Pour l’année 2025 nous voulons des emplois verts !

À chaque édition de La Source, je commence à écrire ma chronique avec l’intention de raconter des choses positives et enjouées. Dans mon esprit, le but in fine, est bien de donner envie d’écologie et non pas de vous écœurer. Mais trop souvent le devoir de sincérité se met en travers de l’intention. C’est peut-être à cause de l’angle d’approche.

Il faut dire que les choses ont changé. Il y a vingt ans encore, le journalisme écologique consistaient souvent à vulgariser des alertes scientifiques qui ne prêtaient guère à rire mais enfin… il n’y avait pas mort d’homme ou du moins pas souvent de manière aussi systématique. Désormais, l’actualité environnementale nous conduit à compter nos victimes humaines par centaines si ce n’est par milliers. Et je vous épargne l’hécatombe chez nos amis non-humains. Pendant ce temps, bien évidemment, les indicateurs écologiques restent au rouge. Alors comment être positif ?

Et puis il y a cette violence qui nous désoriente chaque jour. Lorsque l’on traite de l’écologie en temps réel, il est impossible de rester hermétique aux autres aspects de l’actualité. Le malaise parfois me saisit lorsqu’avant de rédiger un passage sur l’injustice climatique entre les jeunes et les boomers au Canada, j’ai lu quelques minutes plus tôt qu’une frappe aérienne a tué des dizaines de réfugiés en pleine nuit, dans leurs tentes, à Gaza. La mort s’est installée dans les esprits. L’injustice aussi. Alors comment discuter sereinement des risques écosystémiques et des justes modalités d’adaptation et de leur financement ? Pas évident.

L’année 2024 s’achève et le chemin vers la soutenabilité sera encore long. Mais ce n’est certainement pas le moment de baisser les bras, au contraire, il y a tant de travail à faire. Du travail sur nous-mêmes. Du travail au service des autres. Du travail au service de la maison commune. Je ne cesse d’être agréablement surpris par la force de caractère de celles et ceux qui, parmi les scientifiques, les journalistes, les activistes et tous les autres redoublent d’effort à imaginer une suite positive.

L’idée de base est simple : un monde soutenable est un monde dans lequel notre espèce s’est auto-organisée de telle sorte que la vie humaine sur terre puisse se poursuivre génération après génération. Alors en 2025, l’angle de cette chronique sera resserré autant que possible sur le local, mais orienté vers le futur.

Je tâcherai de traiter de l’avenir écologique au travers des métiers de la soutenabilité. Dans le même esprit qu’en 2023 quand la chronique futuriste nous avait amenés à imaginer un autre Vancouver possible, la prochaine série d’articles portera sur les emplois verts dont nous aurons besoin pour inventer l’avenir. Puisque nous sommes malgré nous dans une réalité capitalistique où c’est les dollars dans la popoche qui commandent bien des décisions, nous verrons comment certains parviennent déjà, ou pourraient parvenir demain, à « gagner leur vie » et être heureux tout en se mettant résolument au service de la planète, au service de la santé, au service de la vie.

D’ici là, bonnes Fêtes !

Aloïs Gallet est juriste, économiste, co-fondateur d’EcoNova Education et Conseiller des Français de l’étranger.

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