L’école Smithers Secondary School, qui est située à Smithers, une petite ville dynamique au cœur de la Bulkley Valley, au nord de la Colombie-Britannique, compte parmi ses rangs une enseignante de français langue seconde dévouée, enthousiaste et ouverte d’esprit.
L’étincelle de Niki Robichaud pour sa profession se produit lors d’un voyage en Europe à la fin de ses études secondaires. Elle est alors impressionnée par la facilité avec laquelle les Européens parlent plusieurs langues. « La maison de mon enfance était unilingue, et l’anglais était la seule langue parlée. J’ai compris que je voulais cette qualité que les Européens possédaient, de pouvoir passer d’une langue à l’autre avec fluidité », mentionne-t-elle.
À son retour au Canada, la jeune femme se met donc au travail : « J’ai commencé à me renseigner au sujet de tous les programmes incroyables dont nous disposons ici pour aider une personne à apprendre l’une de nos langues officielles. » Son choix s’arrête sur l’Université Laval, à Québec, où elle y fait un baccalauréat pendant quatre ans afin d’améliorer ses compétences en français. « Mes années passées à Québec comptent parmi mes souvenirs les plus mémorables. Le fait de parler en français et de pouvoir être bilingue est un cheminement d’apprentissage continu pour moi », raconte Niki Robichaud. En plus de confirmer son désir de devenir enseignante, son séjour dans la vieille capitale lui permet de faire un constat important. « Je crois que ce que je considérais initialement comme une qualité européenne est aussi une qualité canadienne importante : le bilinguisme. »
Niki Robichaud est ainsi enseignante de français langue seconde depuis maintenant vingt ans. Vingt ans à montrer aux jeunes que le bilinguisme est une occasion pour eux « de grandir en tant que personne, de mieux comprendre leur langue maternelle et d’être de meilleurs apprenants de leur langue seconde. » Plus important encore est le fait qu’ « avec le bilinguisme, on constate un engagement constant de comparaison et de contraste dans la structure de la langue et dans l’expression des idées, ajoute-t-elle. Par exemple, comment cette idée est-elle représentée en anglais et comment est-elle représentée en français ? C’est amusant d’explorer. »
Même après toutes ces années, l’enthousiasme qui habite l’enseignante n’est pas près de s’essouffler. « J’aime aider les élèves à voir les possibilités qu’offre l’apprentissage du français, et comment le fait de parler en français va au-delà de la salle de classe. J’aide les élèves à comprendre qu’être bilingue peut aussi être une réalité pour eux, peu importe leur âge ou le programme dans lequel ils ont commencé le français : immersion ou de base. » Et pas question de mettre l’accent sur la performance dans sa classe. En effet, pour Niki Robichaud, « l’apprentissage du français […] vise la création d’une expérience qui permet aux élèves de former et d’approfondir leur langue et leur sensibilité culturelle. »
C’est d’ailleurs ce que l’enseignante a tenté de faire en concevant un cours de cuisine en français. Une méthode créative qui « offre aux élèves une expérience individualisée en vue d’apprendre l’une de nos langues officielles et un format pour créer une relation avec la langue », explique-t-elle. De ce fait, Niki Robichaud avoue qu’il est difficile d’encourager les jeunes à poursuivre leurs études dans leur langue seconde. « Cela a constitué un défi particulier, surtout aux niveaux supérieurs dans les écoles secondaires. J’encourage les élèves à réfléchir à quelque chose qu’ils aiment faire, puis à l’explorer en français. J’aime cuisiner et faire de la pâtisserie,
donc j’améliore mes compétences linguistiques et je les maintiens en participant à une activité que j’aime déjà faire. »
Le moins que l’on peut dire, c’est que le bilinguisme occupe une place de choix dans la vie de Niki Robichaud. « L’une de mes citations préférées à propos du bilinguisme est celle de Frank Smith, un psycholinguiste, qui dit ceci : “Une langue vous place dans un corridor pour la vie, mais deux langues vous ouvrent toutes les portes en cours de route”. »
Site web du Commissariat aux langues officielles : www.clo-ocol.gc.ca/fr/publications/recits