L’éducatrice de la petite enfance à l’école francophone publique des Sentiers-alpins de Nelson, Madeleine Arsenault, a reçu à la fin du mois d’octobre dernier le prix d’excellence 2023 du Columbia Basin Environmental Education Network (CBEEN). Cette reconnaissance souligne l’effort déployé pour éduquer les élèves et le public à la gestion durable de l’environnement. Également impliquée en tant qu’aide pédagogique spécialisée, la lauréate s’applique à nourrir le dialogue dans son école pour instaurer les bases d’une approche plus verte.
Marie-Paule Berthiaume
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Madeleine Arsenault cultive depuis toujours une passion pour le plein air. Après avoir étudié en éducation physique à l’Université Laval, elle a travaillé dans les bases de plein air, les camps de vacances et a été guide de kayak de mer. Elle a aussi animé des programmes pédagogiques liés à l’environnement. Une fois installée en Colombie-Britannique, elle a trouvé un emploi comme responsable du programme Franc départ (FD) à l’école des Sentiers-alpins, poste qu’elle occupe depuis plus de quinze ans.
Franc Départ est une initiative du ministère de l’Éducation de la C.-B. mise en œuvre par le Conseil scolaire francophone (CSF). Le programme a pour mission d’accueillir gratuitement tout enfant de 0 à 5 ans accompagné d’un adulte à participer à une variété d’activités tout en se familiarisant avec le milieu scolaire.
Cet entretien a été édité dans un souci de longueur et de clarté.
Quelles sont les bases de l’éducation environnementale à la petite enfance ?
FD s’appuie sur l’excellent Cadre pédagogique pour la petite enfance, de la naissance à 8 ans. Introduit par le ministère de l’Éducation de la Colombie-Britannique en 2019, il a été développé pour promouvoir le jeu à l’extérieur. Par contre, sa mise en place requiert des sous, de l’équipement et du temps pour concrétiser une vision qui n’est, pour l’instant, pas assez soutenue.
Quels sont les enjeux liés à la tenue du programme FD ?
Ce serait intéressant qu’il y ait une personne-ressource au niveau du CSF qui puisse développer et promouvoir le programme, répondre aux questions liées à la pédagogie en nature ou aux questions budgétaires. Cette personne pourrait aussi lier les écoles intéressées pour qu’on puisse se soutenir et s’inspirer. On doit réfléchir à long terme en respectant nos lignes directrices.
Comme j’ai un intérêt personnel pour appliquer le Cadre pédagogique, j’ai développé toute une programmation extérieure en utilisant différents budgets, celui du programme provincial 1,2,3, allons-y et des organismes Wild Voices et CBEEN. J’ai créé plusieurs espaces de jeux extérieurs : le jardin, les jeux d’eau, le carré de sable, une piste d’hébertisme en forêt, l’aire d’habileté en vélo et un foyer extérieur.
Un des enjeux importants dans le système d’éducation francophone en C.-B. réside dans la perte de nos plus vieux élèves. Il faut répondre par des actions favorisant la continuité, mettre l’accent sur le préscolaire tout en rayonnant au sein de l’école. Pour moi, c’est faire le pont et ainsi assurer l’avenir.
Comment faire le pont avec le reste de l’école ?
Cette année, j’offre des célébrations FD avec chaque classe. Avec les plus vieux, on a invité Mia Noblet, une championne mondiale d’équilibrisme sur sangle. Avec les 2–3e année, Elodie Kuhnert, un parent associé à FD et au programme Wild Voices de BCEEN, va bientôt nous parler de l’univers des chauves-souris. On a aussi fait une célébration extérieure d’Halloween pour les plus jeunes en utilisant l’approche sensorielle.
Disons-le de façon pratique, l’école en nature n’est pas reliée à un toit ou une structure pour se protéger des éléments, c’est juste de sortir dans la forêt, aller sur le bord de la rivière et du lac, jouer et explorer avec les cinq sens !
Pour information : www.csf.bc.ca/education/nos-programmes/petite-enfance