Vancouver, mosaïque ethnoculturelle

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Un petit coup d’œil rapide suffit, lorsque vous vous baladez dans le Grand Vancouver, pour constater la diversité culturelle qui peuple ses rues. En effet, la mosaïque ethnoculturelle du Canada compte plus de 200 origines différentes. Le dernier grand Recensement de 2006 (celui de 2016 n’étant pas encore comptabilisé au moment d’écrire ces lignes) mettait en lumière ce constat avec des résultats étonnants concernant la province de la Colombie-Britannique.

En effet, plus d’un million de membres des communautés ethniques ont été recensés dans la province. Ce qui représente plus de 24 % de la population, soit la plus forte proportion enregistrée dans l’ensemble des provinces et des territoires canadiens. À Vancouver seulement, cette proportion grimpe à plus de 86 % de la population. Pas étonnant que le multiculturalisme soit la première chose que l’on remarque en arrivant ici ! Mais qu’a-t-on tendance à remarquer au premier coup d’œil ? Les différences ou les similitudes culturelles ?

« La liberté n’est rien si elle ne respire pas dans le corps et l’esprit de l’homme, de tous les hommes, sans distinction ethnique, religieuse ou géographique », Tahar Ben Jelloun. | Photo par Yvon Boulay

« La liberté n’est rien si elle ne respire pas dans le corps et l’esprit de l’homme,
de tous les hommes, sans distinction ethnique, religieuse ou géographique »,
Tahar Ben Jelloun. | Photo par Yvon Boulay

L’instinct naturel

« L’instinct naturel de l’humain face à la culture nous pousse à la coopération sociale pour faciliter l’existence. À première vue, nous voyons toutes les cultures qui convergent sur un objectif principal : la coexistence pacifique. Mais le comportement et les normes pour l’atteindre peuvent être différents », avance Piyush Mehta, membre de la Surrey Immigrant Advisory Roundtable et modérateur lors d’un prochain Café Philo portant sur le sujet. Il croit que rassembler, dans un climat d’échange, des gens de différentes origines, contribue à la sensibilisation face aux cultures qui coexistent dans notre société. Quoi qu’il en soit, un point commun se retrouve dans toutes les communautés : la solidarité. Que ce soit sous la forme d’une religion, d’un regroupement ou d’une famille, chaque culture tend à se rapprocher l‘une de l’autre à ce point de vue, comme l’explique M. Mehta.

Les différences et similitudes culturelles

De par sa curiosité naturelle, l’humain a plutôt tendance à remarquer les différences. « L’inconnu attire, mais on reste souvent méfiant sur ce que l’on ne connaît pas », exprime Fatma, d’origine mixte française et algérienne, établie à Vancouver depuis 14 ans. « À mon arrivée ici, j’ai trouvé cela super de pouvoir enfin vivre ma différence sans m’inquiéter de ce que les autres pouvaient penser. En effet, j’ai grandi dans un pays où la culture était différente de celle de mon pays d’origine, où le racisme existait et où la différence était mal perçue », ajoute-t-elle. Selon Piyush Mehta, l’être humain se sent plus naturellement confortable avec ses semblables. Il cite d’ailleurs Aristote qui disait : « L’homme est un animal social », il serait donc naturel de croire que l’humain se sent plus à l’aise avec les similitudes culturelles que l’inverse.

Vancouver, inclusive ou exclusive ?

Cette réaction face à la différence joue certainement un rôle sur l’inclusion ou l’exclusion dans une société. « Depuis que je suis à Vancouver, mon esprit s’est vraiment élargi afin de m’intégrer. Tu dois accepter comment tous et chacun sont », affirme Simon, Québécois d’origine installé à Vancouver depuis 2002. La
Colombie-Britannique semble faire bonne figure auprès des immigrants quant à l’inclusion qu’elle offre au sein de sa communauté. Le fait qu’elle accueille une multitude d’origines différentes fait en sorte que tout le monde est un peu « étranger » ici.

« Je pense que toutes les cultures sont inclusives et que lorsque vous arrivez dans un nouveau pays, vous êtes un étranger et c’est à vous de vous intégrer », croit Marion, une Française nouvellement arrivée en terre canadienne. Faire sa place et se sentir chez soi devient donc une question d’attitude envers la différence. « Jusqu’à présent, mon expérience a été très positive. La Colombie-Britannique est accueillante et inclusive. Je n’ai jamais été marginalisé ou traité différemment en raison de ma culture », affirme Piyush Mehta, né en Inde. « Il y a beaucoup d’activités organisées ici pour s’intégrer », renchérit Simon.

Si la tendance se maintient, la Colombie-Britannique devrait connaître une nouvelle hausse des immigrants cette année. Participer à l’inclusion de chacune des communautés ethniques deviendra alors l’affaire de tous.
Ferez-vous votre part ?

 

Café Philo What do you see more :
similarities or differences among cultures ?
animé par Piyush Mehta et Wafa Al-jabiri, le 19 octobre à 19 h au Surrey City Centre Library. Pour toutes informations supplémentaires, rendez-vous sur le site https://www.sfu.ca/continuing-studies/about/program-units/philosophers-cafe/.

En chiffres

Les personnes n’ayant comme langue maternelle ni le français ni l’anglais représentaient moins de 10 % de la population du Canada en 1981. Cette proportion a augmenté à 20 % en 2006 et les projections indiquent qu’elle pourrait atteindre entre 29 % et 32 % en 2031. De plus, il est intéressant de savoir que plus de 71 % de l’ensemble des personnes issues de minorités visibles résideraient dans les trois plus importantes villes du pays, soit, dans l’ordre, Toronto, Vancouver et Montréal. (Source Statistique Canada)