Quatre-vingt-cinq députés, quinze journalistes, quinze citoyens actifs et une quarantaine de jeunes pages, animeront les débats législatifs au Parlement de Victoria, du 15 au 18 janvier 2016.
Tous francophones et âgés entre 14 et 25 ans, (de 11 à 13 ans pour les pages), ces apprentis politiciens participeront à une expérience unique au sein de la législature provinciale.
La XVIIIème édition du Parlement jeunesse francophone de la Colombie-Britannique, (PFJCB), organisé par le Conseil jeunesse francophone de la province, va en effet permettre aux participants de découvrir, ou redécouvrir, le système législatif provincial, en prenant part à plusieurs séances politiques portant sur des projets de loi bien précis.
La Santé et le bien-être en C.-B., Le Bonheur National Brut, Le Vote obligatoire et la Protection des ressources aquifères, sont les quatre sujets qui seront débattus en chambre lors de l’événement.
« Ces projets de loi ont été proposés l’année dernière par des participants de l’édition 2015. Ils ont été soumis parmi tant d’autres, de façon anonyme, aux membres du cabinet de l’édition 2016, qui ont ensuite fait leur sélection », a déclaré Marc Taghaoussi, enseignant à la Cedar Hill Middle High School, et formateur des jeunes pages.
Une longue préparation
Cela fait presque un an que les membres du cabinet se préparent pour cette aventure. Outre le choix des projets de loi, ils ont également dû se familiariser avec les protocoles de la Chambre, tout en prenant connaissance des différents portefeuilles.
Parmi les sujets retenus, figure celui de Julie Deroff : La Santé et le bien-être de la C.-B. Étudiante en neurosciences du comportement à SFU, Julie participera, pour la 4e fois consécutive, au PJFCB. Députée lors des éditions précédentes, c’est le poste de ministre de la Santé qu’elle occupera cette année. Aux côtés de son collègue Stéphane Gaudet, ministre du Transport et ancien élève de l’École Victor Brodeur, elle a planché sur ce thème qui lui tenait particulièrement à cœur, car il inclut de nombreux sujets tels que le transport urbain et les espaces naturels.
Issus de l’École Victor Brodeur de Victoria et de plusieurs écoles du Conseil scolaire francophone de la
Colombie-Britannique (CSF) et des écoles d’immersion française de la capitale provinciale, les pages ont également suivi une formation intensive, sous l’égide de Marc Taghaoussi.
Pour ces jeunes participants, le PJFCB représente aussi une occasion unique et spéciale. Dans leur rôle de messagers, ils vont pouvoir découvrir le majestueux Parlement, tout en côtoyant des dizaines d’autres participants francophones, auprès desquels ils pourront en apprendre davantage sur les diverses fonctions occupées lors du PJFCB.
Selon Marc Taghaoussi, les pages chefs ont pour mission d’intégrer les nouveaux venus et de leur expliquer le fonctionnement de l’événement. Dans le futur, ces jeunes pages pourront en effet devenir, à leur tour, députés et ministres.
Une communauté fière et active
« Provenant de plusieurs écoles et universités de la province, les participants forment un groupe hétérogène. C’est fascinant d’observer toute cette communauté francophone s’unir autour d’un tel événement. Le Parlement existe également au Québec, mais l’énergie ressentie en Colombie-Britannique est impressionnante. On ressent réellement la fierté francophone de chaque participant », a déclaré Antoine Querry, le coordinateur du PJFCB.
Ses propos sont rejoints par ceux de Julie, pour qui cet événement rassembleur est toujours une opportunité supplémentaire de parler en français en dehors de chez elle.
Originaire du Québec, Antoine a également mentionné l’importance du rôle des participants les plus expérimentés auprès des plus jeunes afin de faire perdurer les traditions du Parlement jeunesse francophone de la province.
« Le PJFCB est l’affirmation et la preuve que le français a sa place en Colombie-Britannique. C’est désormais aux jeunes de continuer à promouvoir l’usage de la langue française dans la province et dans le reste du Canada. Ils se sentent très fiers d’être francophones, le futur leur appartient, le futur de la langue française est entre leurs mains », a ajouté Antoine Querry, pour qui cette aventure a été une véritable révélation.
En plus d’être un tremplin politique qui permet également à quelques participants de prendre part au Parlement jeunesse pancanadien, le PJFCB est un événement phare pour ces jeunes élèves et étudiants, qui ont ainsi l’occasion de se retrouver pendant quelques jours à Victoria.
À l’instar de Julie, qui s’est nouée d’amitié avec de nombreux participants au cours des dernières années, le PJFCB est en effet l’occasion pour chacun de rencontrer d’autres jeunes, dans un cadre atypique et dans la langue de Molière, qui leur est si chère.