Je n’avais jamais été au Sénégal. Pourtant, un ami de Vancouver, originaire du Sénégal, m’en avait souvent parlé avec une grande affection.
C’est pourquoi, quand on m’a demandé d’aller tourner un film au Sénégal et de faire des reportages sur le voyage humanitaire d’un groupe de jeunes du Conseil scolaire francophone (CSF) de la Colombie-Britannique, je n’ai pas hésité.
«Tu verras » m’a dit cet ami, «le plus important dans mon pays c’est la Téranga, ça veut dire l’accueil à bras ouverts».
Après un long voyage, nous débarquons à Dakar vers 5 heures du matin.
Un autobus nous attend. Des dizaines de kilos de boîtes remplies de dons, des valises et même une partie de notre équipement cinématographique sont mis sur le toit du véhicule. Tout est attaché avec des cordes ! On s’entasse à l’intérieur. On est en Afrique !
Ma petite fenêtre n’a pas de vitre… Sur mon visage, je sens avec bonheur l’air du matin alors que le bus roule vers la ville de M’bour à environ une heure de Dakar. Je n’ai jamais ouvert les yeux si grands. Une femme majestueuse dans des habits colorés marche lentement, une corbeille sur la tête, sur une route poussiéreuse. Le soleil se lève. Le spectacle est époustouflant. C’est l’Afrique des cartes postales.
Arrivée à M’bour. Il fait déjà plus de 30 degrés celcius. M’bour ressemble un peu à une fourmilière humaine. Au bord de la route, des marchands qui vendent leurs fruits et leurs légumes. Des gens s’entassent dans le bus communautaire, le TGV (train à grande vitesse) comme on l’appelle là-bas en souriant. En fait, c’est un cheval qui tire une vieille charrette. C’est pas cher, efficace et finalement très écologique !
Au centre pédagogique où nous allons loger pendant quelques semaines, une cinquantaine d’élèves sénégalais et d’enseignants nous accueillent avec des chants, des discours, des sourires tellement chaleureux qu’on les aime tout de suite. C’est ça, la célèbre Téranga.
Au cours de notre séjour, notre équipe filme les jeunes du CSF en train de faire du travail humanitaire dans un orphelinat, dans des écoles, dans un village de brousse. Ils amènent des dons. Partout, l’accueil est chaleureux, les visages ouverts, souriants.
Ceux qui, pour moi, sont les plus émouvants, ce sont les enfants sénégalais. Ils sont magnifiques avec leurs grands yeux, leurs sourires. Il me prennent par la main, veulent savoir mon nom. Je tombe sous le charme comme tous les autres de notre groupe.
Les jeunes francophones m’impressionnent beaucoup par leur enthousiasme, leur travail, leur réflexion sur la situation en Afrique. Ils savent que le Sénégal, ce n’est pas seulement les beaux paysages de cartes postales, c’est aussi l’extrême pauvreté, des enfants de 5 ou 6 ans qui mendient, des gens qui ont faim. Ils aident comme ils peuvent, avec des dons, avec leur travail. Certains ont les larmes aux yeux en faisant du travail bénévole à l’orphelinat.
Les Sénégalais eux nous offrent leur sourire, leur sens extraordinaire de l’accueil, leur joie de vivre malgré la pauvreté, leur amitié.
Nous sommes tous revenus au Canada, avec du soleil dans le coeur.