Monique Motut-Firth manie l’art du collage pour créer des œuvres dynamiques. Cette artiste participe à la vingt-cinquième édition du Festival Eastside Culture Crawl.
L’artiste canadienne chine et reçoit de nombreux catalogues et images en tout genre pour créer ses univers regorgeant de plantes colorées et d’animaux mystérieux : « Mes dernières oeuvres pour la galerie Two Rivers à Prince George portent ce message et avaient pour thème principal la nature. J’ai essayé de laisser les images guider le message. »Cependant, en regardant le détail de ces créations, on perçoit que Monique Motut-Firth travaille les contrastes avec machineries et autres éléments humains pour dénoncer le consumérisme dévorant de la société. Elle va jusqu’à y ajouter du mouvement, un thème récurrent dans son travail.
Ayant reçu la bourse du Conseil des arts du Canada, l’artiste travaille actuellement sur la relation entre les images papier et les numériques : « J’ai réfléchi à la lenteur du média papier et la fluidité du numérique et la vitesse des images numériques ».
L’image en mouvement
Monique Motut-Firth travaille principalement avec du papier. Elle va de l’image à l’idée : « J’ai débuté avec la peinture mais quand j’ai été diplômée d’Emily Carr, j’ai travaillé davantage avec le papier. A partir du papier, j’ai commencé à créer ces collages, ces oeuvres grand format. Quand les images sont assemblées, je ne les colle pas, je les scanne avec un scanner grand format. Ensuite, je retravaille le fond et peaufine les derniers détails numériquement puis je les imprime. Il y a donc plusieurs étapes pour arriver à l’œuvre finale. »
L’artiste insuffle le mouvement à des images statiques par sa vision : « J’appelle mes collages scrap system, la façon dont ils bougent. Je suis très intéressée par les diagrammes et la façon dont un utilisateur ou un spectateur doit avoir une compréhension active d’information d’une image pour l’activer. J’aime jouer avec cette relation, cette dimension 3D. J’aime travailler sur l’idée de gravité, de machine en mouvement. Je pense à mes œuvres comme si elles étaient des sculptures mais elles sont plates. »
Elle peint également, et fait de l’art numérique : « Je ne dessine pas nécessairement les formes en détail mais j’aime croquer les gens en mouvement et capturer cette essence de la vie. Les choses semblent aussi toujours en équilibre et c’est ce que j’aime retranscrire. Cet équilibre est environnemental, social. C’est l’impression que j’ai et que j’essaie de saisir avec mes créations en papier. »
L’identité en images
Canadienne aux origines française catholique et russe Doukhobor, Monique Motut-Firth grandit dans un univers religieux divers : « Je pense que ça m’a aidée à réfléchir au concept de culture : comment s’identifier par rapport à la culture, qu’est-ce que ça veut dire être canadienne avec différentes origines et comment les médias influencent notre perception de l’identité et de la culture. »
C’est sa grand-mère qui lui a inculqué le goût et l’idée des collages : « Quand ma grand-mère russe, ma Baba, est décédée, elle a laissé derrière elle une grande collection de catalogues, soixante ans de catalogues ! J’ai découpé beaucoup de poupées, fait une grande étude là-dessus et scruté ces catalogues sur la façon de devenir canadienne. »
Elle produira trois livres pour enfants avec sa grand-mère, avant son décès, qui seront disponibles à la bibliothèque publique de Vancouver : « Nous avons mis cinq ans à écrire ces livres ensemble. J’ai dessiné les images et les textes et elle a brodé toutes les images dans les textes. C’était un beau projet à faire avec elle car elle est décédée peu de temps après. C’est quelque chose qui l’a rendue active. Elle avait plus de 80 ans. C’était dur pour elle. Elle arrêtait toutes les semaines et elle me rappelait également toutes les semaines pour continuer. »
À l’occasion de l’Eastside Culture Crawl, Monique Motut-Firth tiendra une conférence Talking Art/Histories In The Making : From Research to Artwork le 9 novembre à 19h en ligne. Son film d’animation In the beginning sera projeté en ligne dans le cadre de Moving Art : Natural Analog/ues « Nature of and in the Space le 8 novembre à 19h.
Ses créations seront visibles au studio Shady Acres durant l’Eastside Culture Crawl du 12 au 14 et du 18 au 21 novembre.
Pour plus d’informations : www.culturecrawl.ca