Le Canada a une responsabilité mondiale en tant que nation de l’Arctique, et vient de signer un accord historique, avec d’autres pays, pour sa préservation. Mais le chemin reste encore long pour assurer la protection de la glace polaire.
L’Arctique fond. Avec 75% de glace en moins qu’il y a un demi-siècle, l’urgence est bien réelle. Le 30 novembre dernier, un accord international historique a ainsi été conclu à Washington, DC. Son but : prévenir les activités non réglementées de pêche en haute mer dans le centre de l’océan Arctique.
Les États-Unis, le Canada, la Norvège, la Russie, le Danemark, l’Islande, le Japon, la Corée du Sud, la Chine et l’Union Européenne ont tous signé un moratoire de seize ans sur la pêche commerciale dans les eaux internationales, couvrant une superficie de 2,8 millions de km2.
Une victoire historique
Cette grande nouvelle intervient au moment même où entre en vigueur la décision de la création d’une zone de protection marine couvrant 1,5 millions de km² dans la mer de Ross, en Antarctique.
Jon Burgwald, conseiller politique à Greenpeace, organisation née à Vancouver, raconte : « C’est une victoire historique pour la protection de l’Arctique et une journée de célébration. Grâce aux millions de voix de partout dans le monde qui ont soutenu la campagne Save the Arctic, cette zone unique au sommet du monde sera à l’abri des pêches destructrices ».
L’Arctique, victime majeure du réchauffement climatique
L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la Terre. Ce qui a pour conséquence une fonte des glaces qui s’aggrave chaque année et ainsi entraîne une pression sur les écosystèmes.
Sans son effet de refroidissement, une grande partie de notre monde serait très différent. D’ailleurs, selon Greenpeace, « notre destin est lié à ce monde glacé ».
Au Canada, nombre de villes côtières se préparent à une hausse du niveau de la mer. Il y aura aussi un impact sur le secteur arctique du Canada qui couvre 1 425 000 km² et abrite de nombreuses communautés, notamment autochtones. Des animaux aussi emblématiques que le morse, le renard arctique, ou l’ours polaire, sont ainsi menacés.
Quelle suite ?
Greenpeace ne s’arrête pas là et continue ses actions pour cette zone. C’est aussi le cas d’autres organismes comme Parvati, créé par la musicienne, yogini, et auteure Parvati Devi. Le projet MAPS (Marine Arctic Peace Sanctuary) va plus loin et milite pour stopper l’exploitation de toutes les ressources naturelles, les tests sismiques, les activités militaires et le trafic maritime.
Selon l’association, « MAPS est une initiative qui permet […] de changer la donne afin d’empêcher toute activité dans l’océan Arctique qui pourrait provoquer la fonte de la glace polaire, tout en imposant un revirement mondial immédiat vers les énergies renouvelables ».
La fondatrice raconte comment l’idée lui est venue : « Quand je suis revenue du Grand Nord, j’ai découvert l’existence de plans d’essais sismiques dans l’océan Arctique canadien. Ces détonations sismiques font exploser le fond marin avec un son 100 000 fois supérieur à celui d’un avion à réaction, toutes les 10 secondes, 24 heures sur 24, pour la recherche de pétrole, nuisant ainsi aux nombreux mammifères marins en voie de disparition. Je ne pouvais pas laisser faire ça ».
L’accord international constitue malgré tout un très bon signe pour Parvati Devi, montrant « que les dirigeants du monde sont prêts à se rassembler pour le bien collectif ». Le traité MAPS, lui, a été traduit dans les six langues officielles des Nations unies et envoyé aux 193 pays membres, dans l’espoir d’un ralliement général.
Pour ceux qui souhaitent apporter leur soutien au projet, rendez-vous sur www.signmaps.org pour signer la pétition.