Un vent de changement souffle dans le milieu de l’éducation francophone en Colombie-Britannique. Pascale Bernier est devenue, le 15 août 2023, la première femme à diriger le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, créé en 1995. La nouvelle directrice générale, qui travaille au sein du CSF depuis 2007, sera à la barre de l’organisme public. Elle apporte avec elle son expérience en éducation et sa connaissance des enjeux spécifiques touchant les communautés francophones en milieu minoritaire.

Marie-Paule Berthiaume
IJL – Réseau Presse – Journal La Source

Cet entretien a été édité dans un souci de longueur et de clarté.

Quelles sont les grandes orientations pour l’année scolaire 2023–2024 ?

L’élève est au centre de nos grandes orientations cette année : les communautés-écoles, la programmation et la structure du CSF qui s’articuleront en diverses mesures phares. Puis, évidemment, tout ça ne peut avoir lieu sans collaboration et transparence. En résumé, l’élève est au centre, et la collaboration et la transparence soutiennent son développement.

L’une des mesures phares provient du ministère de l’Éducation et des Services à la petite enfance, avec son programme Nutrition pour les avenirs. Nous aurons des fonds ciblés pour soutenir les élèves qui n’ont pas une alimentation suffisante.

Une autre mesure est celle de l’équité qui éclaire nos décisions auprès des élèves, en commençant par la composition des classes qui va être équitable et équilibrée, sous la supervision de Jeanne Musuku, directrice de l’Équité et de l’Antiracisme au CSF. De plus, nous porterons une attention supplémentaire aux besoins des jeunes autochtones, sous la direction de Bonnie Lépine Antoine. Chaque enfant sera évalué le plus justement possible.

Nous allons également mettre l’accent sur le dépistage. Les recherches le démontrent, plus on commence tôt, plus on évite aux enfants de développer des difficultés d’apprentissage. Nous allons continuer à travailler avec des chercheurs pour mettre en place des outils dans le but d’identifier les défis de développement de chaque élève.

Nous allons aussi travailler sur la sécurité émotionnelle avec plus de counseling et d’orthopédagogie dans les écoles. La direction d’école, les enseignants et les membres du personnel ont également revu l’importance de l’accueil le matin.

Évidemment, nous allons continuer à explorer la sécurité linguistique. Il y a des projets que l’on veut mettre en place, avec nos partenaires, pour augmenter le confort de nos élèves à s’exprimer en français. L’apport des « communautés scolaires » sera essentiel pour y arriver.

Quels sont les principaux enjeux ?

L’équilibre budgétaire est l’enjeu principal. Et l’autre, c’est toujours l’embauche et la rétention du personnel enseignant et enseignant spécialisé. Les ressources humaines du CSF et le ministère travaillent sur cet enjeu. Donc, ça avance. Je me sens bien entourée et outillée pour aller de l’avant.

Comment votre parcours vous aidera-t-il à gérer les réalités du CSF ?

Je suis au CSF depuis plus de quinze ans. Ma grande force et passion, c’est l’aspect pédagogique. J’ai enseigné à peu près à tous les niveaux. J’ai été conseillère pédagogique au secondaire. J’ai élaboré le programme du Baccalauréat International. J’ai été directrice adjointe, ce qui m’a permis de me développer au niveau des services spécialisés. J’ai été directrice d’école, période pendant laquelle j’ai pu mieux comprendre les enjeux d’une grande école, de la maternelle à la douzième année. J’ai été directrice de secteur, directrice de l’instruction, agente de liaison avec le ministère de l’Éducation, avec qui mes liens sont toujours solides. Ce sont les outils que j’ai en main pour entamer mon rôle à la direction générale.

Pour plus d’informations : www.csf.bc.ca