Alors que les parents font tout pour éloigner leurs enfants des écrans numériques, ceux-ci sont vus comme un outil pédagogique par le Conseil Scolaire Francophone de la Colombie-Britannique (CSF).
En effet, ce dernier a décidé d’instaurer des tablettes numériques, de la célèbre marque à la pomme (iPad), dans ses écoles à travers la province.
La technologie évoluant, le CSF a dû s’adapter. L’utilisation des tablettes électroniques dans les écoles est l’illustration que la technologie avance à une vitesse fulgurante, car il y a à peine quelques années, ces mêmes écoles faisaient fièrement l’acquisition d’ordinateurs portables qui semblent déjà désuets. Pour sa part, le CSF fournissait des ordinateurs portables à chaque élève de la 4è à la 12ème année, et laissait des ordinateurs à disposition des plus jeunes (de la 1ère à la 3ème année).
Une initiative qui profitera à 350 élèves
Inspirée par une commission scolaire de l’Ontario, le CSF a décidé de commander une trentaine de tablettes pour commencer, dans le cadre d’un projet pilote. Celui-ci ayant produit des résultats positifs, il a donc décidé d’acquérir 75 tablettes de plus cette année, afin de permettre aux élèves du niveau élémentaire du Conseil scolaire, d’en profiter pleinement.
Contrairement aux ordinateurs portables, les tablettes visent les enfants de la maternelle à la 4e année. Les tablettes sont partagées entre les 15 écoles primaires du Conseil scolaire à raison de deux à trois écoles à la fois. Ceci permet à 350 élèves d’en profiter en même temps. Le partage permet de s’assurer que tous les enfants aient accès aux tablettes souligne Pierre Claveau, directeur des relations publiques du Conseil scolaire francophone.
« Les tablettes favorisent l’interactivité et le transfert pédagogique »
Cette initiative repose notamment sur le fait que les tablettes numériques s’avèrent plus solides et plus interactives, en plus d’être moins coûteuses que les ordinateurs portables, selon M. Claveau. De plus, dotées d’un écran tactile, les enfants peuvent toucher et contrôler le contenu présenté. Si l’instauration de ces outils semble avoir un tel succès, c’est parce que « les tablettes favorisent l’interactivité et le transfert pédagogique, pour stimuler la curiosité de tous les enfants », affirme-t-il. Cependant, le CSF veille à en encadrer l’utilisation, afin d’éviter de rendre les enfants dépendants. À ce jour, ces derniers sont autorisés à des séances de 30 minutes, deux fois par jour. De plus, les professeurs reçoivent une formation, afin d’apprendre à manipuler ces outils qui semblent pourtant n’avoir aucun secret pour les plus jeunes.
Une idée qui fait son chemin
Le projet semble populaire d’un bout à l’autre du pays. Que ce soit du primaire à l’université, des écoles francophones aux écoles anglophones, les tablettes électroniques ont de plus en plus leur place dans les établissements d’enseignement. Au Québec, une commission scolaire anglophone de l’Estrie a instauré cet outil technologique dans ses écoles ; à Calgary, le Collège CDI offre une formation numérique à ses étudiants en Administration.
Par ailleurs, elles sont l’objet d’une étude de l’Université Simon Fraser. L’université observe les élèves de la maternelle à la 3e année de Talmud Torah School à Vancouver dans un projet qui s’étend sur l’année scolaire 2011–2012. Son but est d’évaluer l’influence de l’utilisation des tablettes numériques sur la motivation des élèves.
Pour le moment, l’instauration des tablettes électroniques dans les écoles du Conseil scolaire francophone semble autant faire le bonheur des élèves que des professeurs, puisque les réactions ont été « très positives », selon Pierre Claveau. Ce projet signe le début d’une grande aventure technologique, qui annonce peut-être les prémices de l’ère du tout numérique et la disparition du papier.