The Shoe Project revient à Vancouver les 11 et 12 janvier 2020. L’organisation caritative, fondée en 2011, vise à donner la parole à des femmes immigrantes ou réfugiées, par des ateliers d’écriture ou encore de théâtre. Entretien avec sa fondatrice, Katherine Govier.
The Shoe Project a pris ses marques, depuis sa fondation en 2011. Désormais présente d’est en ouest canadien, l’organisation propose des ateliers d’écriture ou encore de théâtre aux nouvelles arrivantes. Katherine Govier nous rappelle l’histoire de ce projet d’envergure. « L’idée principale m’est venue avec des amies en 2011. Des femmes m’ont demandé de créer un projet destiné aux nouvelles arrivantes dont l’anglais n’était pas la langue maternelle. J’ai eu à ce moment-là de nombreux contacts avec des femmes désireuses d’apprendre l’anglais pour venir s’établir au Canada et y travailler. Nous avons commencé à créer des rencontres et des ateliers pour rassembler ces immigrantes. Le premier évènement a eu lieu à Toronto », explique-t-elle.
Le témoignage par l’écriture
The Shoe Project c’est d’abord l’écriture en anglais. Un moyen de communiquer qui est venu naturellement avec la profession d’écrivain de sa fondatrice Katherine Govier.
« L’écriture s’est imposée à moi naturellement. Nous avons aussi choisi de prendre l’exemple d’une paire de chaussures pour transmettre ces histoires. Cet objet permet de parler de l’immigration et de l’histoire propre à chacune de ces femmes d’une manière détournée », précise-t-elle.
Les profils des femmes accueillies par The Shoe Project sont variés. La plus jeune a 18 ans et la plus âgée aux environs de 70 ans. Elles sont originaires de nombreux pays à travers le monde dont les situations sont souvent dramatiques.
« Nous voulons aider ces femmes courageuses qui quittent leurs repères pour venir s’établir au Canada. L’anglais n’est pas leur langue maternelle mais The Shoe Project leur permet néanmoins de s’exprimer », rappelle Katherine Govier.
L’immigration en thème central
Racines et origines, les deux termes sont intimement liés et au cœur du projet porté par Mme Govier et les membres de l’organisation.
« C’est un sujet très important pour moi. Il parle à la fois d’immigration mais aussi de cette quête d’un nouveau refuge », confie-t-elle. « Les femmes que nous accueillons depuis toutes ces années et qui se retrouvent en chemin pour un monde meilleur, souhaitent vraiment faire partie de la vie canadienne et surtout exprimer leurs idées. Et si ces immigrantes veulent s’exprimer, nous devons les aider. »
Le projet rassemble ainsi plus de 200 histoires depuis sa création. La maîtrise de l’anglais est un atout essentiel pour toutes ces femmes qui souhaitent partager leurs expériences.
« La majorité d’entre elles désirent apprendre la langue du pays et ainsi partager leurs expériences en anglais. Elles nous parlent de leurs pertes, des souvenirs, heureux ou malheureux, elles nous parlent d’elles au final. Les ateliers d’écriture les aident à faire le point », conclut Katherine Govier.