chargée de la sécurité civile, Naomi Yamamoto, qui annonce un projet de
688 500$ pour encourager l’installation de stations de recharge pour véhicules électriques en collaboration avec BC Hydro et BMW dans les immeubles à logements multiples locatifs ou en copropriété jusqu’à un maximum de 4 000$ par station.
On s’imaginerait donc que l’accent du 96e salon serait mis sur les véhicules écologiques et en particulier les véhicules électriques. Erreur, car les petits et les grands garçons sont encore et toujours attirés par les gros cubes et les machines superpuissantes qui étaient en abondance cette année, encore plus que par les années précédentes. Toutes les grandes marques exotiques y étaient exposées à une ou deux exception près, soit Ferrari, McLaren, Rolls Royce, et Lamborghini près de 500 000$, pour ne nommer que ces marques de prestige dont les modèles les plus exotiques se vendent au prix que se vendait une maison unifamiliale avant la flambée astronomique des prix qu’on observe aujourd’hui, et souvent destinés à la même clientèle.
Les Allemands Audi et BMW se font la lutte pour réclamer qui de l’un ou de l’autre de ces constructeurs de berlines sport de luxe (après tout on est au début de l’alphabet…) produit les voitures les plus puissantes, les plus rapides, atteignant les vitesses de pointe les plus élevées. Qui n’a pas envie d’une voiture dont le moteur fait plus de 600 chevaux, pouvant atteindre les 100 km/h en 3,3 secondes et une vitesse de pointe de 300 km/h ? Très utile sur Robson entre Thurlow et Burrard. Allez voir, il y a en plein qui avancent plus lentement que les piétons.
Chez VW on ne parle plus de diesel, si ce n’est pour présenter de nouveau des excuses aux clients floués par la fraude de leur programme informatique qui faussait la mesure des vrais émissions des moteurs diesel en mode test et les rassurer qu’un plan de compensation sera vite annoncé. La motorisation turbo diesel injection de VW devait être la technologie miracle qui performait mieux que tout autre moteur diesel tout en étant propre, propre, propre. Donc chasseurs d’aubaines, à vos marques, prêts, partez ! Il vous faudra cependant vous souvenir que si vous achetez un des modèles touchés par le scandale de VW sa valeur de revente en sera certainement affectée.
Cela ne veut cependant pas dire que les moteurs diesel sont complètement absents du marché. Les amateurs de véhicules utilitaires sport haut de gamme en trouveront chez BMW et Range Rover et pour les vrais véhicules utilitaires, entendre camionnettes et fourgonnettes des trois grands américains, GM, Ford et Chrysler.
Mais l’avenir semble toujours appartenir à la technologie des véhicules électriques et hybrides, et les signes de confiance des constructeurs sont convaincants, puisque tous ont soit déjà des modèles sur le marché ou sont en voie d’en dévoiler de nouveaux. D’ailleurs le gouvernement provincial maintient encore cette année son programme de ristourne de 500$ sur l’achat d’un véhicule à piles rechargeables ou de 7 000$ pour ceux à piles à hydrogène, dont le prix de détail est inférieur à 77 000$, ce qui exclut les modèles que Tesla offre présentement sur le marché. Son nouveau modèle III devrait être dévoilé sous peu et serait disponible pour 2017 à un prix de 35 000$ US.
Il reste donc que cette technologie progresse, que l’autonomie de ses modèles s’accroît (facteur clé dans la prise de décision d’en choisir une), que les piles sont de plus en plus performantes et légères, que les prix sont à la baisse, (surtout quand on prend en considération les remises du gouvernement provincial) et que les stations de recharge sont de plus en plus performantes et nombreuses. Est-ce l’avenir de l’industrie automobile ? Tant et aussi longtemps que le prix du baril de brut est aussi bas qu’actuellement, que les moteurs conventionnels sont de plus en plus performants et économiques et que les taxes à la pompe sont relativement faibles en comparaison aux taxes prélevées en Europe, vous avez le temps de penser à votre prochain achat, ou même deux ! Car pour le moment cette technologie s’adresse à une clientèle de niche, qui la choisit par conviction pour ce qui est des modèles les plus abordables, ou par volonté de se faire remarquer pour les modèles haut de gamme.
Habituellement les Tesla ont comme compagnon de garage un ou deux modèles d’une marque prestigieuse dont le moteur conventionnel consomme…beaucoup.