Huit artistes sur scène pour un brassage de cultures qui donne naissance à un nouveau genre musical, « l’afro-celtique funk », haut en couleur et en énergie.
Rencontre avec Elias Alexander, joueur de cornemuse et chanteur principal du groupe Soulsha.
Elias Alexander, multi-instrumentiste, a grandi dans la culture musicale celtique en Oregon. Mais il a toujours été attiré par la musique et les rythmes africains, qu’il a également étudiés lors de son baccalauréat au Collège Middlebury. Certains sons et phrasés de la culture sénégalaise en particulier, lui rappelaient la musique traditionnelle celtique, ce qui a vite fait bouillonner son esprit créatif. C’est en rencontrant Lamine Touré, percussionniste de renom, au festival Wake up the Earth à Boston, qu’un embryon de collaboration est né. Depuis, le duo s’est étoffé de six autres musiciens venant d’Europe ou de la côte est nord-américaine. Ils se sont tous rencontrés fortuitement par le biais de la scène artistique multiculturelle et bigarrée de Boston, pour créer le groupe Soulsha en 2017. Grâce à cet ensemble, ils ont vu une chance de rassembler des genres qui d’ordinaire pourraient diviser. La musique qu’ils ont créée est une conversation entre les cultures qui brise toutes les frontières, poussant le public à abandonner ses hypothèses alors qu’il entre en transe sur la piste de danse.
Laisser son âme s’exprimer
Soulsha est un réarrangement phonétique du mot « Soillse » qui signifie rayon de lumière, en gaélique ancien. Ce nom reflète la vision musicale du groupe.
« On met un point d’honneur à ce que l’âme musicale de chacun puisse se sentir libre et créative », raconte le chanteur.
Pour composer de nouveaux morceaux, les huit amis s’isolent pour quelques jours dans un endroit à l’écart de la frénésie de la ville. Une forme de retraite en somme, qui les aide à se concentrer et produire du matériel de qualité en peu de temps. Chacun met sa pierre à l’édifice autour d’une structure souvent dictée par la section rythmique (percussion ou guitare). Ayant chacun des carrières individuelles ou étant membres d’autres formations musicales, se retrouver ensemble pour quelques jours consécutifs les aide à se concentrer sur leur musique. Leur son est amusant mais profond, frais mais familier, issu d’immigration mais profondément américain à la fois.
Une expérience scénique unique en son genre
« Chaque concert est une expérience unique » explique le chanteur. « Nous mettons un point d’honneur à faire participer le public, soit en dansant, soit en chantant. Les personnes qui viennent nous voir en concert doivent vraiment se sentir libres de s’exprimer pleinement ».
En effet l’octuor dégage une énergie et un concept scénique très particuliers. Les différentes musiques s’intercalent ou se répondent.
« Un morceau peut commencer par des percussions africaines pendant quelques mesures, puis des violons vont leur répondre sur des airs celtiques, et pour finir, la basse, la guitare et les cuivres vont venir se mélanger avec des notes funk ou jazz et créer un joyeux remue- ménage », précise Elias Alexander.
Ce qui donne naissance à ce nouveau genre, « l’afro-celtique funk ».
« Ce qu’on aime, c’est que nos représentations nous permettent d’attirer du public de tous horizons et affinités musicales, et qui ne se seraient pas forcément retrouvés dans la même salle au même moment », partage Elias Alexander.
L’improvisation est aussi une part importante de leur répertoire scénique, grâce au mélange d’influence de musique jazz et de funk.
« Quand j’ai appris la cornemuse, on m’avait dit qu’improviser serait impossible car ce n’est pas ancré dans la tradition de l’instrument. J’ai donc eu à coeur de démontrer le contraire ! » s’amuse Elias Alexander.
Pour plus d’informations sur Soulsha, visitez le site www.soulshamusic.com
Pour plus d’informations sur la performance qui se tiendra fin février à Surrey, visitez le site www.surrey.ca/culture-