Contrairement à ce qu’on pourrait penser, au Canada il s’en passe des choses et pas des moindres. Souvent taxé de pays terne, les récents événements touchant l’actualité des dernières semaines devrait faire taire les critiques. Histoire de me donner une certaine marge dans ma réflexion qui vient à peine mais avec peine de se mettre en marche, je me suis penché sur les nouvelles qui ont fait la nouvelle ces derniers temps. De quoi me distraire mais loin de m’amuser.
Voici, non pris au hasard mais présentés dans le désordre, trois sujets qui ont retenu mon attention et desquels j’espère tirer la substantifique moelle. Mission impossible m’a fait savoir Tom Cruise dont l’intérêt pour mes textes et Rabelais n’a jamais été démontré. Qu’à cela ne tienne, j’ai une chronique à écrire et je l’écrirai.
Les incendies de forêts
Maîtres de l’actualité et constante cause de nos préoccupations, les feux fusent de toutes parts, se répandent et couvrent le pays d’un océan à l’autre, l’asphyxiant au passage. Une situation plus qu’inquiétante. Dévastateurs, horrifiants et inquiétants, ces incendies remettent en question nos stratégies de prévention contre les catastrophes environnementales. Ils démontrent notre incapacité à mettre en œuvre les moyens de lutte contre les ravages et les dégâts causés par les changements climatiques.
Chaque année les conditions empirent et que faisons-nous? Rien, nous tentons de soigner le mal plutôt que de le prévenir. Notre incompétence en la matière se fait de plus en plus sentir et devient de plus en plus flagrante. Pour remédier à cette triste situation, nous n’aurons bientôt plus le choix; nous devrons nous en remettre à l’intelligence artificielle (IA) par faute d’avoir été trop négligents, trop indifférents, trop bornés, trop idiots, trop stupides. Dans quel dépotoir repose notre intelligence collective? Ça promet, ça sent le roussi.
Les élections albertaines
Ce sujet ne m’inspire pas, il me chagrine. La récente réélection de Danielle Smith au poste de première ministre de l’Alberta m’a fait froid dans le dos. Depuis, mon angoisse a monté d’un cran et mon anxiété a fait deux pas en avant dans la mauvaise direction. Le Canada n’est pas au bout de ses peines. Ottawa n’a qu’à bien se tenir, madame ne rigole pas. Ce ne sera pas à un conflit armé auquel il faudra s’attendre avec elle mais à une guerre des mots : l’Alberta possède une première ministre imprudemment loquace.
Les positions et les déclarations de la chef albertaine me font dresser les cheveux sur la tête; il en serait de même si j’étais chauve tellement son boniment m’horripile. Attendons-nous à ce qu’elle pollue la politique canadienne. Son dédain envers les environnementalistes (en particulier Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’environnement) présage mal. Que penser de cette dame de la trempe de Trump qui voit parmi les vaccinés contre la COVID-19 des adeptes d’Hitler? Que dire de son soutien aux enquiquineurs du convoi de l’apocalypse sans compter le fait qu’elle a refusé de désavouer certains candidats de son parti ayant tenu des propos homophobes? Oui, que dire? Assistons-nous au retour du Parti créditiste d’Ernest Manning et de Réal Caouette? Ça promet, ça sent le déclin.
La tête à Johnston
Ils sont nombreux à réclamer la peau de l’ancien gouverneur général (G.G. pour les intimes). Les membres du parlement, la presse, tous le pressent de quitter son poste de rapporteur (je me demande ce que ça lui rapporte d’ailleurs). Au bord de la débâcle mais têtu comme pas deux, M. David Johnston n’en démord pas : il ne rendra pas son tablier tant que les carottes ne sont pas cuites. Un peu crue cette attitude mais elle a du mérite. Oui, je viens à la rescousse de M. Johnston non pas parce que j’aime bien le bonhomme, en fait il me laisse plutôt indifférent, mais parce que je n’aime pas voir une meute de loups affamés s’en prendre à une brebis pas encore reconnue galeuse.
Le G.G. il est vrai aurait pu refuser cette mission bien trop ingrate, mais je me mets à sa place : vous êtes à la retraite, vous vous ennuyez et tout à coup quelqu’un vient frapper à votre porte et vous fait une offre qu’il vous est difficile de refuser car elle a le mérite de vous sortir de votre torpeur quotidienne. Allons, voyons! l’occasion fait le larron tout comme le jambon fait le lardon.
À l’heure où j’écris ces lignes, la brebis se retrouve cernée de toutes parts. À l’heure où vous lisez ces lignes, la brebis s’est sans doute fait dévorer. Qui, maintenant, s’en lèche les babines? Ne répondez pas à cette dernière question. La réponse m’effraie déjà.
Ça promet, ça sent la fin.