Mes élucubrations

Quand l’actualité me désole, j’élucubre. Continuellement bombardé par de déplorables nouvelles, je me mets à l’abri en détournant temporairement mon regard vers des pensées généralement loufoques qui ont le don de me faire oublier l’air du temps. Voilà ce que ça donne en ce début du mois de mai.

Mai m’inspire. Mai me chavire. Mai, enfin, je respire. Mai, rien à redire si ce n’est que, pour moi, mai c’est le mois des mots. Des mots qui me poussent au délire; d’où mes élucubrations qui, d’un mot à l’autre, par manque d’imagination, se promènent tranquillement en allant dans toutes les directions. Faite de rimes qui ne riment à rien, la chronique qui suit n’a qu’un objectif : vous faire perdre votre temps. Tant qu’à faire, comme dit Lucifer, autant s’y faire.

Commençons, à tout seigneur tout honneur, par mai. En mai, je le sais, je peux faire ce qu’il me plaît. Et ce qu’il me plaît de faire en ce mois de mai consiste à vous parler de mes mets favoris. Mais pas de n’importe quel mets. En tout cas pas celui de ce mois qui, pour moi, n’est pas un mois pour moi. Quel que soit le mets qu’on me promet, j’admets que ce mets me met dans tous mes états en ce joli mois de mai. Mais, on ne sait jamais, cela promet si je m’en remets. Mai ? Mais oui, nous sommes au mois de mai, le mois du muguet pour les uns mais pour les autres, tout comme moi, c’est le mois du méchoui. J’en jouis.

En guerre : naguère je n’éprouvais guère d’intérêt pour les guerres. De nos jours guère plus. Quelles que soient les guerres, les guerres méritent qu’on leur fasse la guerre. À la guerre comme à la guerre. Je pars donc, de guerre lasse, sous mon nom de guerre, en guerre contre toutes les guerres. Guerres de religions : elles sont légion. Guerre des nerfs : elles me mettent à bout de nerfs. Guerres d’usure : j’attends qu’on les censure. Guerres froides ou chaudes et même tièdes : pas de remède. À bas les guerres et les guéguerres. Les guerres ! rien de plus vulgaire.

Sur noix : au dernier tournoi du concours de la plus belle noix, mon oncle Benoit, un danois, à haute voix s’est mis à crier « au secours, je me noie ». Un spectateur sournois, au charmant petit minois, lui tendit une perche à la noix avant qu’il ne se noie.

En tique : moment de panique, trop de matière plastique dans le Pacifique ou l’Atlantique. Ça me touche, ça me pique. J’y suis allergique. Je ferme boutique. J’abdique. Je me rends. Je sors des rangs. Je rejoins, en Afrique, les orang-outans. Un académique, plutôt sympathique, de bonne condition physique, épris de sémantique, au comportement parfois antique mais pas unique, pour des questions d’esthétique, se prononça en toute logique avec sa clique contre les produits chimiques. Pathétique.

En feu : Si je fus, je suis feu… donc je suis fait. Dans le feu de l’action je fais ce que je peux mais comme je peux peu je mets le feu aux poudres avant de prendre la poudre d’escampette. Fâcheux cet état dont le chef d’état, pas fou, se fout. Il fait aussi fi des feux qui font fuir la faune. Face à ces faits, ce que ma foi rarement je fais, à pas feutrés je fuis ces feux.

Pas sage : J’ai reçu ce message « si vous êtes sage vous aurez droit à une séance de massage en plus de recevoir une belle image ». À mon âge un bon massage (gratuit au passage) ne se refuse pas. Sorti de ma cage, avec courage, face à l’orage, je sautai par-dessus le grillage pour me rendre indolent à pas lents sous un vent violent vers le garage tout près du rivage où, non loin d’un virage, m’attendait un sage qui me dit : « Désolé, pas de massage, pas d’image. Vous êtes victime d’un mirage ». Je suis reparti fou de rage. J’ai depuis tourné la page.

Coucou : voilà le coucou. Vous parlez d’un coup me disait un casse-cou cocu coupable d’avoir commis, quel qu’en fut le coût, un mauvais coup. Sur le coup : l’auteur du coup et trois de ses compagnons dont on ne voyait pas le cou, se firent appeler, ça valait le coup, les quatre sans cou. C’en était trop. Du coup on les mit au trou.

Si vous estimez que tout cela ne veut rien dire, sachez que cet exercice, d’une futilité remarquable, n’aura pas été en vain puisque l’objectif était de vous faire perdre votre temps. Vous pouvez maintenant reprendre vos activités sans perdre de temps.

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