La scène politique municipale de Vancouver a donné des signes de vie pré-électoraux récemment; du nouveau dans ce qui, à ce jour, semblait être une année électorale ennuyeuse.
Mais voilà qu’un événement de levée de fonds pour le Non Partisan Association (NPA) et presqu’au même moment le dévoilement d’une vidéo à saveur électorale par Vision Vancouver mettant en vedette sa figure de proue, Gregor Robertson, sont venus nous rappeler que dans un peu moins de six mois, les résidents de Vancouver seront appelés aux urnes. Car, admettons-le, à ce jour les principaux acteurs du match électoral à venir étaient plutôt absents de la sphère politique locale.
C’est sans doute un peu par le fait qu’aucun candidat, du moins aucun qui pourrait le moindrement ébranler la forteresse Robertson, n’a fait son entrée en scène à ce jour. On sait que le NPA espère bien priver Gregor Robertson et Vision d’un troisième mandat à la mairie. En fait, son président en a fait un objectif personnel, ayant lui-même financé la mise en place d’une petite équipe d’organisateurs électoraux.
Toutefois, le succès de son récent événement de levée de fonds lui permet de croire qu’un changement est peut-être dans l’air. Il est vrai qu’il semble y avoir un certain malaise vis-à-vis du maire actuel. Il apparaît vulnérable en raison d’un sentiment qui semble partagé par un nombre croissant de Vancouvérois : celui d’un maire qui n’écoute tout simplement pas la majorité et qui feint la consultation sur les grands projets de développement dans la municipalité. À en croire le slogan du NPA sur son site web, « Vous méritez une voix », ses sondages internes doivent conclure la même chose.
Toutefois, bien qu’il soit vrai que le NPA est en bonne position pour exploiter cette faiblesse de Vision Vancouver, il n’en demeure pas moins qu’il faudra plus pour s’emparer de la mairie. Tout d’abord, il lui faudra plus tôt que tard nous laisser savoir qui sera son porte-étendard pour le poste de maire. Le temps presse. S’il ne dévoile pas son candidat avant la fin de juin, c’est sans doute un signe
qu’il a de la difficulté à recruter un candidat pour affronter Gregor Robertson.
Il faut dire que le résultat désiré est tout à fait à la portée de la main. Ce genre de détachement que ressentent de nombreux Vancouvérois n’est pas sans raison. Prenez par exemple la vidéo électorale mise en ligne sur le site de Vision Vancouver. Nonobstant le fait que ce genre de message électoral fait souvent dans l’exagération, celui-ci remporte la palme. En fait, on y fait une déclaration extraordinaire. Je ne sais pas si vous l’avez visionné, mais ça en vaut la peine. On y entend le maire Robertson déclarer, avec tout le sérieux du monde, que Vision Vancouver « a réglé les problèmes de congestion » à Vancouver. Pardon !
À moins d’avoir été complètement absent de la ville au cours des dernières années, vous savez bien qu’il n’y a rien de vrai dans cette affirmation. Tout au contraire. Jamais la ville n’a été aussi congestionnée. Le plus insultant, c’est que ce sont les politiques de l’équipe actuelle qui en sont en très grande partie la cause. Que vous soyez pour ou contre les pistes cyclables et autres obstacles à la circulation mis en place au nom de ce rêve éphémère d’en faire la ville la plus verte au monde, n’est pas important. Le résultat demeure que les véhicules faisant du surplace sont la norme dans la ville. Et cela au détriment de l’objectif d’une ville verte. En fait, le tout ne pourrait qu’être un mirage.
On saura ce qu’en pensent les électeurs en novembre.