« Sun Life Financial encourage les arts et la culture au Canada depuis longtemps et nous croyons que la culture doit être accessible à tous. », tel est le mandat philanthropique de l’entreprise de services financiers qui a lancé le 7 juin dernier, en partenariat avec la Vancouver Public Library (VPL), un programme de prêt d’instruments de musique.
Les entreprises privées comme Sun Life sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à pratiquer le mécénat culturel. Même la crise financière mondiale n’a pas entravé l’envolée remarquable que connaît la philanthropie corporative. « Au total, nous supportons plus de 40 organisations artistiques reconnues d’utilité publique à travers le Canada. », indique Gannon Lotfus, son responsable de la communication et des relations publiques.
Essor de la philanthropie dans les pays occidentaux
Depuis 30 ans, les gouvernements occidentaux cherchent à réduire leurs dépenses, notamment en sous-traitant les services sociaux et en encourageant la philanthropie privée. C’est le cas au Canada, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Encouragés par la contraction des finances publiques et le désengagement des gouvernements en matière sociale, les organismes culturels se tournent vers le financement privé. Même les institutions publiques comme la VPL, dont le budget annuel de fonctionnement1 provient en majorité de subventions publiques, y ont recours pour développer des programmes spécifiques comme le prêt d’instruments de musique pour lequel Sun Life a offert 130 000 $ ainsi que 100 instruments. Un don qui, « au total, valeur des instruments comprise, représente une somme approximative de 175 000 $ sur deux ans. », précise Gannon Lotfus. « Grâce à la générosité de Sun Life, nous permettons maintenant aux Vancouvérois de découvrir la musique et de jouer d’un instrument. Nous n’aurions pas pu faire cela sans ce financement. », explique Sandra Singh, bibliothécaire en chef de la VPL.
Le mécénat culturel au service de l’intérêt général
Les principaux objectifs des organismes culturels sont de conserver et diffuser des œuvres artistiques et culturelles de qualité et de les rendre accessibles afin d’éduquer leur public.
C’est dans ce contexte qu’en 2014 et en 2015, en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Montréal, l’entreprise de services financiers BNP Paribas a soutenu la restauration d’un tableau d’Emanuel de Witte, participant ainsi au projet de réhabilitation des collections du musée.
L’entreprise Sun Life, elle, affirme sa volonté de soutenir « des programmes qui permettent l’accès individuel et familial à la culture ». Outre ses partenariats avec les bibliothèques de Vancouver et de Toronto, l’entreprise soutient la Sarah McLachlan School of Music de Vancouver et a annoncé son appui financier à son homonyme d’Edmonton. « Ce partenariat permet aux jeunes des quartiers sensibles de s’inscrire gratuitement ou presque à des programmes de formation musicale. », explique Gannon Lotfus. Elle finance également la National Theatre School of Canada à Montréal, le National Arts Centre à Ottawa ou encore le Vancouver International Children’s Festival.
Enfin, l’Inspiration Lab de la VPL, qui a vu le jour début 2015 grâce un don de 10 000 $ de la part de Telus Vancouver Community Board, a pour objectif « d’offrir à notre jeune communauté la chance de jouer, d’apprendre et de développer de nouveaux talents », s’enthousiasme Patricia Shields
chez Telus.
Des retombées indirectes pour les mécènes
Si le mécénat culturel se définit comme un soutien matériel sans contreparties directes de la part du bénéficiaire, la philanthropie corporative présente néanmoins des bénéfices indirects pour les entreprises.
Elles améliorent ainsi leur image et leur visibilité auprès du public et pénètrent l’insaisissable marché des jeunes. Lesquels constituent une cible importante puisqu’ils possèdent leur propre pouvoir d’achat, influencent les décisions d’achat de leurs parents et sont les consommateurs de demain.
Les entreprises bénéficient aussi de la communication faite autour du programme soutenu. « La contribution de Sun Life était assez significative pour que nous décidions de nommer le programme de prêt d’instrument d’après elle », déclare Sandra Singh. Le nom et le logo du mécène figure également sur les documents de communication produits par la VPL : campagne d’affichage, encart, étiquettes sur les instruments, annonces sur le réseau Internet.
En outre, les sociétés bénéficient d’un crédit d’impôt sur ces dons. Le montant de la somme versée est déduit du revenu imposable pour le calcul de l’impôt fédéral comme pour celui de l’impôt provincial. Ces mesures étant cumulatives, le crédit d’impôt peut réduire de près de la moitié le coût net d’un don.
On comprend alors l’enthousiasme des entreprises pour le mécénat culturel. Toutefois, selon le gouvernement, en 2013, le niveau des dons au Québec accusait un retard par rapport au reste du Canada. Toutes les provinces ne sont donc pas logées à la même enseigne.
Ainsi, les retombées du mécénat culturel sont multiples et profitent non seulement aux entreprises mais également aux organismes culturels qui peuvent remplir leur mandat en assurant des missions d’intérêt général, ainsi qu’aux publics, bénéficiaires des programmes financés par ce partenariat.
1 Environ 47 millions de dollars dont la majorité provient de la Ville de Vancouver.