Winston à bicyclette !

Photo par Robert Groulx

Photo par Robert Groulx

Avec le retour de l’automne vient le moment de ranger le vélo jusqu’au printemps prochain. Bien qu’à Vancouver, les cyclistes qui roulent toute l’année sont nombreux. Disons que les plus craintifs et certains des plus « pépères » préfèrent se déplacer au sec et au chaud. J’accrocherai donc sans doute mon vélo pour l’hiver, mais en gardant toujours un œil optimiste sur la température, en sautant sur l’occasion de rouler quand le temps le permettra.

J’ai enfourché ce moyen de transport durable en juin 2015. Après avoir perdu le goût de faire encore une fois le tour du parc Stanley, j’ai accroché mes patins à roues alignées et ce faisant j’ai eu recours à la forme de recyclage la plus courante dans le West End, c’est-à-dire que je les ai mis dans la ruelle derrière chez moi, étant assuré qu’ils n’y resteraient pas longtemps. J’avais raison. Je me suis donc mis à la bicyclette, au début avec un peu d’appréhension. Le sens précaire de l’équilibre qui vient avec l’âge croissant, les côtes et pentes du quartier, la circulation automobile, en fait tous des arguments qui une fois en selle se sont avérés tellement relatifs qu’ils n’avaient plus vraiment l’importance que je leur accordais pour me convaincre jusqu’alors que le vélo n’était pas pour moi. Donc par un concours de hasard et de circonstance, ma conjointe et moi avons fait le saut. Notre seul regret a été de ne pas l’avoir fait plus tôt. Depuis cette date nous avons effectué plus de 150 sorties à bicyclette, parcourant en moyenne 10 kilomètres par occasion et traversant le pont Burrard au moins une fois par trajet, sinon deux. Quelques unes de nos destinations préférées nous faisaient rouler le long du côté nord d’English Bay, puis de False Creek, jusqu’au Village Olympique, via le Centre Telus Science World jusqu’à l’île Granville, pour ensuite rentrer par le pont Burrard, ou vice versa. En fait l’attrait de l’utilisation quasi exclusive de voies cyclables est que vous êtes toujours protégé de la circulation automobile, ce qui ajoute beaucoup à la tranquillité d’esprit et à la confiance que nous avons développées en notre compétence sur un deux roues.

Winston le westie de Yaletown à bicyclette ! | Photo par Robert Groulx

Winston le westie de Yaletown à bicyclette ! | Photo par Robert Groulx

Donc cela veut dire 150 déplacements de moins effectués en voiture, ce qui nous a aussi permis de nous rendre régulièrement aux plages de Kitsilano, Jericho, Locarno ou Spanish Banks, pour y passer des après midis ou pour y faire des pique-niques avec Winston, le westie familial, sagement assis dans le panier arrière. En fait Winston est sans doute le chien qui voyage le plus à vélo dans tout Vancouver. Je m’explique. Winston est le chien de ma belle-fille qui habite Yaletown. Comme c’est près de notre appartement dans le West End, Winston se fait « garder » chez nous les jours de semaine alors qu’elle est au travail. Du printemps à l’automne, en moyenne trois jours par semaine, il fait le déplacement à bicyclette, là aussi calmement assis dans le panier installé sur le porte-bagages du vélo de sa maîtresse. À ses deux trajets quotidiens, il faut rajouter nos excursions effectuées pendant la journée, c’est-à-dire deux autres trajets par jour. C’est pourquoi c’est sans doute le chien qui se déplace le plus à vélo dans tout Vancouver !

Sur le plan strictement personnel, un avantage mesurable a été la perte d’une bonne dizaine de kilos et ainsi une bien meilleure forme physique. À ces deux avantages s’ajoutent aussi le plaisir de doubler les quelques automobilistes chauffards qui, au volant de leur rutilante voiture de sport italienne, allemande ou anglaise, roulent à fond sur quelques dizaines de mètres sur le tablier du pont, avant de rester bloqués dans le bouchon qui les attendait. Mais le plaisir va au-delà de ce petit pied de nez. C’est le sentiment de liberté totale et de fierté de pouvoir se déplacer par ses propres moyens… propres avec la satisfaction d’avoir accompli quelque chose de valable.

Se déplacer à vélo n’est pas qu’une occasion de faire de l’exercice, c’est aussi l’occasion de vraiment apprendre à rouler « défensivement ». Vous pourriez bien avoir le droit de passage, le véhicule automobile qui vous coupe le chemin sera toujours gagnant en cas de collision. Et cette réalisation vous servira aussi à respecter les autres cyclistes, quand vous serez de retour au volant. Vous avez peut-être le droit de passage quand vous êtes au volant et que ce fichu cycliste semble se moquer du Code de la route, mais en fin de compte, lequel de vous deux est le plus à risque ?