Le Bureau des affaires francophones (BAFF) de l’Université Simon Fraser a pris les devants depuis plusieurs années pour nouer des liens avec les associations et la communauté francophone du Grand Vancouver. La 14e édition du Printemps de la Francophonie marque à nouveau son engagement pour le rayonnement du fait français dans la région métropolitaine en plus de la promotion du volet académique auprès de ses étudiants.
Marc Béliveau
IJL – Réseau-Presse – Journal La Source
Au fil des ans, le Printemps de la francophonie de SFU a pris de l’ampleur. Avec une ambition de réussir qui pourrait se mesurer par les efforts et les initiatives du BAFF de s’ouvrir davantage auprès de la communauté francophone. Pour son directeur, Gino Leblanc, « dès le départ, c’était de remplir notre mandat d’animer le français dans la communauté. C’est le BAFF, ajoute-t-il, qui est le chef d’orchestre du Printemps de la francophonie, mais chaque activité se fait en partenariat avec des organismes, que ce soit le Conseil jeunesse, la Fédération des parents francophones ou l’Alliance française ».
À ce volet culturel, s’ajoute un symposium académique. « On réfléchit à la langue, à l’identité et à la pensée critique », de souligner Gino Leblanc. « Le BAFF a le mandat de soutenir des programmes, des diplômes et des étudiants dans un contexte universitaire formel. Mais il a aussi le mandat de faire vivre le français dans la vie de tous les jours, à Vancouver et ailleurs en Colombie-Britannique ».
Le volet académique pour les étudiants
Sur le plan académique, plus d’une vingtaine de conférenciers prendront la parole sur des thèmes d’aujourd’hui qui sont pertinents pour la francophonie. Si l’université se remet en question de nos jours, cela se fait par le biais d’un dialogue plus ouvert avec les étudiants. Et les sujets de discussion ne manquent pas en ce Printemps de la francophonie.
Discuter, par exemple, de l’importance de l’histoire, mais aussi de la maîtrise de méthodes de recherche et de l’importance de l’archivage des documents. De nos jours, à l’université, le développement de l’intelligence artificielle est un sujet de l’heure et d’en discuter, c’est déjà une sauvegarde contre les abus possibles dans son utilisation. Ou encore, quel est l’état de l’esprit critique au sein de l’université d’aujourd’hui ? Qui plus est, comment s’ouvrir davantage à la perspective des remises en question du savoir, de même que repenser la notion d’inclusion des étudiants dans leur milieu par une meilleure connaissance des études de genre ?
Les liens d’amitié nés de l’apprentissage du français.
Il est tout à fait justifié pour les étudiants de vouloir acquérir des connaissances et décrocher un travail à la mesure de leurs talents. En revanche, le marché de travail est en pleine mutation. Quelles sont les compétences à acquérir face au monde de demain ? Et quels sont les facteurs qui soutiennent la vie universitaire? L’Association des collèges et des universités de la francophonie canadienne (ACUFC) a mené une vaste enquête à ce sujet ?
Il est bien connu, par exemple, que l’acquisition et la poursuite des études dans une langue seconde peut apporter une dimension nouvelle au parcours académique. Ne serait-ce que par le biais des liens d’amitié et d’une forme de solidarité qui existent entre les étudiants ayant fait l’acquisition du français comme langue seconde. Cette attitude d’aborder le réel de façon différente, dans un autre registre linguistique, sert peut-être d’antidote aux innombrables choix parfois déroutants qui se posent aux étudiants dans la poursuite de leurs études.
L’édition du Printemps de la francophonie de cette année
Parmi les faits saillants de ce 14e Printemps de la francophonie, il faut mentionner la présence de deux personnalités francophones. Il y a, entre autres, le visionnement du nouveau film RU, qui s’inspire du roman de Kim Thúy. Ce long-métrage relate l’histoire de sa famille, réfugiés vietnamiens, qui ont trouvé refuge au Canada. Elle est, elle-même, un exemple d’intégration réussie dans la société québécoise et canadienne.
Autre présence remarquée au Printemps de la francophonie de cette année, c’est celle de l’auteur-interprète cajun, Zacharie Richard, originaire de la Louisiane. Il illustre bien la détermination et la fierté d’un artiste cajun qui n’a jamais craint de faire valoir son identité culturelle francophone en Amérique du Nord.
De tels exemples ne peuvent que renforcer la détermination des francophones du Grand Vancouver et la résilience nécessaire pour vivre en français en milieu minoritaire sur la côte Ouest.
L’importance d’un continuum éducatif en français
De la même façon, Gino Leblanc, le directeur du BAFF et son équipe ont une vision des liens à établir entre le BAFF et la communauté francophone. « L’université en milieu minoritaire, dit-il, fait partie de la vitalité de la langue et d’un projet de société. On est intéressé par la lutte contre l’assimilation, et la possibilité de vivre en français. Donc, on n’est pas ici de façon neutre. Moi, au BAFF, j’ai besoin de la communauté francophone pour faire le Printemps de la francophonie, pour donner un sens aux étudiants d’étudier le français, c’est le Théâtre de la Seizième, le Festival d’été du Centre culturel francophone. Tout ça s’imbrique », conclut-il.
Cependant, « la réponse ultime, d’ajouter Gino Leblanc, c’est d’établir un continuum éducatif en français qui commence depuis la garderie. Donc, les parents francophones qui donnent naissance à un enfant en C.-B., doivent accéder sur-le-champ à un système de garderie. Ensuite, il y a la maternelle, le primaire, le secondaire, et nous, à l’université Simon Fraser et au collège Éducacentre, nous nous voyons comme le pôle post-secondaire pour soutenir le parcours des jeunes francophones d’ici. C’est comme ça que nous nous voyons », de conclure Gino Leblanc, le maître d’œuvre de la 14e édition du Printemps de la francophonie ».
Pour information : https://www.sfu.ca/baff-offa/fr/nouvelles-et-evenements/evenements/PDLF.html