Ils sont adolescents ou dans la jeune vingtaine et ils souhaitent apprendre à écrire en cursive avec une plume ! La technologie les ennuie. Ils sont à la recherche de quelque chose de différent, d’une autre forme de défi. Alors pourquoi ne pas apprendre à écrire avec une plume, une plume à l’encre comme on disait dans mon enfance. Ceux qui ont appris à écrire en lettres moulées et en lettres carrées, ont probablement aussi appris à utiliser le porte-plume et l’encrier. C’était un rite de passage important quand on graduait du crayon à mine au porte-plume… de l’enfance à la pré-adolescence !
Margot McRae est propriétaire du Vancouver Pen Shop, rue Hastings, depuis 2009 mais elle y travaille depuis 1987. La boutique a été fondée par Margaret et Paul Leveque en 1986. L’année de l’Expo n’est qu’une coïncidence. Quand madame Leveque est décédée en 2009, Margot a racheté l’entreprise où Shannon et Fernie y sont depuis plus de 20 ans. La tradition et la stabilité y sont des valeurs bien établies , appréciées et recherchées par leur clientèle !
Al Charania, lui, est propriétaire des boutiques Charals, la première ouverte en 1986 au Centre Sinclair (Expo 86 n’est pas une coïncidence) et plus récemment dans l’immeuble de l’hôtel Blu sur Robson. Lui aussi constate que les jeunes sont attirés par cette technologie aussi vieille que l’écriture elle même, puisque la plume descend directement du stylet.
Les deux commerces étant situés tout près de nombreuses écoles d’anglais langue seconde, le bassin de nouveaux clients est conséquent et complète bien la clientèle d’affaires déjà bien établie, qui se trouve aussi dans le quartier.
Le défi est donc de prendre le temps d’apprendre à maîtriser l’outil. Selon Margot Macrae, c’est la marque allemande Lamy qui semble être la plus populaire, auprès de la jeune clientèle. Forme moderne, fabriquée de matière plastique résistante avec une forme ergonomique et une variété de pointes qui permettent aux calligraphes en herbe de bien la tenir sans appuyer trop fermement, le secret de la longévité et de la propreté.
Cette marque, d’ailleurs tout comme l’autre allemande Kaweco, sont munies d’une pointe en métal et coûtent entre 45$ et 100$. Il faudra compter plus de 200$ pour une plume avec une pointe en or qui, avec le temps, se fera à votre main en adoptant l’angle naturel que vous lui donnez quand vous écrivez, tout en devenant plus douce. Mais cela devrait attendre. Il vaut mieux maîtriser la technique avant de passer à un Mont Blanc ou autre marque… de marque ! C’est un peu comme apprendre à conduire avant de rouler en Mercedes… encore qu’à Vancouver !
L’important est de pouvoir essayer l’objet sur place, pour bien sentir le stylo dans la main et pouvoir faire l’expérience des différentes pointes, de fine à large. Le poids et le gabarit du stylo sont aussi des caractéristiques importantes qui auront un effet sur la satisfaction ou l’irritation que vous ressentirez si vous avez fait le bon ou le mauvais choix. Vous voyez qu’on est loin du clavier d’ordinateur… d’où le défi !
Viendra ensuite le choix de l’encre. Les meilleures encres japonaises peuvent coûter plus de 45$. Il faut compter de 10$ à 15$ pour les grandes marques pour une bouteille de 62,5 ml. Le choix de la couleur est très important, parce que si vous ne prévoyez pas utiliser votre nouveau porte-plume souvent, il est préférable de s’en tenir au bleu royal ou marine, qui est plus facile à nettoyer et ne risque pas de bloquer la pointe. C’est pourquoi il est aussi préférable de ne pas laisser sécher de l’encre noire, rouge, mauve ou verte par exemple, dans le réservoir de votre plume. Si ça vous arrive et que votre plume semble bouchée, un simple rinçage à l’eau tiède peut faire l’affaire, sinon, tenter de la remplir et de la vider à quelques reprises d’abord avec une eau savonneuse, puis de la rincer à fond avec de l’eau tiède. Si vous ne l’utilisez pas régulièrement il vaut mieux en faire la vidange, ou bien utiliser les cartouches qui sont faciles à retirer, ce qui est fortement suggéré avant de voyager en avion… sinon gare à la tache dans votre poche de chemise.
Bien sûr, les stylos plume haut de gamme sont aussi des signes extérieurs de richesse… ou de réussite sociale et sont souvent utilisés comme accessoire de mode, bien en vue dans la pochette extérieure d’un complet italien fait sur mesure… et si la transaction en vaut la peine, il vaut la peine d’en signer le contrat à l’encre noire, avec un objet de valeur qui se remarque !