Je me souviens de la joie que j’ai ressentie lorsque mes professeurs ont annoncé pour la première fois la prolongation des vacances du printemps en raison de la COVID-19. En tant qu’étudiante au secondaire, mes journées étaient presque entièrement remplies d’activités scolaires et parascolaires, et j’étais reconnaissante d’avoir cette période de repos si nécessaire.
En fait, ces semaines de relâche ont été parmi les plus stressantes que j’ai vécues. Il est vite devenu clair que le virus était un problème grave et j’avais peur de le contracter, ou pis encore, qu’un de mes proches le contracterait. Lorsque mes amis et moi avons commencé à nous mettre en quarantaine, un sentiment de solitude et d’isolement s’est installé : alors que j’avais l’habitude de les côtoyer au quotidien, je ne pouvais désormais que leur parler en ligne. Mon école a rapidement annoncé qu’elle mettait en œuvre un nouveau programme d’apprentissage en ligne, mais les conditions en étaient si vagues, qu’ils ont laissé de nombreux étudiants, y compris moi-même, confus et inquiets quant à leur application.
Bien que l’école ait fait un travail considérable pour passer à l’apprentissage en ligne aussi aisément que possible, les étudiants aussi bien que les enseignants ont connu assez de difficultés. Le plus gros problème était que tout le monde semblait manquer de motivation. Les élèves ont participé aux classes virtuelles Zoom avec leurs caméras éteintes et les microphones en sourdine. Dans les vidéos de ceux qui avaient allumé leur appareil photo, j’ai vu des gens conduire, encore au lit ou prendre un café. Les enseignants semblaient avoir perdu leur capacité à réglementer la classe comme ils le faisaient auparavant.
Cependant, en observant le nombre de cas augmenter, il est devenu clair que la pandémie n’allait pas se terminer de sitôt. Nous allions tous devoir nous habituer à la vie telle qu’elle était. La COVID-19 a mis tout le monde à l’épreuve, et c’était un test d’adaptabilité. Lentement les choses sont devenues moins chaotiques à mesure que la vie reprenait un nouveau type de normalité. Les enseignants ont ajusté le programme au mieux de leurs capacités pour que les élèves puissent suivre, et mes amis et moi avons commencé à avoir des appels Facetime réguliers et des soirées de party Netflix. Même si ce n’était pas idéal, nous avons réussi à rester en contact.
Je pense que, en dépit de tout ce que la COVID-19 a emporté, une chose que la pandémie m’a donnée est un lien plus fort avec ceux qui m’entourent. Bien que cliché, nous sommes tous dans le même bateau, et naturellement, je pense que nous dépendons les uns des autres. Ma famille et moi sommes passés de nous voir une ou deux fois par jour pendant les repas à avoir des concours de cuisine et des soirées de jeux. Avec les amis, malgré la distance, je me suis rapprochée plus que jamais grâce à des sentiments mutuels d’ennui et d’excitation à nous revoir. Même mes enseignants et moi, nous nous sommes liés par des conversations sur la pandémie et sur la façon dont nous y faisions face. Je n’aurais jamais su que mon frère était incroyablement doué pour le sport du billard, que le rêve d’un de mes amis était d’ouvrir un café, ou que mon professeur de mathématiques accueillait une fille nouveau-née, si ces conversations n’avaient pas eu lieu. En entrant dans ma dernière année du secondaire, je me suis rendu compte qu’il ne me restait qu’un an à passer avec mes amis et ma famille. La COVID-19 m’a poussée à les apprécier pleinement et à profiter au maximum de ma
dernière année.
Peut-être que, en tant que personne naturellement optimiste, j’essaie de trouver les côtés positifs de la situation auxquels m’accrocher. Je ne dis pas que la pandémie qui a causé tant de souffrances à tant de gens n’est que dévastatrice. J’espère simplement que mon histoire, qui vaut également pour d’autres que je connais, apporte un peu de positif pendant ces périodes sombres.
Traduction par Barry Brisebois