La Colombie-Britannique vient à la rescousse des éleveurs de bétail, des agriculteurs et des viticulteurs victimes des changements climatiques. En fait, la province s’attend à un été plutôt catastrophique avec des risques élevés de sécheresse, d’inondations et de pénurie d’eau.
Marc Béliveau – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
Côté température, la situation en Colombie-Britannique sera plutôt inquiétante cet été. Au cours des 36 derniers mois, la province a connu les températures estivales les plus élevées qui soient. Les feux de forêts ont été dévastateurs dans plusieurs régions de la Colombie-Britannique. De plus, les faibles accumulations de neige, cet hiver, ont un impact à la baisse sur les réservoirs d’eau, si bien qu’il pourrait y avoir des pénuries dans certaines régions de la province.
En février dernier, le gouvernement provincial annonçait une aide financière de 74 millions de dollars destinée à des mesures préventives pour les viticulteurs de la région de l’Okanagan. À la mi-mars, le premier ministre David Eby a lui-même réitéré la sévérité de la situation climatique, en annonçant l’octroi d’un montant de 70 millions pour les agriculteurs et les éleveurs de bétail afin de mieux sécuriser les approvisionnements d’eau et l’accès au fourrage nécessaire, en cas de sécheresse.
À ce point de presse, le premier ministre David Eby a souligné le lien existant entre les pénuries d’eau dans certaines régions et l’impact direct sur les prix à la consommation de certaines denrées alimentaires pour les consommateurs, que ce soit la viande, le lait, les fruits et les légumes.
Le gouvernement de Victoria, en déliant les cordons de sa bourse pour aider le secteur agricole, a soulevé des interrogations, à savoir s’il ne s’engage pas dans un engrenage de financement pour les années à venir ? Ce à quoi le premier ministre a répondu « que de ne rien faire pourrait s’avérer une proposition encore plus coûteuse à moyen terme ». Rappelons que la Colombie-Britannique est une province exportatrice de vins, de fruits et légumes et d’autres produits alimentaires.
Quant aux régions boisées, exposées à des températures de 35C et plus, les feux de forêts survenus l’an dernier ont entraîné des pertes sans précédent, en plus d’une grande mobilisation des services d’incendies, y compris pour la protection des zones habitées dans plusieurs localités de la province.
Quelles solutions sont à envisager?
Du côté du BC Wildfire Service, de nouvelles technologies de prévention des incendies seront mises en place le long de la zone côtière de la C.-B. et dans la région de Kamloops. En plus de la surveillance aérienne des zones affectées, ces technologies peuvent produire une prévision du comportement, en temps réel, des incendies de forêt. Ces données peuvent aussi s’intégrer directement à la réalité sur le terrain, permettant ainsi aux pompiers de prendre des décisions critiques le plus rapidement possible.
Dans la vallée de l’Okanagan, pour atténuer les effets des vagues de chaleur et des incendies de forêt, les producteurs de vin ont adopté de nouvelles pratiques telles que la plantation de variétés de raisin résistantes à la chaleur, l’optimisation des systèmes d’irrigation pour une utilisation efficace de l’eau, et la mise en place de techniques de gestion durable des vignobles.
Pour les agriculteurs et les éleveurs de bétail dans les régions rurales, la gestion de l’eau, incluant la conservation et la distribution, demeure un enjeu crucial. Dans cette perspective, le gouvernement entend organiser une douzaine de sessions de formation à travers la province sur les meilleures pratiques de gestion de l’eau et de la demande, y compris le stockage de l’eau de pluie. D’autres initiatives comme la diversification des cultures et de nouvelles techniques de transformation de produits agricoles font partie des efforts d’adaptation face aux changements climatiques.
Pour rappel, la dépendance à l’égard des ressources naturelles est plus prononcée dans les collectivités rurales et côtières éloignées, alors que les régions urbaines jouissent d’économie plus variée. Si l’agriculture ne contribue que modestement à l’économie de la Colombie -Britannique, « ses avantages indirects sur le prix et dans le panier de provision des consommateurs et les emplois qu’elles créent sont importants », a laissé entendre le premier ministre David Eby, lors de son point de presse, à un an du prochain scrutin provincial.