« Danse en famille » une expérience artistique bilingue pour nouer des liens affectifs avec ses enfants

Lancée en 2010 à Vancouver, cette initiative de la chorégraphe Julie Lebel, également directrice artistique de Foolish Operations, n’a cessé depuis de multiplier les projets visant le rapprochement intergénérationnel. Et la danse s’est avérée un véhicule exceptionnel pour établir des liens affectifs entre adultes et enfants.

Hassan Laghcha
IJL – Réseau Presse – Journal La Source

L’initiative « Danse en famille » existe depuis treize ans. Tous les lundis, il y a une quinzaine de familles qui se réunissent dans deux centres communautaires de Vancouver qui offrent ce programme artistique des plus originaux. Et encore aujourd’hui, les commentaires des participants sont élogieux.

« Quel plaisir de se rouler par terre avec son enfant et en compagnie des autres parents et leurs petits ! J’ai beaucoup apprécié que Julie, la responsable du projet, ne donne qu’un minimum d’instructions. Elle laisse beaucoup de liberté à l’improvisation et aux mouvements spontanés des participants », affirme Egor Terekhine, qui apprécie grandement de pouvoir s’amuser comme un enfant avec son bébé et dans un espace sécurisé.

Une séance de « Danse en famille » au centre communautaire Roundhouse de Vancouver. (Crédit : Keith Martin)

« Au fil des séances, mon enfant s’est peu à peu familiarisé avec cette activité et a développé des liens étonnants avec les autres enfants », se rappelle Sarah Gallos, danseuse professionnelle, qui a rejoint cette activité à la naissance de son premier enfant avant d’intégrer l’équipe de Foolish Operations.

Lors de sa première expérience avec « Danse en famille », elle avait surtout prisé cette activité normalisant la danse comme espace d’interaction entre parents et enfants. « C’est très différent des cours de danse habituels offerts dans les centres communautaires, dit-elle. C’est simple et spontané. Le fait de laisser libre cours à l’improvisation des mouvements entre les participants, petits et grands, permet d’approfondir les liens affectifs entre parents et enfants par le jeu et le contact physique. »

Sarah Gallos ajoute également : « ce qui distingue ce programme, c’est son développement continu en interaction avec les enfants et les parents. Être à l’écoute en permanence des préférences des participants, enfants et adultes, c’est le point fort de Julie Lebel. »

La fascination que la danseuse professionnelle a acquise pour ce programme tout au long de sa participation, avec son premier puis son deuxième enfant, a nourri chez elle le désir d’intégrer l’équipe de Foolish Operations. Aujourd’hui, elle-même, artiste de performance, collabore à différents projets qui ont été mis sur pied sur la base de l’expérience « Danse en famille » et de son succès.

Le mouvement : le premier langage de l’enfant

« La danse, dans les premières années de la vie, constitue une expérience de développement intense, le mouvement étant le premier langage de l’enfant » souligne Julie Lebel. Elle indique comment depuis ses premières expériences artistiques, elle a toujours eu un intérêt pour les créations multigénérationnelles impliquant des enfants. « La médiation culturelle est au centre des activités de Foolish Operations », explique Julie Lebel. Selon elle, la pratique de la danse récréative et d’improvisation permet d’intégrer subtilement les théories du développement, du jeu et de l’attachement.

À titre de directrice artistique, elle évoque les différents projets de son équipe et leurs philosophies. Parmi ces projets, il y a le programme « Tricoter » qui recrée l’esprit d’un cercle de tricot. Dans cette chorégraphie, la laine tisse une architecture qui lie le public, le lieu et l’interprète, en faisant ressurgir les souvenirs du tricot dans notre propre histoire familiale. Une autre activité, « Poisson Papier » est une expérience stimulante sur un grand tapis en papier qui allie la danse, le dessin, la musique et des projections vidéo. Explorant le thème de la mer et sa biodiversité, le succès de ce programme vise la collaboration active des enfants participants. Dans ce même esprit, il y a aussi « Dans la maison des oiseaux » qui permet le développement d’une conscience écologique chez les adultes de demain.

Toutefois, la grande nouveauté pour la saison estivale prochaine est le lancement d’un programme d’activités variées qui se tiendra au Riley Park de Vancouver grâce au soutien de la Commission des parcs de Vancouver. À souligner également que ce projet bilingue « Danse en famille » est soutenu par Patrimoine Canada, en plus de l’appui du Service culturel de la ville de Vancouver qui a été le premier à reconnaître la valeur communautaire de ce projet.

Pour information : https://foolishoperations.org/fr/dancing-the-parenting