D’après une étude récente et sérieuse, conduite par deux chercheurs de Caltech and NASA’s Jet Propulsion Laboratory, publiée dernièrement dans Science Advances, l’axe de rotation de la planète changerait lentement mais sûrement de direction, déplaçant ainsi les deux pôles, avec le pôle Nord se dirigeant non plus vers le Canada mais vers l’Angleterre. Cette surprenante manchette, relevée dans le Vancouver Sun m’a certainement pris par surprise.
Paresseux comme pas d’œufs, deux valant mieux qu’un, je laisse aux autres, plus compétents, plus vaillants, le soin d’essayer de comprendre ce que les savants-chercheurs désirent raconter lorsqu’ils dévoilent leur découverte. Le déchiffrage, ce n’est pas mon fort. Je laisse cette tâche ingrate aux journalistes sérieux. Je dois dire, toutefois, que l’annonce de tout phénomène qui pourrait affecter notre vie sur terre attire mon attention. Elle déclenche en moi une série de réflexions qui me permet d’être mentalement, pour ne pas dire maladivement, occupé et préoccupé des mois durant. Le changement de cap de notre axe polaire n’échappe pas à cette règle. D’où mon intérêt et ma fascination; cet état de fait peut avoir de sérieuses conséquences aux répercussions insoupçonnées. À mon avis, pour ce qu’il vaut, ce n’est pas de bon augure.
Depuis quelque temps, j’avais l’intuition que quelque chose ne tournait pas rond sur cette planète. De plus en plus cela devenait une évidence. Tout me semblait croche, comme aime le dire ma cousine du Saguenay. Tout ça est très louche, aurait de son côté proféré mon beau-frère qui vit dans la région parisienne. Tous deux ont raison. Ce déplacement axial ne peut qu’avoir des répercussions sur le comportement humain ainsi que sur les évènements qui régissent le monde, politiques et autres. Rendons-nous à l’évidence : une terre désaxée ne peut produire qu’un déséquilibre, qu’une profonde incertitude et, surtout, une grande inquiétude.
Comment expliquer autrement ce qui s’est passé au dernier congrès du NPD ? Comment comprendre l’utilisation du siège éjectable de Thomas Mulcair, le chef du Parti, viré pour n’avoir pas répondu aux attentes ? Je ne vois pas d’autre explication que celle-ci : le Parti, maladroit virant à droite (pas de déficit), dépassé sur la gauche par les libéraux, contre le gré des militants purs et durs, s’est déplacé vers le centre, ce qui l’a déconcentré et, par là, a déconcerté un grand nombre de ses supporters. Une faute de conduite en état d’ivresse (tout le monde envisageait la victoire) impardonnable.
Par ailleurs, durant le congrès, la faction écologiste, qui ferait sans doute meilleur ménage avec les Verts où elle devrait facilement trouver refuge, a voulu imposer son Leap manifesto, (manifeste du bond en avant) qui préconise, entre autres, l’arrêt immédiat de l’exploitation des sables bitumineux d’Alberta. Les Albertains néo-démocrates, leur première ministre Rachel Notley en tête, ne voient pas cette option d’un bon œil et pour cause : l’économie de la province (et il était une fois, celle du pays), dépend principalement de l’exploitation de cette énergie.
Le Parti est tiraillé et ne sait plus où donner de la tête. Dorénavant il lui faudra trouver un chef capable d’indiquer le chemin à suivre pour l’aider à s’engager dans la bonne direction. Le sauveur, capable d’accomplir des miracles, n’a peut-être pas encore vu le jour.
Tout cela donne le tourniquet. De quoi vous faire tourner en bourrique (animal qui ne consomme pas d’essence, donc qui ne pollue pas. C’est déjà ça de gagné). Le Parti, c’est clair, ne sait plus sur quel axe danser. Les partisans du bond en avant ne sont pas prêts à faire marche arrière. Et ceux qui trouvent que ce bond n’est pas bon, ne sont pas enclins à accepter des bonbons empoisonnés pour les faire changer d’avis. Le prix du pétrole a beau être bas, rien ne les abat. Ils tiennent mordicus à leur gagne-pain. Qui peut les blâmer ? La division est donc profonde. Les enjeux aussi. L’avenir du Parti est en jeu. Survivra-t-il ? Tant que la terre tourne, même désaxée, on ose l’espérer. Les forces du bien l’emporteront sur l’axe du mal (J’ai l’impression d’entendre Georges W. Bush). Je dois être désaxé aussi.
Je vous en supplie, que quelqu’un me remette sur le droit chemin, pas celui qui mène à Panama, antre des paradis fiscaux où les sains d’esprit, les gens honnêtes, n’osent mettre un pied et encore moins y déposer leurs économies. Non, indiquez-moi plutôt le chemin qui mène à Rome. Le Pape m’y attend suite à mon divorce du Nouveau Parti démocratique. Depuis, je me suis joint, par les deux bouts, au Parti pris. The Joy of love. J’attends du souverain pontife qu‘il me donne sa bénédiction.
Entre temps, la terre continue de tourner sur son axe qui ne va pas dans le bon sens. De quoi vous déboussoler.