Les communautés francophones hors Vancouver dans la mire de RésoSanté

Un nouveau site internet, des cliniques mobiles décentralisées et des guides de santé distribués en régions… Réso-Santé, organisme de promotion d’accès aux soins en Colombie-Britannique, veut toucher davantage les communautés francophones en dehors du Grand Vancouver.

Suzanne Leenhardt
IJL – Réseau.Presse – Journal La Source

C’est quoi la MSP ? Est-ce qu’il existe des dentistes francophones ? Comment renouveler ma pilule contraceptive ? Chaque nouvel immigrant en Colombie-Britannique se pose au moins l’une de ces questions lorsqu’il atterrit sur le sol canadien. Pour les moins inquiets, c’est seulement quand l’urgence surgit qu’elles apparaissent. Alors il faut se pencher sur le fonctionnement du système de santé de la province et ce n’est pas toujours une mince affaire.

Financé par le ministère provincial de la santé, l’organisme de promotion d’accès aux soins en Colombie-Britannique, RésoSanté tente de pallier ces angoisses. Son mandat : diffuser l’information et faciliter les démarches pour les francophones. Parmi les projets en cours, l’objectif pour l’année 2024 est de se faire connaître davantage au-delà de Vancouver.

Sur le site de RésoSanté, une carte interactive indiquant la présence de professionnels de la santé dans lecentre-ville de Vancouver. (Crédit : RésoSanté)

Cent guides de la santé vont être envoyés en région

Flambant neuf. Le nouveau site internet du RésoSanté a fait peau neuve depuis le 3 octobre 2023. Le répertoire des 1 574 professionnels de santé francophones est accessible en un clic depuis la page d’accueil et une carte permet de visualiser leur localisation, leur spécialité et leur contact. Les médecins et autres professionnels de santé sont aussi encouragés à s’y inscrire. Il y a eu en moyenne de 1 300 à 1 500 utilisateurs uniques qui visitent le site à chaque mois.

Cette nouvelle navigation plus cohérente facilitera sûrement les démarches. Mais comment atteindre ceux qui sont plus éloignés de l’information ? « Par la communication et les partenariats avec d’autres organismes », répond Nour Enayeh, la directrice de l’organisme, qui compte bien renforcer ces derniers au-delà de Vancouver. « Si on veut que les gens sachent que l’on existe, il faut comprendre leurs besoins. L’objectif, c’est d’adapter nos projets aux communautés francophones hors Vancouver », souligne-t-elle. En ayant échangé avec l’association des francophones des Kootenays ouest (AFKO), elle a remonté diverses informations telles que les âges et les intérêts de la communauté francophone pour ainsi identifier les besoins en santé. Même si la directrice le reconnaît : le problème principal du système de santé de la province est le manque de médecins de famille.

L’une des spécificités de la communauté francophone en Colombie-Britannique est qu’elle « se renouvelle beaucoup », explique Nour Enayeh. Alors le RésoSanté concentre toujours ses efforts pour s’adresser aux nouveaux immigrants.

Prochain projet : imprimer une centaine de copies du guide de la santé à destination des agents d’établissement de l’immigration qui travaillent en région. Ils sont en cours de finalisation avant leur impression. En une soixantaine de pages, le document recense les numéros utiles en cas d’urgence, les services d’interprètes ou encore les cliniques. Les chapitres sont aussi organisés en thématiques : santé mentale, soins aux enfants, santé sexuelle, entre autres. Ces guides seront envoyés dans les prochaines semaines. En revanche, ce guide aura surtout une vocation numérique puisqu’il sera possible de le mettre à jour régulièrement.

De nouveaux projets physiques

En parallèle des ressources numériques, RésoSanté met en place des projets physiques. Le dernier en date est la création de cliniques mobiles pour la vaccination. Onze étaient actives cet hiver, dont deux à Victoria et une à Prince George. Des infirmières étaient présentes pour administrer les vaccins contre les maladies hivernales telles que la grippe ou la COVID-19. Mais aussi pour sensibiliser et vulgariser le processus de la vaccination. « Cela a permis de toucher des communautés en dehors de nos réseaux sociaux comme la communauté algérienne », témoigne la directrice. Cette campagne s’est déroulée en partenariat avec d’autres organismes communautaires comme La Boussole, le relais francophone ou encore YMCA, une association caritative anglophone cette fois.

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