Et c’est parti pour un mois de compétition ! Au cours des prochaines semaines, le Canada va vibrer pour le football féminin et plus particulièrement Vancouver où se disputeront neuf matchs de cette coupe du monde, dont la finale le 5 juillet.
Impossible de passer outre cet événement sportif. Des bannières inondent les rues et les devantures des commerces. Pour la ville et la province, il s’agit d’un véritable enjeu. Des économistes ont prédit que ce tournoi rapportera 52 millions de dollars à la Colombie-Britannique et 37 millions à la région de Vancouver. Des milliers de spectateurs en provenance du monde entier sont attendus. Et c’est sans compter les joueuses et leur entourage, ainsi que les médias.
Parmi eux, la chaîne américaine FOX Sports a beaucoup investi. Elle a fait construire un bâtiment temporaire sur la place Jack Poole au centre-ville de Vancouver pour le tournage de ses émissions en direct et en différé. Un terrain miniature a même été installé en extérieur. Il servira de décor lors de démonstrations de tactiques de jeu. Entre 300 et 400 employés de Fox Sport – parmi lesquels des journalistes et des techniciens – sont dépêchés sur place.
La contribution économique des Vancouvérois
Selon Charles Gauthier, le président et directeur de l’association Downtown Vancouver Business Improvement, les Vancouvérois contribueront aussi à ce succès économique. « Nous avons mené des études qui montrent que les résidents dépensent en moyenne 50 dollars chacun quand ils se rendent au centre-ville pour une quelconque manifestation. Cela inclut la nourriture et les boissons. »
Les organisateurs aussi se frottent les mains. Les ventes de billets atteignent des records : les 50 000 places pour la finale ont toutes été écoulées, plus d’un million de billets a déjà trouvé acheteur. À titre de comparaison, la billetterie de la précédente édition en 2011, à Berlin, avait plafonné à 850 000.
Un mondial sur fond de scandale
« Nous aimerions dépasser le million et demi. Pour cela, nous allons avoir besoin des équipes canadienne et américaine. Plus elles iront loin dans la compétition, plus le public sera intéressé. Si elles étaient éliminées dès le premier tour, ce serait mauvais pour nous », considère Peter Montopoli, le directeur du comité organisateur à la Fifa (la Fédération internationale de football association).
Ce mondial se déroule alors que cette dernière est en plein scandale. Fin mai, plusieurs hauts responsables ont été arrêtés, ils sont soupçonnés de corruption à grande échelle. Ce qui a conduit le président, Joseph Sepp Blatter, à récemment démissionner. « En tant que fan de football, je suis bien évidemment déçu par ce qui se passe et je sais que tout sera mis en œuvre par les enquêteurs pour tirer cette affaire au clair. Mais il faut faire la part des choses. Ces tumultes ne reflètent pas ce formidable événement ni la valeur des athlètes que nous accueillons à Vancouver », commente le conseiller municipal Raymond Louie.
L’heure est à la fête et à la promotion du football féminin. Pendant longtemps, la discipline a pâti de nombreux préjugés. Elle gagne aujourd’hui ses lettres de noblesse et fait rêver. Preuve en est, on comptabilise actuellement 120 000 jeunes inscrits dans des clubs de foot en Colombie-Britannique. Ce nombre augmente, à l’instar de la proportion de filles et d’adolescentes qui le compose.
Coupe du Monde de foot féminine FIFA jusqu’au 5 juillet