Le nouveau Centre de recherche Edwin S. H. Leong de UBC : Une perspective unique sur le vieillissement

Nouvellement créé en 2023, le S.H. Leong Centre for Healthy Aging de l’Université de la Colombie-Britannique a pour objectif d’étudier le vieillissement de manière globale et holistique, afin d’aider les populations vieillissantes en Colombie-Britannique, partout au Canada et dans le monde à rester en bonne santé, heureuses et actives. Ce centre interdisciplinaire de recherche permettra de mieux comprendre les mécanismes du vieillissement biologique responsable de la vulnérabilité accrue du corps humain et d’offrir une meilleure compréhension des facteurs influant sur la santé durant cette étape avancée dans la vie.

Elisabeth Saulnier
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

Au Canada, les personnes âgées représentent le segment de la population qui connaît la croissance la plus rapide. Aujourd’hui, le groupe des 65 ans et plus représente 22 % de la population. D’après Statistique Canada, il y aura d’ici 30 ans, une personne âgée sur quatre, c’est-à-dire le quart de la population du Canada.

Malgré les progrès modernes en matière de santé, le bien-être et le vieillissement restent plus pressants. Si l’espérance de vie n’a cessé d’augmenter au cours du siècle dernier, l’espérance de vie dite « en bonne santé » n’a pas connu la même évolution. Dans cette perspective, le nouveau centre de recherche en bonne santé cherchera à combler cet écart afin de permettre aux personnes âgées de rester actives et présentes au sein de leurs communautés le plus longtemps possible.

Annoncé en 2018, l’ambitieux programme de recherches du centre a pu voir le jour grâce à un don substantiel du philanthrope hongkongais et magnat du bâtiment Edwin S. H. Leong. Si le centre est affilié à la faculté de médecine de UBC et regroupe près de 70 membres issus des différents départements de l’université, il permet aussi à ces derniers de travailler avec d’autres chercheurs à travers le pays et à l’étranger. « Nous souhaitons particulièrement renforcer ces liens et collaborer plus étroitement avec les principaux centres de recherche du Canada dans les années à venir ».

« Chaque centre a une approche qui lui est propre, et ces collaborations nous ouvrent souvent des perspectives inattendues », explique Kim Schmidt, la directrice de recherches. Ce rapprochement fait partie d’un projet d’envergure porté par le centre, visant à élargir son champ de recherches à de nouvelles disciplines pour adopter une approche globale. « L’approche du centre représente un retour à une conception plus large du vieillissement et des soins de santé, qui se détache d’une perspective purement médicale ou pharmaceutique », souligne Karen
Wong, chercheuse au département de travail social de UBC.

Deux des principaux volets de recherche du centre se concentrent ainsi sur l’analyse et le développement de politiques publiques de prévention et d’intervention, ainsi que sur les facteurs environnementaux, culturels et sociaux influençant le processus de vieillissement tout au long de la vie. Ces questions représentent un enjeu particulièrement important, puisqu’elles ont une influence directe sur la capacité des différentes communautés à bénéficier de services et soins adéquats, explique Karen Wong : « Il y a encore une différence marquée en ce qui concerne les ressources : les différents groupes culturels ou sociaux n’ont souvent pas accès à des ressources de la même qualité, comme par exemple dans une langue qu’ils maîtrisent mieux.

Karen Wong, chercheuse à l’École de travail social de UBC. (Crédit : Karen Wong)

Beaucoup de gens passent entre les mailles du système de santé et du système social, ou s’en détournent, parce qu’ils ont peur que leurs besoins ne soient pas tenus en compte ». Afin d’identifier précisément les besoins des différents groupes au sein de la population âgée, le centre collabore activement avec les individus concernés. « C’est très important pour nous d’incorporer les expériences et les perspectives des personnes âgées, de leurs familles, leurs soignants et leur communauté dans notre recherche », explique Kim Schmidt. « Mais nous n’en sommes encore qu’à nos débuts. À mesure que nos champs de recherche évoluent, nous voulons aussi tisser davantage de liens avec les organisations locales et communautaires, ainsi qu’avec les décideurs politiques ». Un travail de longue haleine à la mesure des ambitions de ce tout nouveau centre, qui entend en faire bénéficier l’ensemble de la société.