Ça suffit. J’en ai plein mon casque comme disent les Hells Angels. Je n’en peux plus. J’en ai marre de cette affaire, difficile à avaler, SNC-Lavalin et ses dérivés. Un véritable scandale, veulent nous faire croire les membres de l’opposition et quelques journalistes qui n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent. Frustré par la tournure des évènements qui finissent par friser le ridicule, j’opte de prendre une pause et de m’intéresser à une situation bien plus grave : notre différend avec la Chine.
On ne badine pas avec la Chine. Vraiment ? Et pourquoi pas ? Permettez-moi au contraire de badiner un peu avec cet empire qui empire. Gros badin plutôt bêta que je suis, j’estime qu’il est grand temps d’examiner de plus près le comportement douteux et les faits et gestes scabreux de la part du nouveau grand timonier de ce pays dont les Occidentaux puérils parlaient du péril il y a un demi-siècle de cela.
La Chine, ce géant du prêt-à-tout-faire de nos jours, en fait voir de toutes les couleurs à notre cher Canada où l’érable et le castor s’arrangent pour donner l’apparence de faire bon ménage. Sans chercher à ménager la susceptibilité de ce géant mondial, qui compte plus d’un milliard trois cent mille têtes de pipe qu’on passe régulièrement à tabac, j’ai décidé après mûre réflexion de rentrer, tête la première, dans le lard de ce bouffon impérial. En cette année du cochon, j’estime qu’il est grand temps de me salir le groin une bonne fois pour toutes afin de dénoncer toutes les bizarreries causées par le feu sacré des bretelles de ce dragon désireux de faire courber l’échine d’un Canada qui éprouve de la peine à se tenir debout dernièrement.
Suite à cette longue tirade, qui n’est pas celle du nez, permettez-moi de récupérer. Je suis à bout de souffle comme aurait dit J.L. Godard après avoir tourné son film La Chinoise.
Reprenons le fil de mes idées pour le peu qu’il m’en reste. Je disais donc que la Chine nous crée des soucis dont on pourrait facilement se passer. La décision du gouvernement de Pékin d’annuler l’importation de Canola en provenance des Prairies sous prétexte que ce produit soit toxique n’est ni plus ni moins, cela n’échappe à personne, qu’un acte de vengeance mal camouflé destiné à tordre le bras du gouvernement Trudeau dans l’affaire de la détention à Vancouver de Meng Wanzhou, dirigeante de l’entreprise chinoise Huawei, dont on attend l’extradition vers les États-Unis où elle devrait être jugée pour avoir contourné l’embargo américain contre l’Iran.
Devant le refus d’Ottawa d’obtempérer à sa demande de libérer Madame Meng, Pékin n’avait pas hésité au début de sa détention à emprisonner dans de piètres conditions trois ressortissants canadiens, histoire de démontrer qu’on ne rigole pas avec la deuxième puissance économique mondiale. Quand Pékin veut, Pékin obtient. Mais, pas si vite mon lapin. Voyant que ce chantage peu diplomatique n’avait pu parvenir à ses fins, le régime autocratique chinois a donc décidé de monter d’un cran la tension et de mettre les bouchées doubles en s’attaquant à l’exportation de notre agriculture dont nous dépendons tant. Va-t-on céder à ce nouveau chantage ? Probablement pas. Mais peut-on tenir le coup longtemps lorsqu’une superpuissance vous prend à la gorge ? Espérons que oui, car on ne peut laisser une nation étrangère dicter notre agenda. Face à ce chantage méprisable dont nous sommes l’objet, faisons preuve d’audace et de courage. Nous ne pouvons laisser la Chine, ou tout autre pays tant qu’à faire, nous mener par le bout du nez. Il faut que les dirigeants chinois sachent que c’est avec des pincettes et non des baguettes qu’ils doivent nous prendre.
Pour s’épargner de telles déconvenues, et se garder de l’ingérence néfaste de pays hostiles dans nos affaires, il est bon de se rappeler quelques principes de base.
Pour commencer : diversifions notre économie en ne mettant pas tous nos œufs dans le même panier. Ensuite : s’assurer que le panier ne soit pas troué afin d’éviter de briser les œufs tout en sachant qu’on ne fait pas une bonne omelette justement sans casser des œufs. Et puis, finalement, arrêtons de marcher sur des œufs face à des questions économiques lorsque celles-ci se présentent sur le plancher des vaches. Il faut agir rapidement et ne pas attendre que les poules aient des dents avant de pondre une stratégie où l’attaque serait la meilleure défense. Alors, monsieur Xi Jinping, de grâce, arrêtez de jouer le Mao et de faire le mariole. Épargnez-nous cette révolution (agri)culturelle. Occupez-vous plutôt des droits de la personne chez les Ouïghours et les vaches alors seront bien gardées.