Prêt pour « una festa letteraria ? »

Anna Ciampolini Foschi,  co-fondatrice de l’AEIC. | Photo par Francesca Foschi Mitchell

Anna Ciampolini Foschi,
co-fondatrice de l’AEIC. | Photo par Francesca Foschi Mitchell

Saviez-vous que juin est le mois du patrimoine italien ? Ici en Colombie-Britannique, comme partout au Canada, la communauté italienne verra à célébrer pendant ce mois, et ce, de mille-et-une façons. La littérature, souvent le reflet de l’évolution d’un peuple, devient souvent un élément mis en lumière. Mais qu’en est-il de cette littérature italienne ? De quoi se constitue-t-elle ?

Partageant ses connaissances à l’égard du contenu littéraire italo-canadien depuis la première génération de migrants, la journaliste, écrivaine et organisatrice d’évènements littéraires, Anna Ciampolini Foschi révèle que l’immigration demeure un sujet important pour les auteurs italiens. Il y a toujours une histoire à raconter d’une personne ayant quitté son pays pour une vie meilleure. « Il y a obligatoirement des souvenirs derrière ces aventures. C’est en tout cas ce qui concerne la première génération de migrants », confie Anna Ciampolini Foschi, elle-même migrante.

La seconde génération de migrants, quant à elle, s’est intéressée à l’identité canadienne et a beaucoup écrit par le fait même sur le sujet, comme si elle devait prouver une certaine intégration. On y retrouve moins les racines italiennes que les générations suivantes ont essayé de faire remonter à la surface. « Ce sont des personnes qui sont nées et qui ont grandi au Canada. Leur identité est canadienne et elles ont une éducation que la première génération n’avait pas. Ces Italiens veulent faire ressortir et ne pas oublier leurs racines italiennes. Certains sont même allés dans des écoles italiennes au Canada. Ce sont eux qui ont pu donner une voix aux générations les plus anciennes. Toutefois, pour pouvoir s’adresser à une large population, il est possible que les récits de vie soient mélangés à de la fiction », spécifie-t-elle.

Books and Biscotti : una sera italiana

Genni Gunn, l’auteure, musicienne  et traductrice très connue. | Photo par Tom Hawkins Photography

Genni Gunn, l’auteure, musicienne
et traductrice très connue. | Photo par Tom Hawkins Photography

De telles histoires, il sera possible d’en découvrir lors du prochain rendez-vous de l’Association des écrivain(e)s italo-canadien(ne)s (AEIC) : Books and Biscotti. Ce succulent événement littéraire, présent partout au Canada, revient pour une quatrième année. À Vancouver, les amateurs littéraires sont conviés le 8 juin prochain pour una sera italiana. Au menu, la présentation d’œuvres littéraires par de grands écrivains italo-canadiens, notamment Diego Bastianutti, Vittorino Dal Cengio, Anna Ciampolini Foschi et Joseph Ranallo de même que le lancement de l’anthologie Exploring Voice : Female Italian Canadian Writers, une édition spéciale 2016 de Italian Canadiana publiée par l’Université de Toronto. Pour l’occasion, l’auteure, musicienne et traductrice très connue Genni Gunn, également collaboratrice à cette anthologie, sera présente.

Donner une voix aux femmes

L’AEIC souhaite également favoriser une place pour les écrivaines italo-canadiennes. Le lancement d’Exploring Voice : Female Italian Canadian Writers devient donc un événement majeur pour l’Association. Étant un collectif regroupant les textes de 25 Italiennes, il demeure une preuve du talent des écrivaines que l’Association souhaite mettre en lumière. « Les écrivaines italiennes ont eu beaucoup de mal avec leur identité », explique Anna Ciampolini Foschi, également co-fondatrice de l’Association. « Être une femme migrante signifiait relever d’autres défis. Les attentes culturelles étaient très différentes pour les femmes et les épreuves n’étaient pas les mêmes », ajoute-t-elle. On retrouve l’importance de la présence d’écrivains dans le nom de l’Association lui-même : « On ne peut pas l’expliquer en anglais, mais nous mettons un point d’honneur à inclure le féminin des mots « écrivain » et « canadien » dans le nom de l’association en italien comme en français », souligne la co-fondatrice de l’AEIC qui, rappelons-le, compte plus d’une centaine de membres – au Canada, aux États-Unis, en Italie et ailleurs en Europe – composés d’écrivains, de critiques, d’universitaires et d’autres artistes qui partagent un intérêt pour l’écriture et l’expression artistique italo-canadiennes.

Si avez le goût de la culture italienne, vous pouvez également vous rendre au festival italien le 12 juin de 12h à 20h sur Commercial Drive. Vous serez ainsi parmi les 300 000 personnes qui se régaleront sur le thème Mangiamo !, et pourrez ainsi déguster des spécialités italiennes tout en assistant à des performances musicales et autres.

 

Books and Biscotti

8 juin à 19h
Centre culturel italien, 3075, rue Slocan

Entrée gratuite

 

Festival italien

12 juin, de 12h à 20h,
Commercial Drive