Des scientifiques décodent les défis climatiques en milieu rural

La variété des risques climatiques, tels que les incendies de forêt et glissements de terrain, à laquelle sont confrontées les communautés rurales de la Colombie-Britannique et d’ailleurs « inquiètent » une équipe de recherche interdisciplinaire canadienne. Des chercheurs de l’Université Simon Fraser (SFU), de l’Université de Victoria et des organisations partenaires ont ainsi obtenu un million de dollars du Pacific Institute for Climate Solutions pour accompagner des communautés autochtones isolées, pendant quatre ans, dans la recherche de solutions climatiques adaptées à leur réalité.

Marie-Paule Berthiaume
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

L’équipe de chercheurs travaille de pair avec les organismes First Nations Housing and Infrastructure Council, BC Housing et Technical Safety BC pour développer et réaliser le projet appelé Serving Rural & Remote Communities: Co-developing Place-Based Climate Resilient Solutions (Au service des communautés rurales et isolées : co-développement de solutions résilientes au changement climatique basées sur le lieu de vie). L’équipe chargée de documenter les impacts du changement climatique comprend plusieurs chercheurs des domaines de la santé, l’ingénierie, le développement communautaire et l’économie.

Les feux de forêts font partie des effets dévastateurs causés par les changements climatiques. (Crédit : Wikimedia Commons)

La responsable du projet et professeure à SFU, l’économiste Nancy D. Olewiler, donne pour objectif à son équipe d’identifier des cas typiques en provenance de la Côte de la Colombie-Britannique, de l’Okanagan et des Kootenays Ouest. Les impacts climatiques présents dans chaque région et la capacité des communautés, principalement autochtones, à les gérer seront étudiés. « Ces risques menacent des vies, des maisons et d’autres bâtiments, ainsi que des emplois et des économies locales. Ces petits centres de population tendent à avoir moins de moyens pour faire face aux défis rencontrés », explique-t-elle, en rappelant à quel point les
réalités climatiques à risque sont disparates à travers la province.

Nancy Olewiler salue la première rencontre organisée et animée par l’organisme First Nation Housing Infrastructure Council en mai. « Nous avons présenté le projet aux participants. Plus d’une trentaine de Premières Nations et communautés rurales éloignées y ont partagé leurs préoccupations et leurs problèmes. La prochaine étape consiste à assurer un suivi avec eux, à revenir sur ce que nous avons entendu et à discuter en profondeur du processus d’analyse et d’évaluation des risques », indique celle qui confirme être en pourparlers avec d’autres Premières Nations intéressées à se joindre au projet.

La connaissance locale et autochtone
Nancy Olewiler explique que l’objectif principal du projet est de s’appuyer sur les connaissances et l’expérience des communautés pour identifier les obstacles à la résilience climatique et les amoindrir en modifiant les politiques. Elle présente ainsi l’exemple d’une ferme solaire, aujourd’hui lourdement endommagée, dont les normes de construction n’ont malheureusement pas tenu compte des vents extrêmes associés au site choisi.

« La gestion des forêts est un autre bon exemple, cette fois-ci très positif. Les Premières Nations, qui possèdent une mainmise plus grande sur les forêts environnantes, ont pu mieux protéger leurs communautés grâce à leur savoir ancestral. Prévenir les désastres est beaucoup plus rentable que d’avoir à s’occuper des individus dont la maison a été détruite. Ne pas voir sa maison brûler, investir là-dedans, c’est moins coûteux que d’essayer de la reconstruire. »

Nancy Olewiler salue la plus grande agilité de son groupe puisque le projet, déjà financé, ne requiert pas la corvée continue d’obtenir des subventions gouvernementales. Elle souligne également l’arrivée d’Ian Mauro à la direction du Pacific Institute for Climate Solutions (PICS), leur bailleur de fonds. « Il a beaucoup travaillé dans le Nord sur les impacts climatiques, avec les populations autochtones […] Nous envisageons donc de faire appel au directeur du PICS et à son équipe pour un accompagnement soutenu. L’Institut n’est plus qu’un simple bailleur de fonds à ce stade-ci, c’est aussi un partenaire »,
conclut-elle avec optimisme.

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