Un nouveau festival japonais est né à Vancouver : le Nihon Festival. Consacré au manga/anime, à la culture (nourriture, mode et artisanat), aux jeux vidéos et aux nouveautés dans le monde japonais de l’automobile et de la motocyclette, ce festival se tourne vers le Japon d’aujourd’hui et les jeunes.
Les jeunes initiateurs, Shinji Kaneko, créateur du Festival et Simon Kwok, gérant, souhaitent partager, les 4 et 5 juin, des aspects de la culture japonaise d’aujourd’hui avec une population plus jeune. Leur principale cible : le 45 % de Japonais d’origine à Vancouver qui ont moins de 25 ans. S’adressant surtout aux familles avec enfants et aux jeunes, ce festival souhaite plaire à tous en offrant des activités pour les personnes de tous les âges.
« Une occasion de mieux connaître la culture de la jeunesse japonaise »
Pour Shinji Kaneko et son associé, le Nihon Festival a pour but de rapprocher les jeunes de ce qui se passe maintenant au Japon. « Plusieurs jeunes japonais d’origine visitent le Japon mais un grand nombre n’a pas cette chance. Nous voulons leur ouvrir une fenêtre sur ce pays qu’ils connaissent peu. C’est aussi une occasion pour les jeunes de toutes origines de mieux connaître la culture des jeunes japonais ». Pour les deux initiateurs, c’est avant tout une exposition sur le Japon d’aujourd’hui et sa culture. Même si les visiteurs pourront se procurer certains des produits exposés, ils tiennent toutefois à souligner que « ce n’est pas une foire commerciale ».
Ce nouveau festival est-il le bienvenu ?
Mais ce festival ne vient-il pas faire concurrence à d’autres activités organisées par certains groupes de cette communauté ? Les jeunes entrepreneurs demeurent très conscients de l’environnement culturel et social de la communauté japonaise. Ils expriment d’ailleurs une grande marque de respect envers les aînés très respectés de la communauté, de qui ils apprécient d’ailleurs recevoir des conseils. Par contre, il devient important pour eux de montrer leur savoir-faire aux gens de la communauté avant de rechercher leur appui. Sur leur site Internet, aucune présence d’organismes japonais liés au festival, ni de l’ambassade ou du consulat japonais. Pour les commandites, ils se sont tournés vers le secteur privé. Selon eux, la culture japonaise en est une « qui ne change pas rapidement et qui est basée sur la tradition ». Selon le créateur du festival, cela n’empêche pas par contre d’essayer de créer un festival qui soit plus moderne et différent.
Un festival qui mérite le respect des aînés, de la tradition et de ses valeurs
Enthousiastes, énergiques et passionnés, ils croient que « ce genre de festival peut contribuer non seulement à renforcer le sentiment d’appartenance et de fierté des jeunes d’origine japonaise à la culture de leurs parents et du Japon, mais aussi à mieux faire connaître le Japon d’aujourd’hui ». Par contre, ils savent que pour être acceptés par la communauté, ils doivent montrer non seulement qu’ils sont capables de créer un festival japonais, mais en outre que ce festival mérite aussi le respect des aînés, de la tradition et de ses valeurs. Et comme ils le disent, « un échec est une possibilité mais pour l’instant, nous pensons au succès de notre entreprise ! ».
Nihon Festival
4 et 5 juin 2016
Un retour sur l’histoire des Japonais en C.-B.
Les premiers Japonais arrivent en Colombie-Britannique à la fin des années 1800 et s’implantent à Vancouver, à Steveston et sur des terres de la vallée du Fraser. Rapidement, les pêcheurs et les fermiers prennent leur place dans l’économie locale, et ce, avec succès. Ce dernier provoque d’abord une certaine jalousie de la part de la population blanche qui se transforme par la suite en racisme. Celui-ci mène à l’internement des personnes d’origine japonaise par le Gouvernement fédéral après l’attaque de Pearl Harbor lors de la Seconde Guerre mondiale.
Mais la communauté japonaise ne disparaît pas pour autant. En 2001, pas moins de 85 000 canadiens d’origine japonaise demeurent au Canada dont 27 000 dans le Grand Vancouver métropolitain. Près de 45 % de ce nombre ont immigré après 1991. Aujourd’hui, près de 80 % des Canadiens d’origine japonaise de la province sont nés au Canada. Plusieurs organisations culturelles et autres contribuent au maintien et au développement de l’histoire et de la culture japonaises ; le Centre culturel Nikkei en est un très bon exemple.