Feu 2024

On n’en voit pas la fin, pourtant elle arrive. Dans trois semaines 2024 aura succombé à ses nombreuses blessures. Et le diable sait jusqu’à quel point l’année a durement souffert. Tout comme nous d’ailleurs.

Arrive le mois de décembre, la coutume veut qu’un bilan de l’année écoulée soit de mise. Impossible de faillir à cette tâche, une tradition qui remonte à je ne sais qui et qui nous vient de je ne sais où (coucou disait le hibou qui venait de se casser le cou). Veuillez m’excuser, c’est ma dernière chronique de l’année et je me crois tout permis.

Toujours est-il que depuis le début de l’apparition de la COVID, et non de la Vierge Marie, le bilan des années qui s’achèvent, à chaque occasion, paraît s’alourdir au point où j’ai le sentiment, car je suis sentimental, de me répéter. En fait, à relire mes précédentes chroniques de fin d’année, je l’admets, je me lamente lamentablement et inlassablement lorsque vient le temps de peaufiner ma revue annuelle. Les annus horribilis se suivent et finissent par se ressembler. Où sont passées les annus mirabilis quand les annus avaient du tonus ? Autant le dire sans ambages : j’en ai plein l’anus de toutes ces annus horribilis. Oui, j’ose le clamer haut et fort, emporté par mon pessimisme récurrent : tout va de mal en pis. « C’était tellement mieux avant », bougonnait le réac fort chagriné.

Le déluge des hauts-faits de l’année s’en vient. Tenez-vous bien.

Des feux de forêt en Californie en juillet 2024. | Photo par CAL_FIRE_Official, Flickr

De 2024 il me reste en mémoire la série de catastrophes naturelles par lesquelles nous sommes passés. Le mot « naturelles » utilisé en la circonstance, je l’avoue, passe mal. Il n’y a rien de naturel dans ces événements. Les changements climatiques causés par la négligence et l’intervention de notre espèce sont les principaux responsables de nos mésaventures terrestres. Typhons, tempêtes, ouragans, cyclones, séismes, intempéries et incendies de forêts se sont livrés à leur passe-temps favori qui consiste à nous enquiquiner à longueur de journée en nous rendant la vie difficile (euphémisme de misérable). Ces fléaux, sur leur passage, ont laissé d’innombrables victimes et causé des dégâts incommensurables. Pensez à cette litanie d’inondations meurtrières que ce soit en Espagne, en Chine, en Libye, en Tanzanie, au Kenya, au Japon, au Népal, en Inde, au Pakistan et où sais-je encore. Du jamais vu. Des Inondations historiques. Le désert du Sahara a même été transformé en océan. Inutile de vous y rendre maintenant au cas où l’idée de faire trempette vous traverserait l’esprit : les eaux se sont retirées depuis.

Histoire de poursuivre dans cette veine misérabiliste, que penser des guerres qui se poursuivent et qui n’en finissent pas entre la Russie et l’Ukraine, entre Israël et le Hamas à Gaza où le conflit s’est étendu contre le Hezbollah au Liban, au Darfour où la guerre civile fait rage depuis 2003 ? Chaque jour le nombre des victimes augmente, la destruction de villes, de villages et de territoires ne connaît pas de limite ni de répit. Par-dessus le marché, la menace d’utilisation d’armes nucléaires par Poutine ne fait rien pour nous remonter le moral. De même, je ne vois pas comment les Palestiniens pourront obtenir leur propre État tant que l’extrême droite en Israël demeurera au pouvoir. La paix dans ces régions reste un vœu pieux.

Ceci m’amène au phénomène de l’année : le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Ce dernier se présente comme le sauveur de tous les maux de la planète. Encore un autre qui se prend pour Jupiter alors qu’il ne lui arrive même pas à la cuisse. Sans consciemment le vouloir ou le savoir, nous continuons de nourrir son ego qui a maintenant pris des proportions démesurées. Et dire qu’il va falloir l’endurer pendant les quatre prochaines années. Pauvres de nous.

Au Canada, d’autre part, en comparaison, nous avons connu de mous remous. À l’échelle fédérale, l’abandon du soutien des néo-démocrates au gouvernement libéral de Justin Trudeau,
sans créer de crise, nous a quelque peu secoués. Qu’on le veuille ou non, que ça nous plaise ou pas, Pierre Poilièvre s’en vient à grands pas.

Terminons maintenant sur deux bonnes notes afin de ne pas gâcher vos fêtes de fin d’année.

  1. En Colombie-Britannique le gouvernement néo-démocrate a réussi par la peau des fesses à se maintenir au pouvoir. Heureusement car avec la bande de zigotos du Parti conservateur de la C.B. qui briguaient les suffrages, nous risquions le pire.
  2. La merveilleuse performance de nos athlètes canadiens aux Jeux olympiques d’été de Paris. Vingt-sept médailles dont 10 d’or, un record pour le Canada aux Olympiques. J’évite de mentionner le scandale entourant l’équipe féminine de soccer car, comme je le disais, je ne tiens pas à ternir vos célébrations de Noël et du jour de l’an.

Joyeuses Fêtes et à l’année prochaine.

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