Nous voici de nouveau à l’aube d’une nouvelle année, au cours de laquelle les résultats des élections fédérales de 2015 auront des impacts déterminants sur notre vie urbaine. À la fin de 2014, il s’agissait des élections municipales qui laissaient entrevoir des changements à la vie politique urbaine de 2015. Cette élection a été suivie d’un référendum forcé par le gouvernement provincial, qui portait sur le financement des projets d’infrastructure de Translink, référendum qui a été remporté de façon magistrale par les tenants du Non.
En octobre 2015 sont venues les élections fédérales. Gregor Robertson entamait donc la deuxième année de son troisième mandat, alors que les libéraux de Justin Trudeau effectuaient une percée importante, remportant 8 des 13 circonscriptions de la grande région de Vancouver, soit à l’ouest du fleuve Fraser. Ils n’en avaient que 2 en 2011. Les néo-démocrates en ont toujours 5. Le succès est encore plus impressionnant dans la grande région de Surrey, où les conservateurs n’ont réussi qu’à faire élireDianne Watts. Les cinq autres circonscriptions sont passées aux libéraux.
Revenons donc à ce référendum sur les infrastructures routières et du transport en commun. Pendant la campagne électorale, monsieur Trudeau s’est engagé formellement, une fois élu, à investir 125 milliards sur 10 ans dans les projets d’infrastructure pour relancer l’économie et revivifier les grandes villes dont plusieurs des systèmes de transport communautaire ont grand besoin d’aide, quitte à ce que son budget soit déficitaire pour les trois prochains exercices financiers. S’il tient promesse, on devrait voir les choses bouger en 2016. Mais ne retenez pas votre souffle. Il faudra d’abord déterminer l’ordre de priorité des projets et la liste sera longue. Vancouver sera en compétition avec Montréal et Toronto, où les besoins sont grands. Mais ce qui est rassurant pour Vancouver, du moins en apparence, c’est que monsieur Trudeau semble bien s’entendre avec monsieur Robertson… d’ailleurs tout comme avec messieurs Coderre (Montréal), Tory (Toronto), Nenshi (Calgary) et Bowman (Winnipeg)… moins sûr pour ce qui est de monsieur Labeaume (Québec), qui ont tous dans leurs cartables des projets urgents, chacun nécessitant des milliards de dollars d’investissement de la part du gouvernement fédéral.
SVP veuillez prendre un numéro et bien vouloir vous asseoir en attendant votre tour. La ligne de métro Broadway-UBC n’est pas pour 2016. À suivre !
Après le départ forcé en septembre de Penny Ballem, directrice générale des services de la ville, Brian Jackson, le directeur des services de planification urbaine, annonçait, lui, son départ pour cet automne. C’est maintenant chose faite. Il est parti en laissant un message clair. Les poursuites judiciaires entamées par des groupe de pression de citoyens dans le but de stopper l’évolution de la ville, font perdre temps et argent à tous les intervenants. Et je vous en donne un exemple.
Dans mes Tissus urbains du 4 juin 2013, je vous entretenais du projet de remplacement de Jubilee House, un immeuble en fin de vie de 4 étages, comptant 87 unités de logements sociaux – situé au 508 de la rue Helmcken – dans la foulée d’un échange de bons procédés entre la ville, un promoteur immobilier et la société à but non lucratif qui gère cet immeuble.
Donc en échange du terrain sur lequel se trouve l’actuelle Jubilee House (rue Helmcken et Richards), le promoteur Brenhill proposait à la ville de construire sur son terrain et entièrement à ses frais, (rue Richards et Helmcken) un immeuble tout neuf de 13 étages comptant 162 unités.
En échange, Brenhill obtiendrait alors le droit d’augmenter la densité de son projet immobilier et de construire sur la rue Helmcken, où se trouve l’actuel Jubilee House une tour de 36 étages comptant 464 unités de logements, soit 355 condos à vendre et 109 logements à louer. Tout le monde y trouvait son compte.
La rencontre de la philanthropie et du monde des démunis ne pouvait faire que des heureux. Eh bien non ! Un comité de citoyens alléguant l’opacité de la transaction et mécontents de voir monter une tour de 36 étages à côté de chez eux… poursuit la ville pour faire annuler le projet, obtient gain de cause dans un premier jugement rendu en janvier 2015, qui mène à l’arrêt des travaux. La ville va en appel, obtient à son tour gain de cause et les travaux reprennent. Le coût de cette saga légale va au-delà des chiffres, qui sont importants. Les résidents de Jubilee House qui avaient du mal à croire en leur bonne étoile, ont dû supporter une attente cruelle jusqu’à ce que la Cour d’appel provinciale renverse le premier jugement entériné par un jugement de la Cour suprême du Canada rendu à la fin d’octobre.
Le Père Noël siège lui aussi enveloppé d’un grand manteau rouge avec un col d’hermine blanc !