« Nuit Blanche » à Kelowna célèbre son dixième anniversaire

Peu d’événements culturels et artistiques dans la région de Kelowna réunissent autant de francophones et d’anglophones que cette fameuse « Nuit Blanche » qui célèbre cette année sa dixième édition. Même pendant les années de la COVID, le Centre Culturel Francophone de l’Okanagan (CCFO) a tenu bon en offrant des éditions modifiées et plus restreintes, mais permettant à ce festival culturel unique de maintenir sa popularité et de s’imposer comme un événement annuel à ne pas manquer.

Élodie Dorsel
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Pour la célébration de « Nuit Blanche 2023 », il y avait cette année une vingtaine de lieux de rencontres artistiques à travers la ville. Ce festival culturel met en vedette des peintres, des danseurs, des improvisateurs et même des artistes de drag.

« Toutes les activités permettent la présence des familles, sauf pour les danseurs burlesques et le Word Inspired Café, qui sert de microphone ouvert où l’on ne peut garantir la langue utilisée », explique avec passion Marc-André Léveillé, membre du conseil d’administration du CCFO et qui travaille à l’organisation de « Nuit blanche ».

Comment expliquer le succès de « Nuit Blanche » ?
Selon Marc-André Léveillé, « le succès de cet événement au fil des ans s’explique facilement avec la présence de la communauté francophone ». Il en a fait le constat l’an dernier à sa première participation à « Nuit Blanche » dans l’Ouest canadien.

Marc-André Léveillé, membre du CA du Centre Culturel Francophone de l’Okanagan. (Crédit : CCFO)

« Ce qui m’a frappé de la ville de Kelowna, c’est la participation de la communauté et on voit des gens qui se reconnaissent, c’est amusant », raconte M. Léveillé. « Nuit Blanche », c’est aussi le lien qui unit les anglophones, les francophones et les francophiles autour d’un thème commun : l’amour des arts et de la culture ! « C’est un moment d’interaction avec le reste de la ville puisque à l’automne, les touristes repartent, et c’est au tour des résidants locaux de faire la fête et de reprendre leur centre-ville », ajoute M. Léveillé.

Une occasion pour les artistes de se faire connaître

Pour le Centre culturel de l’Okanagan, c’est également l’occasion de mettre en valeur les artistes et les créateurs de la communauté artistique locale.

Pour Laurence Belzile, artiste exposant à « Nuit Blanche » cette année, qui se considère déjà Britanno-Colombienne d’adoption, depuis son récent déménagement sur la Côte ouest.

Laurence Belzile, artiste visuelle. (Crédit : Melanie Evelyne)

Ayant complété une maîtrise en arts visuels à l’Université Laval à Québec, l’artiste travaille dans le médium de l’abstrait. Mme Belzile va présenter une série de six dessins réalisés au cours de la dernière année, au moment où elle quittait le Québec pour s’installer en Colombie-Britannique. « Ces abstractions se concentrent sur la nature qui m’entoure. Je voulais voir l’influence de mon nouvel environnement naturel sur ma production », explique l’artiste.

« J’ai vu un changement dans les formes et les compositions », révèle-t-elle à propos de son travail. Son art repose avant tout sur l’intuition plutôt que sur la planification. « Je veux créer des sensations de chute ou d’élévation, bref jouer avec les perceptions. C’est un rendez-vous doux et dramatique à la fois ! », décrit-elle.

Mme Belzile compte ajouter d’autres dessins à sa collection au cours de sa première année en Colombie-Britannique. Elle prévoit être sur place lors de « Nuit Blanche » pour expliquer sa démarche, répondre aux questions et discuter avec les curieux.

Un rendez-vous culturel pour tous les âges
Chaque année, « Nuit Blanche » réussit à émerveiller le public avec des idées loufoques et engageantes, permettant aux gens de devenir eux-mêmes les artistes de « Nuit Blanche ». « On dirait que ce sont les ateliers faits maison, peut-être moins spectaculaires, où les gens ont la possibilité de laisser aller leur créativité et qui intéresse le plus grand nombre », indique M. Léveillé.

Il y a, par exemple, cette activité où il faut coller des coupures de magazines sur les murs et recréer des silhouettes selon son imagination et faire partie de ce montage communautaire. « C’est drôle, souligne-t-il, de voir des adultes avec un bâton de colle, alors qu’il est clair qu’ils n’ont pas dû y toucher depuis plusieurs années. Et quelle joie de voir des gens de tous les âges laisser libre cours à leur créativité. »

La dixième édition de « Nuit Blanche » s’est tenue le 14 octobre et, conclut Marc-André Léveillé, le sourire dans la voix, « il y a toujours quelque chose de magique à faire de l’art la nuit et en pleine noirceur ».