Le 20 avril dernier, 25 000 Vancouvérois ont assisté, à Sunset Beach, à la répétition générale du prochain festival populaire de Vancouver, soit le Festival international de la marijuana. Cette répétition générale s’est déroulée sous le couvert de la célèbre manifestation en faveur de la légalisation de la marijuana, connue sous le vocable populaire 420, qui aurait trouvé ses origines en 1971 à l’école secondaire Louis Pasteur de San Rafael en Californie. La légende populaire veut que ce fût d’abord l’heure du rendez-vous du joint quotidien à 4 heures 20. C’est ensuite devenu la date de l’observance de cette fête de la contre-culture puis l’occasion de manifester en faveur de la légalisation du cannabis. Au Canada c’est à Montréal, Ottawa, Edmonton et bien sûr ici à Vancouver que ça se passe.
Jusqu’à l’an dernier cette « manifête » ou « foire du pot » avait lieu sur les marches du Musée des beaux-arts de Vancouver, causant des embouteillages monstres au centre ville. Pour éviter une répétition de l’effet de goulot et dans un élan de générosité à l’égard des automobilistes, le maire a accordé la permission d’organiser la foire à Sunset Beach…sans demander l’avis du Conseil des parcs, qui est l’organisme municipal qui délivre les permis pour y tenir les évènements publics.
Les organisateurs doivent présenter des plans qui répondent à toutes les conditions et les normes du conseil des parcs en matière de sécurité, d’impact sur le voisinage, de circulation, de signalisation et de transport. Vous n’avez qu’à penser au Festival des feux d’artifice et de tout ce qui vient avec, soit, présence policière, clôtures, affiches et signalisation, toilettes portables etc. et vous comprendrez la perplexité de tant d’observateurs devant l’attitude quasi laxiste de la ville.
Aucune de ces conditions n’a été exigée de Jodi Emery (oui, il s’agit bien de la femme de Marc), l’organisatrice de la journée, qui a plutôt eu l’allure d’une foire commerciale que d’une manifestation. Ceux qui étaient prévoyants ont pu réserver une des 193 tables disponibles en versant un « don » de 300$ aux organisateurs. Je vous laisse faire le calcul…Les autres « participants » avaient accès dès 6 heures le matin du 20 avril, selon le principe de premier arrivé premier servi, aux 150 autres tables gratuites sur le site de la foire. Vous avez bien lu : en tout cela faisait près de 350 tables de marchandises diverses.
Remarquez bien que madame Emery s’était engagée à ce qu’aucun produit de cannabis ne soit vendu à des mineurs, mais ne pouvait garantir que l’identité de tous serait contrôlée…Faut pas trop en demander. Malgré l’interdiction de fumer sur les plages et dans les parcs de la ville, on pouvait suivre le nuage de fumée qui flottait au-dessus du pont Burrard.
En fait c’est presque à se demander si le maire Robertson n’a pas fait exprès de déposer cette patate chaude dans la cour du conseil des parcs, juste pour l’emm…bêter. Rappelez-vous que Vision Vancouver, le parti du maire, a perdu le contrôle du Conseil des parcs au profit du NPA ! Et si le conseil municipal avait une autre idée en tête quand il déclare vouloir faire de Vancouver une ville verte d’ici 2020 ?
On peut dire sans grand risque de se tromper que la majorité des citoyens de Vancouver sont plutôt en faveur de la légalisation de la marijuana, ce à quoi le gouvernement fédéral s’est engagé pendant la campagne électorale. D’ailleurs comme par hasard en même que la foire se déroulait à Sunset Beach, la ministre canadienne de la santé, Jane Philpott, annonçait devant l’Assemblé générale des Nations Unies que le Canada présenterait sa loi sur la légalisation de la marijuana le printemps prochain. Alors aussi bien se préparer à bien profiter de la réputation de Vancouver pour attirer le plus de consommateurs de cannabis possible à venir légalement en fumer quelques joints à la plage. On parie sur le 20 avril 2017 pour la tenue du premier festival international de la marijuana de Vancouver et pourquoi ne pas inviter le Premier ministre Trudeau à l’inaugurer ? Le précédent est déjà créé. La réglementation municipale qui veut qu’il soit interdit de fumer dans les parcs n’a empêché personne de le faire le 20 avril dernier.
Somme toute, la journée avait plutôt une allure bon enfant. Il y a bien eu deux points chauds pour les embouteillages, mais on s’y fait, d’autant plus que ces festivaliers sont plus cyclistes ou piétons qu’automobilistes et que d’ici la fin de 2017 la rue Robson sera définitivement fermée à la circulation automobile, juste en bas des marches de l’ancien Palais de justice.
Enfin, maintenant que les installations de la brasserie Molson disparaîtront de la rue Burrard d’ici deux ans, il faut bien remplacer l’odeur de houblon par une autre.
Vous n’auriez pas du feu SVP ?