Mais qu’est-ce qui se passe ? Oui qu’est-ce qui se passe ? Car il s’en passe, des choses, et pas des moindres. C’est à se demander ce que l’on a bien pu faire au bon Dieu pour mériter un monde pareil ? Quel sort nous a-t-il jeté ? Quelle époque nous fait-il vivre ?
Peut-être que nous en avons trop fait et que Dieu a finalement décidé de jeter l’éponge face à notre négligence, face à nos comportements belliqueux, face à nos abus en tout genre mais surtout face à toutes ces exactions commises en son nom. Quand je pense à tous les malheurs qui actuellement nous accablent (je ne pense pas qu’à la COVID), je suis en droit, il me semble, de me poser toutes ces questions. Ma réflexion ne s’arrête pas là : je me dis que peut-être Dieu (s’il existe, ce qui n’a pas encore été prouvé) préfère faire semblant de ne pas nous voir, qu’il a choisi de nous ignorer. Si c’est le cas, à la limite je peux le comprendre. Après tout, si on tient à nous faire croire que nous, les humains (un bien grand mot de nos jours), nous sommes faits à son image, il n’a pas de quoi être fier de sa progéniture. Tant qu’à faire, se serait-il dit, j’abandonne. Ils me font suer. Dorénavant qu’ils se débrouillent, qu’ils aillent au diable.
En ce qui me concerne, je crois (tout en évitant de faire le signe de croix) que, désabusé, il aurait en effet passé un pacte avec le diable en lui disant : « Tiens, voilà, je te passe le bâton. De cette décevante planète, peuplée d’individus pour la plupart écervelés, tu peux faire ce que tu veux. Mon univers est immense, il me tient très occupé, j’ai, crois-le ou non, bien d’autres galaxies à fouetter. En échange je te demanderais de ne pas avoir d’état d’âme et après ça, je sais que ce sera difficile pour toi, je te demande de me foutre la paix ».
Le diable, je peux l’imaginer, devant pareille aubaine, n’a pu résister. Sans plus tarder il s’est remis à l’œuvre. Il faut aussi dire que, depuis la genèse, monsieur ne chôme pas. Son œuvre maléfique toutefois connut un bref moment de relative accalmie dans les années soixante, soixante-dix (rappelez-vous : love and peace), qui ne firent pas son bonheur.
Petit à petit ses affaires ont repris du poil de la bête et, ces derniers temps, il faut reconnaître qu’elles prolifèrent. Le diable, tout bon entrepreneur qu’il est, a pris le taureau par les cornes. Il décida d’opérer un grand virage à droite qui le mena même à l’extrême où l’extrême gauche (pensez ancien régime communiste autoritaire) l’attendait. Ce faisant, en chemin il ramassa plusieurs disciples qu’il mit à contribution et qu’il installa, vu leur compétence affichée en tant que démagogue et autocrate, sans parler de leur aptitude en matière de fraude et corruption, dans des positions d’autorité où ces apôtres de l’apocalypse se donnent beaucoup de mal à satisfaire les besoins sordides et diaboliques de leur maître à penser.
Si ce que j’avance semble provenir du fruit d’une imagination débordante qui relève d’un esprit mal tourné, je dois, en guise de défense, me référer à ces mots d’Albert Einstein : l’imagination est plus importante que la connaissance. Il devait sans doute faire allusion à l’idée de Dieu.
J’aimerais tout de même mettre en évidence les fondements qui alimentent ma thèse avant que je me taise. Observons ensemble les derniers dénouements, et ceux qui s’en viennent, responsables de ma grande préoccupation. Nous assistons, comme je l’ai déjà mentionné dans ma dernière chronique, au renouveau du fascisme en Italie. En Suède le socialisme n’est plus de mise. En Israël le retour de l’enfant terrible du pays est de bien mauvais augure car, pour reprendre le pouvoir, il se lie à une faction de religieux extrémistes vouée à la destruction du peuple palestinien. En Iran la répression de cette république islamique envers le peuple, surtout envers les femmes, tous assoiffés de liberté, ne connaît aucun répit. Faire la liste des gouvernements qui ont viré à droite ou vers l’extrême droite est une tâche qui me désespère. Elle me donne l’envie de passer l’arme à gauche.
Et nous n’en sommes peut-être qu’au commencement. J’attends les résultats des élections aux États-Unis qui devraient confirmer la suprématie du mal sur le bien. Au Canada, a priori, nous ne perdons rien pour attendre si Pierre Poilievre l’emporte aux prochaines élections fédérales. L’Alberta a déjà montré le chemin. Le Québec n’est pas loin derrière avec l’élection d’un premier ministre qui n’est pas sans rappeler Maurice Duplessis. Définitivement, si j’ose dire, nous tirons le diable par la queue.