À l’occasion de son cinquantième anniversaire, l’équipe du Théâtre la Seizième a tenu à rendre hommage à la compagnie en dévoilant la série [résonances] présentée exceptionnellement lors du Lancement de Saison le 6 septembre dernier au Russian Hall de Vancouver. Les épisodes évoquent le passé, le présent et le futur tout en célébrant l’histoire et le patrimoine de la Seizième.
Natalia Kutsenko – IJL – Réseau.Presse – Journal La Source
“Passion, ouverture et audace”, tels sont les mots d’ordre décrivant l’esprit du Théâtre la Seizième, devenu un incontournable des arts de la scène francophone en Colombie-Britannique. Depuis sa création en 1974 et l’obtention de son statut professionnel en 1980, il s’agit de la principale compagnie de théâtre basée à Vancouver offrant un répertoire riche et varié en langue française dont le but est d’inspirer et rassembler un public diversifié. En effet, la programmation de la Seizième propose non seulement une saison grand public et jeunesse, mais également une série d’ateliers d’art dramatique dans les établissements scolaires ainsi qu’un programme de formation et de développement dramaturgique.
Plusieurs nominations à son actif
Malgré un parcours semé d’embûches, la compagnie a réussi à se démarquer sur la scène artistique vancouvéroise en produisant et présentant une centaine de pièces de théâtre dans l’Ouest canadien, et récoltant un grand nombre de prix et nominations, dont le prestigieux Prix Jessie Richardson : prix qui prône l’excellence théâtrale sur scène et en coulisse. La célébration du cinquantième anniversaire du Théâtre la Seizième met en lumière son évolution dans le temps au cours de la série [Résonances] dont les épisodes seront dévoilés lors de la saison 2024-2025. « Nous voulions célébrer la famille de la Seizième et son histoire. [Résonances], c’est l’idée de parler du passé, du présent et du futur. Pour le passé, nous avons programmé une série de lectures de textes ayant eu un impact sur la compagnie et son développement. Le présent et le futur représentent notre programmation habituelle et des projets uniques que nous développerons cette année », explique Cory Haas, directeur artistique de la Seizième. Étant l’unique compagnie de théâtre francophone en Colombie-Britannique, elle n’a cessé de se renouveler et de prendre des risques artistiques, notamment en investissant dans des commandes de textes, travaillant avec des artistes locaux et proposant des spectacles contemporains sous-titrés, pour mieux élargir son public et cibler une audience anglophone.
Une compagnie ouverte aux idées nouvelles
Les prémices du Théâtre la Seizième remontent à l’année 1974, lorsqu’un groupe de quinze femmes, partageant une véritable passion pour les arts de la scène et de la langue française, décident de fonder une troupe de théâtre amateur destinée aux francophones et francophiles de Vancouver. En effet, suite à la disparition du théâtre la Troupe de Molière en 1967, il n’a existé aucune autre troupe offrant des spectacles en français en Colombie-Britannique. « Les belles-sœurs », de l’auteur québécois Michel Tremblay, a été la première pièce interprétée par la troupe du Théâtre au sous-sol de l’église du Saint Sacrement. Les premières représentations ont réuni plus de mille personnes.
Thérèse Champagne, comédienne, journaliste et une des pionnières de la Seizième, se souvient : « Il y avait un tel désir de jouer en français et produire Les belles-sœurs, qu’elles ont réussi à rassembler seize comédiennes, dont la seizième a été la metteure en scène et première directrice artistique Catherine Colvey, et de les garder durant les neuf mois qu’il a fallu pour arriver à une production ».
En 1980, la troupe est passée à un statut de théâtre professionnel sous la direction de Louis Chouinard et développe, grâce à une forte demande, quelques années plus tard, un programme destiné aux enfants et adolescents. Au fil des décennies, le Théâtre la Seizième est devenu un centre de création et de diffusion incontournable, reconnu tant sur le plan local que national.
Malgré les problèmes financiers et un manque de visibilité que la compagnie a connu à ses débuts, elle demeure encore aujourd’hui un lieu d’appartenance et de partage. « La Seizième a perduré grâce à la passion pour le théâtre. Sa direction artistique a toujours été de son temps, ce qui en fait sa force. Le potentiel de la compagnie est de pouvoir refléter la francophonie du monde », conclut Thérèse Champagne. Pour plus d’informations, visitez www.seizieme.ca