Je suis arrivée à Vancouver un dimanche ensoleillé d’août 2014. Bien que fatiguée, j’avais envie de me balader dans le centre-ville. La ville était joyeuse ce jour-là. Les vitres des édifices reflétaient les rayons du soleil, ce qui donnait un aspect brillant à tout ce que je voyais.
« La ville scintillante » – c’est ainsi que je la qualifie.
En me promenant le long de la rue Granville, j’ai vu des gens qui écoutaient de la musique latino et dansaient gaiement à ses rythmes. Poursuivant ma promenade, et j’ai aperçu un homme qui nourrissait les pigeons. Ça faisait des lunes que je n’avais pas vu ça. La scène me rappelait la « Dame aux pigeons », personnage du film bien connu Home Alone (1990) – ceux et celles qui sont de ma génération sauront de quoi je parle. Il y avait partout des gens de toutes sortes; une véritable mosaïque de cultures. J’entendais plusieurs langues étrangères et soudain je me suis mise à jouer un petit jeu de « devine-quelle-est-cette-langue ».
A la tombée de la nuit, je me suis dirigée vers Yaletown où j’ai eu du mal à choisir parmi les superbes restaurants qui offrent de délicieux mets venus des quatre coins du monde. Là d’où je viens – Rio de Janeiro, au Brésil – on ne retrouve pas un tel éventail de choix et la plupart des gens parlent la même langue. Je suis déjà allée dans d’autres villes multiculturelles : Paris, New York, et Londres, et Vancouver me rappelle ces villes parce qu’il y a ici, à mon avis, un véritable brassage.
« Je mange du Japonais ou du Thaï ? », me suis-je demandée.
Pour ne pas prendre de risques ce soir-là, j’ai mangé dans un restaurant italien – la cuisine italienne est très populaire au Brésil. J’ai adoré ! À Vancouver on peut se retrouver à l’étranger toutes les fins de semaine – ou peut-être même tous les jours. Il suffit d’être dans un autobus ou dans un train pour s’imbiber de diversité.
Cela résume ma première journée passée en ville. Cela fait maintenant 5 mois que je suis ici. Je continue encore à avoir ces mêmes impressions qui m’avaient envahie ce premier jour d’août. La seule différence est que je suis maintenant plus acclimatée à la ville. J’ai une routine. Je prends un cours de production de musique numérique au Collège Langara. Mes camarades de classe viennent de la Russie, de la Colombie, de la Tanzanie, du Mexique et, bien sûr, du Canada! Parmi mes profs, il y en a un qui est Japonais et un autre qui vient du Brésil. C’est superbe de voir tous ces gens former un tout et parler la même langue. Les paroles de la chanson Imagine par John Lennon me viennent à l’esprit:
« Imagine qu’il n’existe aucun pays. Ce n’est pas difficile » .
Je suppose que Lennon aurait voulu visiter Vancouver ou même y vivre, parce que, de nos jours, c’est l’impression que donne cette ville. On n’a pas besoin d’être rêveur pour être dans un lieu où l’on ne perçoit ni nationalités ni barrières, mais plutôt un sentiment de fraternité entre tous, et où la différence est appréciée et respectée. Ici, chacun a sa place. C’est ça le Canada. Les Canadiens sont si accueillants que les nouveaux arrivants se retrouvent dans un pays où le concept même d’un pays n’existe pas et au-dessus duquel « il n’y a que le ciel » de la Colombie-Britannique. J’apprécie le sens de la communauté et d’entraide que je retrouve ici.
Quand j’ai trouvé un appartement, celui-ci était non-meublé. Mes voisins, dans le quartier de Marpole, se sont vite présentés et, comme par magie, mon logement a été meublé grâce à leur générosité ! Le jour de l’Action de grâce, un couple canadien m’a invité ainsi que mon amie à souper avec eux à Surrey. Nous nous sommes rencontrés grâce à un site Web dont le but est de réunir immigrants et Canadiens afin de partager le souper de l’Action de grâce : www.sharethanksgiving.ca
Voici en bref mes expériences vancouvéroises. Je suis certaine que ce n’est qu’un début. Mon message intérieur à John Lennon : « Il n’est plus nécessaire d’imaginer ».