Récemment, la revue The Economist rendait public son classement annuel des villes les plus habitables et agréables à vivre au monde. Vienne remportait la deuxième place alors que Vancouver se classait en troisième. Les critères utilisés par The Economist sont les soins de santé, la stabilité politique, les institutions culturelles, l’environnement, la qualité de l’éducation mais pas le coût du logement. C’est Melbourne en Australie qui remportait la palme.
Devant passer quelques jours à Vienne pour des raisons personnelles, j’ai ouvert les yeux un peu plus grands pour tâcher de mieux comprendre les différences et les ressemblances entre la capitale autrichienne et Vancouver. J’avais déjà abordé quelques points comparables entre ces deux villes en novembre 2013 (https://thelasource.com/fr/2013/11/04/vienne-1ere-vancouver-5eme/).
Vienne, tout comme Vancouver, est une ville qui accueille à bras ouverts les communautés gaie et lesbienne. Si ici ce sont les couleurs du drapeau de la fierté gaie qui en témoignent, à Vienne ce sont les pictogrammes des feux de circulation, qui vous renvoient son engagement d’inclusion et d’acceptation de ces communautés. En effet, les feux pour les traverses de piétons représentent des couples gais, lesbiens ou hétérosexuels, se tenant par la main en attendant que le feu passe au vert, pour ensuite traverser la rue en se tenant par le cou. On se prend rapidement à tenter d’en répertorier le plus possible alors que l’on se promène dans la ville. D’ailleurs, ils attirent tellement l’attention que, depuis leur mise en service, on a déjà constaté une baisse des accidents impliquant les piétons. C’est en préparation de l ’Eurovision 2015, qui se tenait à Vienne, que ces changements ont été effectués. Rappelons que c’est l’artiste autrichien travesti Conchita Wurst qui a remporté l’Eurovision 2014.
En 2015, Vienne mettait en service son programme de partage de vélos, dont les caractéristiques se comparent à ceux du programme Mobi de Vancouver. Il y a 120 stations pour 1 500 vélos à Vienne et il y aura 150 stations pour 1 500 vélos à Vancouver quand le programme aura atteint sa vitesse de croisière. Le principe du fonctionnement est à peu près identique, soit une inscription électronique dans les deux cas et une location à la demi-heure pour Vancouver et à l’heure pour Vienne. Mais la grande différence réside dans les frais d’utilisation, alors qu’à Vancouver les frais d’inscription varient de 7,50 $ pour une journée à 120 $ pour une année, ou si vous préférez 10 $ par mois, avec un minimum de 3 mois. Dans les deux cas, vous avez droit à autant de déplacements d’une durée maximum de 30 minutes, si vous complétez la première utilisation à une borne pour ensuite prendre un autre vélo, et ce, autant de fois par jour que vous le souhaitez. Toutefois les 30 minutes suivantes vous seront facturées de 2 $ à 5 $ selon le type d’abonnement que vous aurez choisi. Pour des déplacements illimités d’une heure, les frais sont de 15 $ par mois ou 180 $ par année.
À Vienne, la première heure est toujours gratuite et si vous rendez le vélo pour en prendre un autre, la première heure d’utilisation du second vélo sera aussi gratuite si elle commence au moins 15 minutes après la fin de la première utilisation. Cependant, si vous gardez le premier vélo, la deuxième heure ne vous coûtera qu’un Euro ! Les frais d’inscription au programme sont aussi d’un seul Euro ! Vous avez donc déjà saisi l’énorme différence entre les deux systèmes.
Le réseau de pistes et de voies cyclables à Vienne est aussi beaucoup plus vaste que le nôtre et plus flexible. Il est courant de partager les trottoirs avec les piétons, toutefois en prenant bien garde de respecter la couleur des lignes peintes sur la chaussée. C’est ce qui vous indique si vous êtes sur une voie pour cyclistes ou pour piétons. Vous partagerez aussi le réseau routier avec véhicules automobiles et transport en commun et vous vous retrouverez souvent sur des sens uniques, à rouler à contresens en toute légalité !
Enfin, rappelons que l’Autriche et sa capitale ont fait la manchette ces derniers mois pour les résultats serrés des élections présidentielles, qui seront d’ailleurs reprises en octobre à cause de certaines erreurs dans le processus de dépouillement du scrutin. Ainsi l’indépendant et ex-chef du Parti vert, Alexander Van der Bellen vainqueur du premier tour et le populiste de droite Norbert Hofer s’affronteront de nouveau.
On sent bien qu’il y a une campagne électorale en cours, les affiches et pancartes des deux candidats étant bien en vue partout dans la ville, et que l’image monochrome de la population autrichienne est en voie de changement. Rappelons que depuis le début de la crise des réfugiés du Moyen-Orient, ce petit pays qui ne compte que 8 millions d’habitants en a accueilli plus de 90 000. En comparaison, c’est à peu près la même proportion que l’Allemagne qui, en 2015, en avait accueilli 1 million sur une population de 81 millions.