Nous y voilà, la fin est proche. 2015 va nous quitter. Aujourd’hui, La Source, votre journal par excellence, paraît pour la dernière fois cette année. Le bi-mensuel n’est pas mort, rassurez-vous, il prend simplement congé pour mieux revenir début janvier. Je vais donc tenter, pour cette dernière parution 2015, d’établir un bilan sommaire de cette année en essayant de récapituler les moments, les évènements qui m’ont le plus marqué jusqu’à ce jour, le tout présenté dans le désordre afin de me faciliter la tâche. Désireux d’obtenir les meilleurs résultats pour cette courageuse et vaillante entreprise, je fais appel à ma mémoire qui, souvent, c’est bien triste à dire, me fait défaut. Je prévois donc quelques omissions, n’hésitez pas à les combler.
Que dire de l’année 2015 ? Si j’étais la reine d’Angleterre, je dirais, pardonnez mon lapin, que 2015 a été une « Annus horribilis ». À mes yeux, cette année m’a paru, dans l’ensemble et trop souvent, ignoble, décevante, ridicule, enrageante, effrayante et surtout cruelle. C’est le moins que l’on puisse dire quand on considère les crimes et massacres perpétrés par Daech et compagnie depuis le mois de janvier 2015. Il suffit de penser aux attentats meurtriers de Charlie hebdo et au supermarché cacher à Paris qui ont marqué le début de l’année, pour récidiver 10 mois plus tard en augmentant la dose : 130 morts et des centaines de blessés; l’horreur.
Aussi effroyable que furent les massacres perpétrés à Paris, ceux-ci ne peuvent nous faire oublier les attentats suicides de Beyrouth au Liban, du musée du Bardo à Tunis, de la plage de Sousse, de l’université de Garissa
au Kenya, ou encore la catastrophe de l’Airbus russe A321 dans la péninsule du Sinaï en Égypte, les Yézidis, les Kurdes et les populations d’Irak et de Syrie. Les morts attribuées au terrorisme islamiste au cours de l’année ont dépassé les bornes. Le chaos règne au Moyen-Orient et le monde ne sait pas comment sortir de cette impasse. 2016 ne s’annonce guère plus prometteuse. Et puis, ne pas négliger la question des millions de réfugiés. Une image me reste en tête, elle demeurera à jamais gravée dans ma mémoire : celle d’une photo
d’Alan Kurdi, un garçon de 3 ans dont on a retrouvé le corps échoué sur une plage de Turquie. Une photo qui m’a pris aux tripes. Ce jour là le genre humain s’est couvert de honte. Qui oserait refuser, depuis cette découverte tragique, de laisser les portes grandes ouvertes, quelles qu’en soient les raisons ou les excuses, aux réfugiés ?
Que penser des meurtres commis au cours de l’année par des policiers aux USA qui ont la gâchette facile dès qu’ils aperçoivent un jeune noir dont la bouille ne leur revient pas ? La brutalité de ces forces de l’ordre est démesurée. En 2015, le racisme est encore bien vivant aux États-Unis et de par le monde.
Ne pas oublier non plus les désastres dits d’ordre naturel : ouragans, déluges, avalanches et séismes, dont celui du Népal qui fit 7 800 morts. 2015 ne nous a pas épargnés. À Vancouver nous avons connu cet été la sécheresse qui a entraîné un rationnement de l’eau. À qui la faute ? « À mère nature » estiment les durs de durs qui, malgré les évidences, nient toujours l’existence des effets du changement climatique. « Aux gaz à effet de serre » et plus précisément « au réchauffement de la planète » martèlent les écolos. Les leaders réunis à la conférence sur l’environnement, dit Sommet de la terre, qui se tient pour quelques jours encore à Paris, semblent conscients de l’urgence de la situation et du besoin de mesures à prendre pour éviter le pire. Si cette conférence n’aboutit à rien, je démissionne du genre humain pour aller joindre l’espèce végétale. Qu’on fasse de moi un légume, bio de préférence.
L’année 2015 a-t-elle été aussi sombre que cela ? Dans l’ensemble, oui. Nous avons connu, il est vrai, quelques embellies. La défaite des Conservateurs et de Stephen Harper aux dernières élections fédérales, et par là même la victoire des Libéraux et de Justin Trudeau, nous a permis de percevoir un peu de lumière au bout du tunnel. Une bouffée d’oxygène a ensuite enveloppé le Canada. Depuis, nous respirons mieux. Mais pour combien de temps encore ?
Le renversement de situation en Alberta où les néo-démocrates ont pris le pouvoir, n’est pas pour déplaire non plus, bien au contraire. L’industrie pétrolière, celle des sables bitumineux en particulier, sera bien obligée de réviser son approche environnementale.
Puisqu’il est question de pétrole, saluons au passage la décision du président Obama de ne pas donner le feu vert à l’oléoduc Keystone. L’administration américaine mérite quelques « kudos ».
Et puis, parmi les beaux moments, signalons l’ouverture des relations entre les États-Unis et Cuba ainsi que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran.
Dans la catégorie mi-figue mi-raisin, mettons le résultat du référendum sur la question du transit dans la région vancouvéroise, parmi les fiascos de l’année.
Il reste encore trois semaines avant la fin de 2015. Je croyais mon article terminé, en pensant que le pire était passé. Mais voilà que j’apprends qu’une nouvelle fusillade à San Bernardino en Californie vient de faire de nombreuses victimes. Ça suffit, y’en a marre, tout fout le camp, qu’on enterre 2015 le plus vite possible. Cette année est insoutenable.
Là-dessus je vous souhaite, car vous l’avez bien mérité, de bonnes fêtes de fin d’année.