Andréa Tyniec et la recherche du «vrai» en musique

La violoniste Andréa Tyniec. | Photo par Alyssa Bistonath

La violoniste Andréa Tyniec. | Photo par Alyssa Bistonath

Le chaleureux studio 700 de CBC va bientôt résonner sous les mouvements rythmés et délicats de l’archet de la violoniste Andréa Tyniec. Cette musicienne inspirée et récipiendaire de plusieurs prix, parmi eux le prestigieux Canada Council Musical Instrument Bank, se produira à Vancouver le 18 octobre prochain lors de l’événement organisé par Music on Main.

Mais qu’est-ce que Music on Main ?

Music on Main n’existe que depuis une petite dizaine d’années, et pourtant, son nom évoque forcément quelque chose aux mélomanes de Vancouver. Depuis 2006, l’organisme a présenté plus de 250 concerts et quelque 700 musiciens dans plusieurs salles, devenant l’un des acteurs culturels et musicaux incontournables de la ville.

Le directeur artistique et fondateur, David Pay, a réussi en seulement quelques années à s’imposer comme un excellent programmateur musical. En contact avec des talents venant du monde entier, les événements qu’il organise sont toujours intimistes, informels, et pourtant de haute volée. Aller à un concert organisé par Music on Main, c’est comme rejoindre des amis pour assister à un spectacle intimiste avec l’assurance de faire de belles découvertes artistiques, et, pourquoi pas, de rencontrer les musiciens et de discuter avec eux.

Parcours d’un talent venu de l’est

Née au Québec, Andréa Tyniec a suivi ses études au Conservatoire de musique de Montréal. Elle a ensuite poursuivi son apprentissage aux États-Unis à la Michigan State University avant de partir se perfectionner à Zurich (Suisse), à Karlsruhe (Allemagne) et à Crémone (Italie).

Son talent est remarqué très rapidement puisque dès 2009, Andréa Tyniec fait ses débuts à Amsterdam après avoir remporté l’année précédente le Premier prix du Concours international de violon Andrea Postacchini en Italie. Sa découverte de l’Europe ne s’arrêtera pas en si bon chemin puisqu’elle se produira au Royaume-Uni, en Suisse, en Hollande, en Allemagne, en France, en Pologne, mais également sur son continent de naissance aux États-Unis et au Canada.

Photo par Alyssa Bistonath

Photo par Alyssa Bistonath

En 2011, Andréa Tyniec reçoit une bourse du Royal Conservatory of Music à Toronto, ville dans laquelle elle est désormais installée. En tant que gagnante du Canada Council Musical Instrument Bank, elle se fait prêter par le Conseil des arts du Canada le violon Stradivarius Baumgartner de 1689. Elle pourra jouer de cet instrument de légende à titre exclusif jusqu’à l’automne 2018. Pour l’anecdote, ce petit bijou a été racheté en 1997 pour la modique somme de… 5,5 millions de dollars !

Quand on lui demande l’effet que cela fait de jouer sur ce Stradivarius, Andréa Tyniec répond : « J’éprouve une gratitude quotidienne d’avoir l’opportunité de jouer sur le Stradivarius Baumgartner. Ses couleurs sonores et sa résonnance particulière me réservent toujours des surprises. C’est bien sûr une grande responsabilité de prendre soin d’un instrument aussi vieux et précieux, mais je n’en vois que des bénéfices. »

Andréa Tyniec est déjà venue plusieurs fois à Vancouver et annonce qu’elle a « beaucoup de plaisir » à visiter cette ville. Elle prend le temps de l’explorer chaque fois qu’elle vient, même si ses déplacements s’y font toujours pour des raisons professionnelles.

Au programme du concert

« J’ai rencontré David Pay [directeur artistique de Music on Main] à Banff il y a quelques années et nous avons continué à garder contact, malgré l’horaire hyper chargé de David ! » explique Andréa Tyniec à propos de la naissance de cette collaboration.

Lors de ce concert, les couleurs des interprétations seront variées puisqu’Andréa Tyniec honorera les œuvres de quatre compositeurs : Ana Sokolovic, J.S. Bach, Eugène Ysaÿe et Terri Hron, passant ainsi des répertoires classiques et baroques à des sonorités plus contemporaines. Un seul constat : l’envoûtement dans l’union de ces musiques, lorsque la technique et la sensibilité fusionnent. Les critiques sont unanimes pour dire que le coup d’archet d’Andréa Tyniec est habité, frôlant parfois le sublime et livrant toujours une émotion brute et pure. L’intelligence de la sélection de ses interprétations n’est certainement pas étrangère à cette magie qui opère quand elle joue.

Ces choix d’interprétation s’inscrivent dans la continuité de la carrière musicale d’Andréa qui se confie volontiers sur ce qui la fait vibrer : « Je suis passionnée de musique nouvelle et par mes collaborations avec les compositeurs ». D’ailleurs, elle explique avoir plusieurs projets en cours : « le plus récent est un concert méditatif sur le pardon, où je mène mon public à pratiquer les quatre phases du pardon, accompagnées de performances d’œuvres pour violon seul. Je voulais créer un concert expérientiel qui offrirait à mon public quelque chose d’unique et de tangible pour leur bien-être et je suis très touchée de voir que les gens en sortent transformés et plus légers ». Notons que ce concert méditatif s’inspire du travail de Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984.

En paix et comblé de bien-être, c’est certainement comme cela que vous vous sentirez après avoir assisté au concert d’Andréa Tyniec le 18 octobre prochain. Un beau rendez-vous musical en perspective.

 

Music on Main presents Andréa Tyniec
18 octobre à 20 h,
Studio 700, CBC, 700 rue Hamilton
Entrées de 10 $ à 25 $

http://www.musiconmain.ca/concerts/andrea-tyniec-solo-violin/