Il y a trois semaines, nous apprenions le départ surprise de France-Emmanuelle Joly de la direction générale de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB). Remplacée depuis par Yseult Friolet, sa démission soudaine, à peine un an après son arrivée, a soulevé de nombreuses interrogations au sein de la francophonie institutionnelle. Alors que les motifs de son départ n’ont pas été expliqués dans le communiqué de presse publié par la suite, le Président du Conseil d’administration de la FFCB, Réal Roy, a accepté d’en dire un peu plus sur les raisons de ce silence.
La Source : « Mme Joly a accepté de quitter, euh, ben [sic], elle a quitté volontairement le poste de direction générale. » Lors d’un entretien accordé le 30 janvier à nos confrères de Radio Canada Colombie-Britannique et Yukon, votre déclaration avait jeté le doute sur les raisons de son départ. Peut-on parler de lapsus révélateur ?
Réal Roy : Absolument pas. C’était simplement une erreur de ma part.
L.S. : « J’aimerais exprimer nos plus sincères remerciements à Mme Joly pour son travail à la FFCB. Avec brio, elle aura su faire la promotion du français et communiquer la passion de cette langue en Colombie-Britannique. » Le communiqué de presse publié après son départ était plutôt dithyrambique. Pourquoi donc avoir cessé cette collaboration ?
R.R. : C’est une décision unilatérale dont les motifs lui appar-
tiennent. Il s’agit là d’une nouvelle à caractère plus personnel que communautaire.
L.S. : Pourquoi un tel silence ? Avez-vous signé un accord de confidentialité ?
R.R. : Ce n’est pas vraiment un accord de confidentialité. Il s’agit simplement d’une demande faite à l’intérieur de sa lettre de démission. Dans le cadre d’une relation entre employeur et employée, nous souhaitons simplement respecter son souhait.
L.S. : Au sein de la francophonie institutionnelle, certains reprochent un manque de transparence. Qu’en pensez-vous ?
R.R. : Je ne crois pas. J’ai communiqué à la suite de son départ pour l’officialiser et nous avons publié le communiqué ensuite tout en annonçant rapidement l’arrivée d’Yseult Friolet au poste de Directrice générale pour une durée de six mois.
L.S. : Le moment choisi pour son départ pose-t-il question, à l’heure où des échéances importantes se profilent à l’horizon ?
R.R. : Lorsqu’un Directeur général décide de partir, c’est un employé qui s’en va. Le Conseil d’administration et les autres employés restent en place. Il n’y a pas eu d’arrêt légal et les projets suivent leurs cours.
L.S. : Regrettez-vous son départ ?
R.R. : Oui. Je suis triste qu’elle soit partie car je trouve qu’elle a effectué un très bon travail, notamment au niveau de la communication. Elle a aussi su communiquer sa passion de la langue française. Si on l’avait embauchée il y a un peu plus d’un an, c’était pour de bonnes raisons.
L.S. : Nous avons joint Madame Joly par téléphone il y a quelques jours. Elle ne souhaite pas s’exprimer pour l’instant. Si un jour elle décide de s’épancher davantage sur les raisons de son départ, pensez-vous que sa version sera différente de la vôtre ?
R.R. : Pas du tout.
L.S. : Concernant sa remplaçante Yseult Friolet, comment va-t-elle faire pour assurer tous les dossiers en cours alors qu’elle est déjà coordonnatrice de la concertation interministérielle?
R.R. : Ce cas s’est déjà produit dans le passé lorsque Christine Sotteau, alors Directrice générale, était également en charge de la coordination gouvernementale. Yseult Friolet a déjà occupé ce poste précédemment et je ne crois pas que ses autres attributions seront un problème dans la mesure où elle pourra, j’imagine, aménager ses tâches avec les employés.
L.S. : Yseult Friolet est en poste pour une durée de six mois. Pourrait-elle rester plus longtemps ?
R.R. : Ce n’est pas ce qui a été convenu dans notre entente. Elle va effectivement assurer un intérim de six mois. Un comité d’embauche se mettra en place et publiera une annonce par la suite afin d’engager une personne qui ait un profil intéressant pour le poste, c’est-à-dire quelqu’un avec de l’expérience en négociation gouvernementale et en planification stratégique.
Si le comité d’embauche se met en place que dans six mois, il y aura encore un vide avant de trouver la perle rare. Mme Friolet aura quelques mois de plus au gouvernail si j’interprète bien.