La santé en français sous enquête 

Image de RésoSanté

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En mai dernier, La Source traçait le portrait du tout premier Forum Santé de l’organisme RésoSanté dans son article intitulé : La santé en français en C.-B. : c’est possible ! Rassemblant des experts en la matière provenant d’ici et d’autres provinces canadiennes, ce forum permettait d’en éclairer plus d’un sur le sujet. Six mois plus tard, voilà que RésoSanté revient avec de nouvelles informations sur la santé de la communauté francophone en Colombie-Britannique. Commandées par l’Agence de la santé publique du Canada, deux enquêtes ont été menées par RésoSanté : la première étant sur la santé des francophones et la seconde, quant à elle, sur l’accès aux services de santé en français.

Datant respectivement de 2004 et 2006, ces données devaient connaître une mise à jour, selon l’organisme RésoSanté. Les nouveaux résultats de ces enquêtes permettent ainsi de : « mieux connaître la communauté et ses enjeux pour pouvoir dresser un profil sommaire de la santé de celle-ci et de ses besoins en matière d’accès à des services de santé en français. Nous pourrons ainsi mieux adapter nos actions sur le terrain pour garder la communauté en santé en français en plus d’avoir des données récentes et pertinentes pour appuyer nos initiatives auprès de nos partenaires fédéraux, provinciaux et régionaux », avance Amélie Deche, coordonnatrice – Communications et événements de RésoSanté.

Franco-Britanno-Colombiens en santé ?

Hommes, femmes, Canadiens, immigrants : y a-t-il une différence en ce qui concerne leur état de santé ? Selon la première enquête, il ressort que les femmes et les Canadiens de souche ont les meilleures habitudes de vie. De plus, 83 % des participants se considèrent en bonne santé physique alors que 88 % affirment de même à propos de leur santé mentale. Toutefois, les résidents nés en dehors du Canada possèdent des résultats inférieurs pour ces deux états de santé (80 % et 78 %).

« Les sujets sur lesquels nous avons une plus grande marge de progression pour améliorer la santé des francophones de la C.-B, et donc sur lesquels nous devrions nous concentrer, sont : la consommation d’alcool, les collations entre les repas, la consommation de compléments alimentaires et la gestion du stress. De plus, nous devrions cibler les immigrants masculins lors de nos campagnes. »,
ajoute la coordonnatrice.

En matière de besoin d’information, il ressort que le Répertoire de RésoSanté, ce recueil rassemblant plus de 1 000 professionnels de la santé offrant des services en français en C.-B., demeure l’outil le plus connu et le plus utilisé en matière de santé des francophones. De plus, alors qu’Internet et les professionnels de la santé sont les sources d’information les plus citées, il semble que les ressources provinciales en la matière sont méconnues.

Facile d’accéder à des services de santé en français ?

Près de 80 % des répondants témoignent qu’il est important d’avoir accès à des services de santé en français, et ce, quel que soit le niveau de langue. Ceux qui parlent tant le français que l’anglais pensent, et ce à 70 %, que c’est important d’être soigné en français.

De plus, 36 % des répondants avouent qu’il leur a été difficile de ne pas avoir eu recours à des services de santé en français lors d’une consultation. Le constat semble le même pour 30 % des personnes qui parlent également anglais.

Enfin, concernant l’accès à un médecin de famille, un peu plus de la moitié des personnes interrogées mentionnent ne pas en avoir un. Bien que la moitié des personnes ayant répondu ont cherché un médecin de famille francophone, seulement 24 % d’entre elles en ont déniché un.

Encore bien du boulot

Malgré les diverses initiatives effectuées en matières de santé par RésoSanté et d’autres organisations, encore bien des enjeux restent. Un grand nombre des francophones de la Colombie-Britannique sont des immigrants, soit d’une autre province ou d’un autre pays. Ces derniers vivent un défi quotidien lors de cette transition, et leur santé s’en trouve alors souvent négligée. Enfin, la difficulté de trouver un médecin de famille demeure dans la liste de ces enjeux en C.-B. ; un défi supplémentaire se pointe bien évidemment si ce dernier doit parler français.

Au moment d’écrire ces lignes, RésoSanté était à la veille de dévoiler ces résultats à Victoria lors d’un événement tenu en collaboration avec la Société francophone de Victoria, qui soutient RésoSanté dans cette démarche depuis la diffusion des enquêtes. Pour en connaître davantage sur l’organisme et ses enquêtes : www.resosante.ca