Le rosemaling ou rosemåling est le nom d’une forme traditionnelle d’art décoratif originaire des vallées rurales de la Norvège.
L’artiste Aaslaug Boulier offrira deux ateliers de rosemåling les 26 et 27 octobre au Scandinavian Community Centre.
Le rosemåling est un art qui se base sur des motifs simples qui se répètent dans des variations infinies. Les couleurs vives et chaudes font contraste avec le gris monotone des scènes de leurs hivers longs et froids.
Ce style de peinture se fait principalement sur bois et utilise une ornementation florale stylisée ainsi que des couleurs primaires, telles que le blanc, le rouge, le bleu et le vert. Les motifs sont généralement composés de fleurs à traits arrondis, à effet dégradé bicolore, obtenu en utilisant un pinceau à pointe plate qui est essentiel pour ce type de peinture. Les deux traits principaux sont en forme de C et de S. Ce type de peinture utilise des coups de pinceau précis, des éléments géométriques complexes et des mélanges de couleurs spécifiques.
Son nom provient du norvégien rosa (« rose ») et måle (« peindre »). Rosemåling est également répandu dans les régions rurales suédoises, où il est appelé kurbitsmålning, ou simplement kurbits. Comme son homologue norvégien, cet art a été le plus populaire vers la seconde moitié du 18e siècle.
Le rosemåling en Norvège
Le rosemåling en Norvège a ses origines dans les basses terres de l’est du pays. Il a été créé vers 1750, lorsque le baroque et le rococo, styles artistiques de la classe supérieure, ont été introduits dans la culture rurale. Rosemåling est en quelque sorte la contrepartie bi-dimensionnelle de la sculpture basée sur la forme de l’acanthe (plante à feuilles très découpées). Il est clair que les courbes C et S s’inspirent de ce type de sculptures. Alors que dans les villes ces sculptures étaient généralement dorées, les artisans ruraux n’avaient pas facilement accès à la feuille d’or, et, par conséquent et pour compenser, ils utilisaient des couleurs vives populaires.
Lors de l’occupation nazie de la Norvège de 1940 à 1945 durant la Deuxième Guerre mondiale, à une époque où l’on pouvait être emprisonné ou même tué pour afficher le drapeau norvégien ou les armoiries de l’État, les Norvégiens découvrirent qu’ils pouvaient arborer le symbole ‘H’ chevauchant le ‘7’ du chiffre royal de leur roi exilé, Haakon VII, au centre d’un motif rosemåling, sans que les forces d’occupation allemandes n’y voient rien d’autre qu’un motif coloré de paysan. Les cartes de Noël avec le chiffre royal au centre d’un motif rosemåling étaient particulièrement populaires : beaucoup ont survécu et leur histoire est documentée.
Le rosemåling en Amérique du Nord
Les immigrants norvégiens ont apporté cet art aux États-Unis et au Canada, car de nombreux immigrants venaient des régions de la Norvège où rosemåling était bien établi. Ils transportaient souvent leurs biens dans des malles joliment peintes. Certains de ces immigrants étaient des peintres de rosemåling eux-mêmes. Cet art a commencé à se démoder vers 1860, mais a connu un renouveau en Amérique du Nord au 20e siècle. Les Américano-Norvégiens ont commencé à s’intéresser au patrimoine décoré en rosemåling de leurs ancêtres. La relance du rosemåling aux États-Unis et au Canada est souvent attribuée à Per Lysne, né en Norvège et formé au métier. Aujourd’hui, le rosemåling norvégien est enseigné dans de nombreuses régions du Canada, des États Unis et du Japon.
Il y a au moins sept styles de rosemåling qui se distinguent par les jeux de couleurs et des motifs qui leur sont particuliers. Le style Os, par exemple, présente des arrière-plans généralement blancs ou rouges et inclut des formes géométriques telles que des cubes et des carrés. Il y a généralement un détail lourd sur les feuilles des fleurs qui peut être symétrique ou asymétrique.
Les motifs rosemåling peuvent se retrouver sur le mobilier en bois ou en métal, mais également sur verre et tissu.
Avis aux intéressés : Aaslaug Boulier offre un cours de deux jours sur la méthode rosemåling. Débutants et expérimentés sont les bienvenus, et les matériaux nécessaires sont inclus.
Pour plus d’information veuillez, visiter le www.scancentre.org ou www.facebook.com/aaslaug.boulier
Quel article merveilleux! Concis, informatif me laissant avec une envie d’apprendre plus! Le fait que cet art puisse transmettre la fierté nationale face à la domination nazie est profond et apprécié. La même “liberté à travers l’art” est en cours aujourd’hui. La Chine, par exemple. Célébrez la différence! Je vous remercie.